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 Appartement miteux

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Uzumaki Naruto.
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Uzumaki Naruto.


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MessageSujet: Appartement miteux   Appartement miteux Icon_minitimeMer 23 Jan 2008 - 21:30

Kyuuden était passé récupérer sa récompense au bureau du Kazekage après avoir terminé sa mission à l’arène, et il était exténué. Il se préoccupait de son avenir, les questions envahissaient son esprit tout au long de la journée. A bout de forces, il enleva ses sandales et s’allongea sur son matelas posé à même le sol, tout habillé. Il clos ses yeux et s’endormit… Dans son sommeil, un rêve se dégagea des brumes de son esprit…

- Ca fera deux ryos, assena le tavernier en posant le verre de saké sur le comptoir.
- Je peux payer par carte ? demanda Kyuuden sans relever la tête.
- Non mon gars, et si t’as pas de quoi payer, va t’en et ne remet plus les pieds chez moi.

Kyuuden releva sa capuche noire pour toiser son créditeur de son regard doré caractéristique des habitants de Suna. C’était un homme d’une quarantaine d’années, ruisselant de sueur, l’œil torve.

- Alors, cet argent, c’est pour aujourd’hui ou pour demain ? la maison ne fait pas crédit !

Avec un soupir d’exaspération, Kyuuden sorti une pièce de sa bourse et le déposa sur le comptoir. Une lueur d’intérêt s’alluma dans l’œil du tavernier lorsqu’il entendit tinter la pièce sonnante et trébuchante.

- C’est de l’or, fit il, incrédule.
- Une autre saké, tavernier. Et pas de glaçon, cette fois.
- Tout de suite, shinobi-sama !

Kyuuden profita de ce que le tavernier s’affairait au bar pour examiner la clientèle de l’auberge. Des saoulards en train de se faire détrousser par les courtisanes, des mercenaires, des hommes d’armes, quelques pêcheurs venus se détendre avant de retourner au travail. Personne n’avait l’air très gai. Mais qui aurait pu l’être, au pays de l’Eau, en ces temps de trouble ? Entre les rafles des gardes du Mizukage et les intrusions des shinobis du village caché de Kiri, il était impossible d’avoir la paix un instant, et il n’était personne dans la ville qui n’ait eu un proche emprisonné ou n’ait assisté à une exécution publique. D’ailleurs, il entendait déjà des pas cadencés par la porte qui donnait sur la ruelle. Des shinobis venus asseoir leur autorité ou des miliciens avides d’or et de vin, s’interrogea Kyuuden, l’ombre d’un sourire narquois étirant ses lèvres, tandis qu’un silence de glace s’abattait sur l’auberge. Même les musiciens s’étaient tus, laissant planer au dessus de leurs têtes une atmosphère plus lourde que du plomb.

- Par les dieux, il est donc impossible de boire un verre ou deux tranquillement dans cette ville de fous ? s’écria quelqu’un, en fracassant sa chope sur le comptoir.

La porte à double battant s’ouvrit à toutes volée, dans un grand fracas de bois brisé, tandis qu’un héraut du Mizukage entrait et proclamait d’une voix forte, en lisant un parchemin qu’il venait de déplier devant lui :

- Suivant le décret 82, et par ordre du grand Mizukage, Zabuza Momochi, le ou les tenanciers de la taverne dite du Dragon de Glace sont en état d’arrestation pour le motif de lèse-majesté, et tous leurs biens confisqués par la même occasion pour une durée indéterminée. Tout le monde dehors !

Aussitôt, les gardes restés stationnés à l’extérieur pénétrèrent dans la grande salle, torche et lance en main, et entreprirent de faire évacuer la taverne. La foule, les cris, les gardes.
Tout cela répugnait Kyuuden. « Je vais passer par la porte de derrière » pensa-t-il. Il s’engagea rapidement dans les cuisines, tandis que les premiers émeutiers se manifestaient en lançant des projectiles sur les miliciens. Kyuuden déboucha dans ce qui semblait être une cour alors que les premiers tirs d’arbalète se faisaient entendre derrière lui. « Par le sabre de Gama Bunta, un cul de sac ! Trop tard pour faire demi-tour, on me prendrait pour un fuyard et on m’abattrait aussitôt. Autant essayer de grimper à un de ces murs. ». Cependant, si Kyuuden avait hérité des aptitudes de shinobi de son père, de sa force et de son agilité, il ne saurait en aucun cas faire preuve d’une dextérité suffisante pour monter les cinq mètres de granit lisse que constituaient le mur. Aussi, entendant dans les cuisines les pas d’hommes en armure qui se rapprochaient, il fit volte-face, décidé à user de ses pouvoirs s’il le fallait.
Car des pouvoirs, il en avait. Né dans le prestigieux village caché de Suna, au sein du pays du Vent, Kyuuden avait suivi des cours dans la renommée Académie Ninja de Suna, tout comme ses aînés et ses ancêtres. Il avait eu le temps d’étudier beaucoup des secrets des shinobis, parvenant même à mettre la main sur des parchemins de techniques interdites, avant… Avant l’incident. L’incident qui l’avait conduit ici, dans cette ville perdue au milieu d’un pays misérable dont tout le monde se fichait, à boire l’infect alcool local en compagnie des plus repoussants habitants des bas-quartiers.

Kyuuden fut tiré de ses pensées par les cris d’un des gardes qui venait de débouler dans la cour, l’arbalète rivée sur lui. Il entendit le bruit sec du carreau qui se détachait de la cornée de l’arme, qui fendait l’air dans sa direction. Comme toujours dans ces moments intenses, Kyuuden sentit le temps se figer. Une profonde mélancolie l’envahit. Tout en se jetant sur le coté, il prononça le mot « Raykuu ! » et tendit la main vers le soldat. Le chakra affluait le long de son bras. Le bout de ses doigts crépitait. « Pauvre gosse, se dit-il, sincèrement désolé. Il ne doit pas avoir plus de seize ans. ». La boule de foudre atteignit sa cible en pleine poitrine. Elle n’eut qu’un faible sursaut, un hoquet de douleur, puis le corps carbonisé s’affaissa enfin, mort sans même avoir eu le temps d’atteindre la fin de sa première journée au sein de l’armée.

Kyuuden rabattit sa capuche sur sa tête et, prenant appui sur la cabane abritant les latrines de l’auberge, se jeta sur le toit de chaume. Il n’y avait plus un instant à perdre. Il sentait déjà l’odeur de brûlé, les miliciens avaient certainement du, devant trop de résistance, mettre le feu à l’auberge. Kyuuden pressa le pas, les poutres du toit cédant une à une devant l’incendie. Les flammes lui léchaient la cape. Après une dernière foulée, il sauta dans la rue au moment même ou le sol s’écroulait sous lui… pour atterrir juste au pieds d’une patrouille.

- Tiens tiens, un fuyard. Alors, jounin de Suna, on se promène ? fit un ninja de Kiri, tout en levant sa masse d’armes haut au dessus de la tête du shinobi.
- Non, attendez, je…

Choc. Douleur. Noir.

Combien de temps s’écoula ? Une minute, une heure, un jour ?

Dans un espace hors du temps, toute la vie de Kyuuden défila devant ses yeux clos. Son enfance à l’auberge de sa mère, ses premières veillées d’armes avec ses frères Renards Gris, le genjutsu tragique qui coûta la vie de sa famille, les cours à l’Académie. La mission de rang A qui lui avait été confiée, à lui, à qui l’on faisait confiance. Sa fierté lorsqu’il avait appris que c’était lui qui avait été choisi. Sa première mission de cette importance… Sa dernière mission. Protéger un éminent membre du conseil. Comment tout avait basculé, l’attaque rapide des déserteurs de Kiri, son impuissance à les repousser, le déshonneur subit, son bannissement. Enfin, son exil au pays de l’Eau pour retrouver cet homme, ce tueur borgne qui avait brisé sa vie. Il devait le tuer. Maintenant, c’était Kyuuden qui allait mourir. Quelle futilité… Quelle ironie…

Lumière. Douleur.

- Il s’en remettra. Vous pouvez l’emmener, fit une voix féminine.

De nombreuses mains gantelées agrippèrent le shinobi et le soulevèrent de la table ou il était allongé. Il tenta de reprendre ses esprits. Il avait mal, très mal. Un filet de sang lui coulait entre les yeux, filait sur l’arête de son nez, continuait jusqu’au menton pour ensuite goutter sur le sol. Il avait mal. Très mal. Il avait l’impression qu’un dragon avait élu domicile dans son crâne et essayait d’en sortir en hurlant et tambourinant sur les parois. Mais il vivait. Il allait vivre.

- Attention, je crois qu’il se réveille !

Un mouchoir humide sur sa bouche. Une odeur douçâtre. La dernière pensée de Kyuuden fut pour son cheval Horatos, resté devant l’auberge, avant qu’il ne sombre de nouveau dans les méandres de l’oubli.

Pendant les heures qui suivirent, il reprit conscience par bribes. D’abord, une sensation d’étouffement. De manque d’air. Est ce une main sur sa bouche ? Il replonge dans le néant. « Tiens, il fait complètement nuit. Ai-je dormi si longtemps ? ». Il retourne dans le néant. « Qu’est ce que c’est que cette odeur ? Quels sont ces cris ? ». Il se rendort.

Ce n’étaient que des éclipses de quelques secondes, chaque fois, mais qui avaient goût d’éternité.


Le jeune Uzumaki était sur son lit après ce rève très étrange,le lait périmé lui avait sûrement fait tourner la tête,cela ne l'empecha pas d'avoir quelque doute sur la réalité de ce rêve,prémonitoire ou non.
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