Un membre assasiné et ses loups en fuite [Gamakichi - Ayame]

Un membre du clan Kurokage a été assasiné. Son nom était Nezu Nohiyoto et il était Chunin d'Oto no Kuni. Il était maitre de deux jeunes loup jumeaux, Ooa et Kami. Les shinobis ayant commis le meurtre sont à la recherche des canidés puisqu'ils ont été les témoins de l'assasinat. Il faut à tout prix retrouver les deux jeunes loup et éliminer les shinobis ennemis.

C’était une nuit magnifique.
D’épaisses couches de nuages flottaient au-dessus des à-pics rocheux des montagnes environnantes, et un brouillard mélancolique s’étendait dans la vallée ; il était si épais qu‘on n’en distinguait pas le fond ; les montagnes étaient comme suspendues dans les nuages, à des kilomètres de la Terre. Saturant l’air d’une humidité dense et froide, une rosée matinale précoce se déposait sur d’immenses toiles d’araignée, reflétant avec une magnificence presque magique la lueur rougeâtre de la lune. Le ciel était sombre, quoique dégagé. Une brise légère soufflait. Des torrents coulaient le long des parois, fruits de la fonte des glaciers majestueux et des sommets enneigés qui scintillaient dans la pénombre, donnant à leurs versants des reflets bleu acier. Derrière une fenêtre de son palais, Tenchu Ayame regardait toute la beauté de cette nuit, ne trouvant en effet pas le sommeil. Elle prenait un doux plaisir à écouter au-delà du vitrage les torrents de la montagne, tambourinant les parois rocheuses de leur lit avec un fracas perpétuel et assourdissant à l’ouïe Kurokage.
Vers le milieu de la nuit, elle décida de se changer un peu les idées. La Kunoichi ouvrit alors la fenêtre et sauta par la fenêtre, sifflant entre ses dents son ami de toujours. Ce dernier ne se fit pas prier, et quelques secondes à peine après l’atterrissage tout en douceur d’Ayame sur le sol moelleux des sous-bois, un magnifique animal de plus d’un mètre au garrot sortit de la lisière de la forêt, arborant une épaisse fourrure noire fière et collante à force de courir dans cette montagne aux milles torrents. Griffin, héritier des Kurokage, loup noir aux yeux jaunes criards et à l’attitude fière et calme, se présenta avec une tendresse et un respect inébranlables à sa maîtresse. Il découvrit ses dents et dressa ses oreilles en guise de bonsoir, et vînt se frotter contre les jambes frêles de la jeune femme et gémissant de plaisir.

Soudain, avant qu’Ayame ne puisse renvoyer un peu de tendresse à son ami, une voix résonna avec une tonalité double dans son esprit, et le simple fait qu’elle en fasse l’attention la transit de peur. Eux…

(Pensée des Gardiens : Ayame, héritière humaine des Kurokage… Un des bourgeons de notre grande famille vient de se faner. Nezu Nohiyoko a été assassiné.) Ayame, maintenant effondrée à genoux et la tête prise en un étau serré entre ses deux mains, tordit sa bouche dans tous les sens, écartelée entre l’alternative de poursuivre l’écoute et de fermer son esprit aux Gardiens. (/ Ooa et Kami, que tu as toi-même mis au monde, sont maintenant pris en chasse par les meurtriers anarchistes de notre cousin, pour le fait qu’ils aient tous deux été témoin de l’agression sur sa personne.) Elle se mordit la lèvre en attendant la suite, sous le regard de Griffin, indigné par les deux grands loups qui tourmentaient depuis si longtemps son amie bipède. (/Vas Ayame, sauves les… Mais avant tu devras rejoindre le partenaire que nous t’avons choisi, à savoir Hyûga Gamakichi ainsi que son congénère Tahlin. C’est tout, pour le moment.)

Le front luisant de sueurs froides, la Kunoichi n’en ajouta pas plus, se répugnant à la simple idée de devoir leur répondre. Et, sans plus de cérémonie ni mot, elle se rendit à nouveau dans son palais, la marche chancelante et les gestes maladroits. Il lui fallait se dépêcher, surtout qu’elle ne savait pas encore où trouver son élève Gamakichi ainsi que son loup Tahlin. Ainsi, Ayame remonta jusque dans sa chambre afin de se préparer.
Se passant un coup de brosse rapide et fixant ses cheveux derrière son crâne en une espèce de brioche difforme tenue par de simples Senban empoisonnés, elle ne prit que le temps de se passer un coup de gant de toilette sur le visage pour se rafraîchir un peu avant de se précipiter vers sa penderie. À la simple lueur d’une lampe à huile, elle ne distingua pas vraiment de différence entre tous les vêtements noirs et rouges pendus sur leur cintre, et piocha au hasard dans la masse. Glissant alors sans ménagement dans les habits (un pantalon noir fait de sangle en cuir, un chandail rouge et un pull sans manches à col roulé noir avec le Kanji « Ookami » inscrit dans le dos), elle attrapa au passage un flacon de dissolvant pour retirer le vernis noir de ses ongles, avant de le remplacer par un violet aux tendances indigo, afin de faire un peu moins ‘Akatsuki’ lors de cette mission. Enfin, elle finit en enfilant des bottes en cuir avec semelles en acier renforcé, avant de fixer sur son dos son fidèle Sabre de Sabreuse de Kiri : Black Orchid. Elle sourit légèrement au contact rugueux du cuir de son pommeau, et veilla à ce qu’il soit suffisamment bien attaché, avant de sortir en trombe de la chambre, empoignant un sac à dos vide et claquant la porte derrière elle.
Le palais sembla vibrer quelques secondes sous la puissance du coup, et la jeune femme entendit du bout de ses oreilles son fils adoré, Chô, se réveiller dans la pièce juste à côté. Sifflant entre ses dents, voulant s’insulter quant à sa maladresse, elle s’arrêta devant la porte de la chambre du garçon et y entra tout doucement, par peur de le surprendre violemment.

-Maman ?
Le petit garçon se frottait les yeux, effondré par la fatigue. Il était allonge dans son lit, une grande louve blanche à trois queues se lovant autour de lui.
-Tu dois encore partir c’est ça ?
Il tordit sa bouche dans tous les sens en signe de protestations, mais la louve expira un souffle chaud dans son cou en guise d’encouragement.

Griffin apparu à son tour dans l’entrebâillement de la porte, et grogna quelque chose comme quoi sa cousine se devait de s’occuper de l’enfant pendant toute la durée de leur mission. Sans ajouter un mot, Ouja de son prénom acquiesça d’un simple hochement de tête, et leur indiqua qu’ils pouvaient partir.
C’est ainsi que, rassurée, la jeune femme ferma avec lenteur la porte, sans un bruit, même pas un crissement de la part des châssis. Puis elle repartit, le sac vide posé sur son épaule droite dont elle s’empressa de remplir avec toutes sortes de choses piochées ci et là dans la demeure : une carte, des Kunai et des Shuriken, des boîtes de conserve, des radios émetteurs, des morceaux de Steak cru dans du papier cellophane et, pour finir, des sous-vêtements de rechange (:p), car après tout, elle ne savait pas combien de temps allait durer cette fameuse mission ! Et enfin, elle se dirigea vers la sortie en enfilant une épaisse veste bien chaude et s’y emmitoufla de plaisir avant de quitter, pour de bon cette fois, la demeure dans laquelle elle commençait enfin à se sentir bien après tout ce temps qu’elle y avait déjà passé…


À peine eut-elle laissé passer son ami quadrupède passer par l’ouverture de la porte qu’un son attira son attention, un son très lointain, s’apparentant de très prêt à…

(UN CHANT KUROKAGE !)

(Pensée de G : Ayame ! C’est Tahlin, il nous demande de les retrouver dans la Vallée de la Fin au pays du Feu !)
(Pensée de A : J’avais compris Griffin, mais merci quand même. Maintenant on s’arrache d’ici sans plus attendre ! Go go go !)

Griffin grogna quelques paroles incompréhensibles, mais qui suffirent amplement à la jeune femme d’Akatsuki. Affichant un air satisfait, elle poussa un soupire mi-amusé mi-angoissé et s’encouru sans plus tarder en direction de son objectif : Konohagakure No Sato.
Sautant par-dessus les rochers entourant son palais, et se laissant tomber dans les ravins, elle fondit dans les gorges ruisselantes au pied de sa demeure de malheurs. Son attention était de temps en temps attirée par des bruits de ricochets dans son dos, mais se rendait bien vite compte qu’il ne s’agissait que de simples éboulements dus à la puissance de son passage sur les parois caillouteuses de son petit canyon de feu personnel. Elle affichait alors à chaque fois un rictus d’agacement, rejetant sans s’en rendre compte la faute sur son loup (hrp : Niark niark niark), pourtant aussi léger et furtif dans ses pas qu’un félin en chasse. Seule la clarté de la lune dirigeait leur pas.
Gravissant des collines verdoyantes, fusant au travers de champs dorés, fondant dans des forêts d’ébènes, et reprenant son souffle en longeant des falaises trop dangereuses pour se permettre de les passer par le bas, la jeune femme aux yeux noisette traversait tous les paysages imaginables dans le beau et grand pays des Ninja. En raison de l’âme étrangement malveillante qu’elle dégageait sans le vouloir le moins du monde, elle n’avait rien à craindre des simples villageois et citadins, et certains des Shinobi les plus avisés s’encouraient à son arrivée. Même en traversant une ville fréquentée et en apparence si riche, personne ne se mit en travers de son chemin. En effet, un regard plein d’anxiété avait pris la place de ses yeux habituellement si pétillant de bonheur, et ses pupilles écrasées en deux fentes pétrifiaient de terreur toutes les personnes qu’elle croisait. De plus, la présence d’un loup à ses côtés n’arrangeait vraiment en rien la situation… Du moins, le voyage fut aisé et sans troubles jusqu’aux frontières du pays du Feu. Car à peine eut-elle franchit la limite du pays, qu’elle dû passer par les recoins les plus improbables de ces contrées pour ne pas se faire repérer par des Ninja du feu. Au bout de quelques heures supplémentaires, elle accéléra l’allure en courant de plus en plus vite, craignant pour la sécurité d’Ooa et Kami. Cependant, à une vitesse même présentée comme ‘rapide’, il aurait fallu au minimum deux jours avant de parvenir à la Vallée de la Fin, alors tout faire en une nuit… Cela tenait déjà presque de l’exploit.

Ayame parcourait le pays des Shinobi de la Feuille depuis si longtemps à son goût qu’elle aurait donné n’importe quoi pour apercevoir un pan de montagne, une colline, un volcan en éruption, même, plutôt que ces alignements sans fin de troncs, entrecoupés de maigres buissons. Ses sprints avec Griffin ne lui accordaient que guère de répit, car ils ne lui révélaient qu’encore plus l’immensité sans borne de ces forêts d’arbres parfaitement perpendiculaires au sol. L’épaisseur des branches était parfois telle qu’il était impossible de voir de quel côté le Soleil se couchait ou se levait. Ce fait, ajouté à la monotonie du paysage, donnait à Ayame le sentiment d’être désespérément perdue, bien qu’elle eut eu une boussole dans sa poche et qu’elle en vérifiait les indications toutes les dix minutes. Et tout cela jusque soudain…

Le bois se fendit d’un seul coup, avec pour seule séparation une lisière légèrement plus touffues que l’intérieur de la forêt. Ayame et Griffin débouchèrent alors sur une immense vallée, avec pour seule signe de vie deux Êtres avec lesquels ils se trouvèrent nez à nez en ayant un haut-le-coeur peu agréable. Ayame se mit à tousser, les yeux lui piquaient. Une épaisse fumée lui brouillait les sens. Elle cligna des paupières et essuya ses larmes. Près du sol, l’atmosphère s’éclaircissait, donnant un faible aperçu de l’immensité de la plaine. Le voile de fumées noires et rouges filtrait les rayons de la lune, laissant par ailleurs peu à peu sa place à l’astre du jour, baignant le paysage d’une lueur sanglante. Ici et là, des troués dans le ciel laissaient passer de pâles rais de halo lunaire, qui frappaient le sol, tels des piliers de verre translucides, vite avalés par les nuages mouvants. Une rivière coulait devant eux, gonflée comme un serpent repu, sa surface ridée reflétant la teinte sinistre de la Vallée de la Fin, et terminant son long sillonement par une cascade aux dimensions faramineuses, encadrée par deux immenses statues : Shodaime Hokage et Madaara Uchiwa... Lorsqu’une tache de lune tombait sur l’eau, celle-ci devenait d'un blanc crayeux, opaque, opalescent ; évoquant le lait de quelques bêtes effroyables.
Et à l’orée de tout cela, deux Hommes et deux loups se tenaient là, face à face, se fixant d’un regard insoutenable.

-Bonsoir, cher cousin. J’espère que vous allez bien en cette… Sinistre nuit.
-Tout va pour le mieux cousin.
-Veuillez tous les deux excuser le manque de loquacité d’Ayame mais… Elle est devenue muette suite à un grave accident…

Une mine sombre s’afficha sur le visage haletant de la jeune femme, fatiguée par toute cette nuit de course ininterrompue. Sous le masque de Lion de Gamakichi, on pouvait peut-être lire une étrange expression d’incompréhension …



(hrp : ah bah nan, ça aurait pas été posté avant minuit -_-" Sorry Gama-Kun, mon beau-père rôdait dans les couloirs cette nuit-là xD /finhrp)

Gamakichi et Tahlin semblaient relativement surpris du nouvel état de la Kunoichi. Il est vrai qu’une telle nouvelle, annoncée avec aussi peu de tact, ne devait pas être évidente à accepter après coup. Cependant, ils restèrent de marbre, ce qui étonna fortement Ayame ; elle se souvenait encore du petit Gama Kun tout beau tout content de s’entraîner un peu quand sa Sensei en trouvait le temps. Mais ce matin-là, sous le halo mourrant de la Lune et les lueurs naissantes du Soleil, il paraissait tout autre. Même Tahlin avait changé d’envergure, et jamais il n’avait été aussi beau et foncé ; sûrement à cause de l’approche imminente de la saison blanche, pensa alors la Kunoichi de l’Akatsuki. Rapidement après leurs ‘chaleureuses’ retrouvailles, le chef des ANBU entra dans le vif du sujet, dévoilant le plan, localisant les loups Ooa et Kami grâce à Griffin et Tahlin et organisant le tout en un temps record

Ayame était vraiment impressionnée. C’était bien la toute première fois qu’elle voyait en Gamakichi autre chose qu’un élève apprécié. À présent, il émanait une sorte d’assurance et de confiance en lui si remarquable (dans tous les sens du terme si j’ose dire) qu’elle éprouvait à son égard du respect, voir de l’admiration. À vrai dire, elle en était même presque jalouse… Depuis ses accidents et tous ses malheurs, Ayame s’était affaiblie aussi bien sur le plan moral que physique, et par conséquent, l’élève a dépassé le maître. C’est donc par dépit et une relative admiration qu’elle se mit à courir dans le sillage du Sous-Hokage, ne quittant pas une seule seconde des yeux les quelques centimètres de crâne et de cheveux qui la dépassaient encore une fois de plus… Devrait-elle rester à tout jamais petite et menue ?

La terre moelleuse de la Vallée de la Fin amortissait le bruit de leur pas, et c’est alors en toute discrétion qu’ils quittèrent l’endroit, ne laissant derrière eux que leurs regrets et leurs obligations en tant que Shinobi affiliés à un village ou à un maître intransigeant.

Selon le plan élaboré par Gamakichi, ils franchiraient ensemble la distance séparant la Vallée de la Fin au pays du Thé en coupant au travers des bois, et se sépareraient une fois arrivés en territoire de ce pays. La Kunoichi ne pouvait qu’acquiescer, n’ayant de toute façon pas vraiment d’autre choix, mais voulait tout de même émettre une autre idée, plus simple et plus efficace surtout dans le cas de son mutisme. Elle attendit alors qu’il eut franchi tous quatre l’orée de la forêt, avant de demander à Griffin de transmettre le précieux message ; il s’agissait en fait de la répartition des groupes. Parlant avec une voix calme et posée dans l’esprit du loup noir, elle proposa de faire un groupe Ayame Tahlin et un autre Gamakichi Griffin. Ainsi, même éloignés de plusieurs Kilomètres, ils pourraient se transmettre en toute sécurité et en toute discrétion les informations qu’ils dénicheraient chacun de leur côté. Quant au problème du don des cinq sens, il leur suffirait de faire un choix quant au sens à emprunter avant de séparer les groupes symbiotiques.
Griffin, un peu récalcitrant quant au fait de devoir se séparer de sa jeune amie, hésita avant d’en faire part à ses deux homologues sur cette mission, de toute première importance au sein du clan Kurokage.

-Cousin, Gamakichi Kun. Il s’adressa à eux avec une vois insufflant le respect. Ayame voudrait vous demander quelque chose.

Les deux intéressés, esquivant au même moment deux branches situées à l’exacte hauteur de leur tête, sautillant et slalomant entre chênes et peupliers à profusion, jetèrent leur regard derrière leur épaule, tout en continuant de traverser la forêt avec la même aisance et la même facilité. Ils semblaient ne pas avoir besoin de regarder là où ils allaient pour se diriger dans la forêt… Comme s’ils étaient montés sur des rails et qu’ils suivaient une route prédéfinie au centimètre près. Ayame prit alors une profonde inspiration, épiant les moindres réactions de la part de ses équipiers, le moindre détail qui pourrait l’aider à lire en eux comme dans un livre.

-Elle propose que l’on change les groupes initialement prévus. Ainsi, nous pourrions communiquer sans avoir à chanter. Cela serait plus discret et plus facile pour nous tous. Et je suppose que Talhin est bien assez doué pour pouvoir faire équipe avec une jeune femme muette.

Après avoir bien considéré la question chacun de leur côté, Gamakichi et Tahlin s’échangèrent quelques regards perplexes. Ils ne semblaient pas, au premier abord, ravis de devoir se séparer également.

Soudain, après quelques Kilomètres très rapidement franchis par le groupe, ils débouchèrent sur une grande clairière plongée dans la pénombre, aussi vide que le désert de Suna et aussi accueillante que l’antre d’un ogre. En son milieu scintillait une grande mare, dénuée des croassements auxquels on pouvait être en droit de s’attendre. La Kunoichi fut immédiatement frappée par l’exact cercle que formait la lisière de cette clairière, et elle siffla entre ses dents un souffle d’admiration en voyant la beauté du lever de Soleil par-delà la cime des arbres, découpant sur le sol herbeux l’ombre des chênes et des grands arbres faisant toute la gloire de ces contrées boisées et grouillante de mystères. Soudain, le sol se para de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, valsant le sinistre de la clairière en une plaine multicolore, parsemée de fleurs et de papillons tous aussi beau les uns que les autres. C’est ainsi que, dans ce beau tableau de la Nature où elle-même aurait souhaité être en ce moment même, l’Anbu prit la parole, après avoir vraisemblablement discuté de tout cela avec Tahlin grâce au fantastique don des Kurokage.

Soudain, alors qu’Ayame et Tahlin s’empressaient d’aller effectuer quelques recherches au niveau des montagnes, le loup se figea, stoppant leur progression aux abords d’une grande rivière aux eaux tumultueuses, fendant la forêt en deux. Relativement perspicace, la Kunoichi en déduit que Gamakichi et Griffin avaient quelques informations à leur transmettre. Sous ses yeux noisette se dessinait un loup brun en pleine concentration, la distance rendant plus compliquée la télépathie des Kurokage. Il avait quelques expressions d’intense effort assez comiques, qui arrachèrent à la jeune femme, bien que la situation relève de l’urgence, un sourire amusé.
Jusque lors où Tahlin semblait terminer la conversation, et où il lui transmit le précieux message, un léger tremblement d’excitation dans la voix.

-Ooa et Kami se trouvent au pied des Monts de Kumo, juste avant la frontière avec le pays des Nuages. Ils seraient poursuivis, selon les dires des crapauds, par sept Shinobi d’origine inconnue… Son regard pétilla. Nous sommes les plus proches des Monts, nous allons devoir passer à la vitesse supérieure !

Ayame acquiesça d’un simple hochement de tête, et en quelques instants, le petit groupe de deux étaient repartis, longeant la rivière découlant directement des Montagnes. Ils allaient à une vitesse telle, que le paysage se troublait à leur passage, et ils soulevaient dans leur élan des feuilles mortes et de la poussière. le temps n’étaient plus à la discrétion… Il leur fallait faire vite, et tenter d’être furtif leur ferait perdre trop de temps. Ils concentrèrent alors du mieux qu’ils le pouvaient leur Chakra dans leurs membres, et se propulsaient à chaque foulée à une distance toujours plus grande, toujours plus rapide. Bientôt, chacun de leur pas couvrait une distance supérieure à la quinzaine de mètres, et la Kunoichi s’étonnait même de n’avoir encore rater aucune de ses détentes. Elle jeta par ailleurs un coup d’œil derrière son épaule, et vit un Tahlin, la langue pendant au coin droit de ses babines, aussi excité qu’une puce, ravi de pouvoir prendre une telle vitesse et de sentir le vent lui fouetter le poil, telle une brise ondulant les champs de blé.
Soudain, alors qu’ils venaient de franchir plusieurs Kilomètres en l’espace de seulement cinq minutes, ils débouchèrent sur un grand lac, retenu par un barrage naturel fait de rochers et de terre. Il formait sur la plaine un miroir scintillant, reflétant avec une touche de romantisme fleur bleue l’Astre du Jour, maintenant bien plus haut dans le ciel.

(Sûrement le milieu de la matinée… J’ai plus vraiment la notion du temps.)

Le duo ne s’était pas arrêté pour autant, et longeait maintenant les rives du lac avec la même hargne et la même motivation que précédemment (quoique si la situation le lui permettrait, la Kunoichi serait bien resté un peu plus longtemps pour faire trempette ces eaux limpides et azurées). Les Monts se rapprochaient peu à peu, et ils coururent sans aucune interruption jusqu’à la plus haute position du Soleil dans le ciel. Sous l’astre de Midi, ils décidèrent, haletant, de faire une pause de quelques minutes, histoire de reprendre leur souffle. Le duo trouva une place sous un immense chêne centenaire, et s’installèrent sous son feuillage, véritable aubaine en cette journée de plomb. En effet, plus ils approchaient des Monts de Kumo, moins la végétation et la forêt était dense, et plus la chaleur s’en faisait ressentir… Tahlin ronronna doucement pendant qu’Ayame reprenait des forces. C’était le midi de leur premier jour de recherche depuis qu’ils avaient quitté la Vallée de la Fin. Ils avaient déjà parcouru une soixantaine de Kilomètres. Ils ne dormirent que le temps nécessaire pour remettre leurs idées en place et se permettre de souffler. Aucun Ninja n’étaient en vue, mais ce n’était pas une raison pour traîner : ils savaient que les Meurtriers étaient toujours à la poursuite des loups, et qu’ils n’étaient jamais vraiment en totale sécurité. Ils se remirent alors en route, continuant leur périple à la terminaison de la forêt et au pied des Monts de Kumo.
Deux heures plus tard, ils atteignirent les hauts monticules de rochers qu’ils avaient aperçu quelques heures plus tôt à l’horizon, juste après avoir quitté la Clairière des Crapauds, vers le petit matin. Les énormes blocs de pierre montagneux les dominaient, leur offrant un peu d’une ombre bienvenue.

(Et maintenant on va les trouver ces deux bouts de chou !)

Et, jetant un coup d’œil malicieux à Tahlin, elle le pria de bien vouloir tenter de repérer les loups à l’aide de son merveilleux flair, alors qu’elle utiliserait en même temps son Dojutsu. C’est alors que le loup au pelage brun s’assit, la queue se lovant autour de ses pattes arrières, et qu’il se mit à humer l’air de plus en plus intensément. Dans les mêmes instants, la Kunoichi plaqua ses deux mains ensembles au niveau de son torse et concentra son Chakra dans ses pupilles, avant d’activer son Dojutsu, en prononçant dans son esprit aussi fort qu’elle le pouvait son incantation informulée.

(OKAIGAN !) Elle la pensa si fort qu’elle eut juré que Tahlin l’eut entendu.

Un reflet pourpre scintilla dans son regard, avant de valser dans l’apparence si caractéristique de l’Okaigan. À présent, en combinant l’odorat et la vue, les deux loups semblaient plus proche que jamais…

Une volée de Shuriken frappa la terre au niveau des pieds de la jeune femme, accablée par le poids d’Ooa. Elle ne prit même pas la peine de regarder dans son dos combien de Ninja la poursuivaient elle et Tahlin, en train de sauver les deux loups blancs exténués par toutes ces journées de fuite. Selon le Chakra qu’elle parvenait à ressentir, elle pencherait plutôt pour quelque chose comme cinq hommes et deux femmes, dégageant tous sept une énergie irradiante de folie meurtrière. Cela faisait maintenant plus d’une demi-heure qu’ils courraient sans relâche, et un goût de sang montait peu à peu dans la gorge dans la Kunoichi. Il tentait de fuir à nouveau vers la forêt, s’éloignant le plus possible du terrain à découvert des Monts de Kumo.

La lisière des bois s’approchait maintenant à grands pas, mais les ennemis gagnaient du terrain sur eux… Soudain, elle aperçut au loin une masse noire sauter entre buissons et troncs d’arbre, et reconnu sans hésitation son cher ami Griffin, loup noir ayant été affecté à Gamakichi pour le bien du déroulement de la mission. La langue pendant au coin de ses babines, il se démenait pour arriver au plus vite aux côtés de sa maîtresse et compagne Tenchu Ayame. Il ne restait plus qu’une centaine de mètres à couvrir, et ils seraient enfin réunis !

-DOTON ! LE MUR DE BOUE !

(Eh merde…)

Soudain, une immense mare de boue déferla comme une vague gigantesque juste entre les deux amis, et un mur aussi solide que la pierre se forma. Cependant, ne comptant pas s’arrêter pour autant de courir, Ayame se prépara à l’impact, dans une cinquantaine de mètres… Tout alla très vite.
Derrière eux on pouvait entendre les cris et les rires des meurtriers, se faisant une joie évidente à l’idée d’arrêter le binôme et les deux loups dans leurs bras et sur leurs dos. Ayame, après qu’elle ait basculé Ooa sur son épaule gauche et qu’elle eut concentré la majorité de son Chakra dans son bras droit, eut un regard si puissant qu’on aurait pu croire que le mur allait s’effondrer sous son intensité. Elle envoya baldinguer son poing dans le mur, et dix mètres de pierres et de rochers volèrent, avant de diffuser une pluie de gravillons sur les Ninja assassins qui poussèrent des cris de rage. Ayame, recouverte de poussières et de décombres, ignora les cris derrière elle et continua à courir, talonnée dans son sillage par un loup aux poils bruns, un de ses congénères blancs sur son dos. Ils surgirent tous deux du nuage provoqué par l’impact, et furent rejoints par un Griffin au regard inquiet mais rassurés par la présence saine et sauve de la jeune femme à ses côtés.
Ooa et Kami, les muscles douloureux, poussèrent un soupir de soulagement et remercièrent d’un souffle les trois personnages.

-Ils sont toujours à nos trousses ! Profitons du nuage et vite ! Et où est Gamakichi ?

Griffin leva les yeux au ciel, indiquant une silhouette oisive virevolter dans le ciel en cercle, comme un oiseau prédateur prêt à fondre sur sa proie. Le loup brun parut immédiatement rassuré, et se remit à courir dans les talons de Griffin, lui-même suivit par la jeune femme aux yeux noisette. Et bien que le nuage eut ralenti les Ninja, ils avaient toujours une vitesse supérieure à la leur, et la distance qui s’était retrouvé quelques instants suffisamment confortable devint tout à coup si petite qu’ils durent esquiver à chaque seconde de nouvelles salves de Shuriken et de Kunai, toujours plus précises et toujours plus rapides. Soudainement, un Kunai mieux lancé encore que les autres siffla aux oreilles d’Ayame, coupant un peu sa joue et le bout de son nez. Un mince filet de sang chaud s’écoula sur son visage, et Ooa le lui lécha du bout de sa langue, gémissant doucement quelques mots gentils à son égard.
Lorsque soudain…

Un grondement dans le sol se fit ressentir. Tous les sens en alerte, la Kunoichi regarda par-dessus son épaule de quoi il en retournait. Ses pupille se rétrécirent. Ses sourcils se figèrent. Ses lèvres s’entrouvrirent, la bouche en O. Si elle avait pu crier, elle l’aurait fait avec une telle force et une telle horreur qu’elle aurait pu réveiller un mort, le retournant dans sa tombe. Sous ses yeux, elle aperçu les Ninja à moins de vingt mètres de leur position, tous en train d’essayer d’invoquer quelque chose de gigantesque… Du ventre d’un des Ninja sortait la gueule d’un immense dragon, les crocs aussi grand qu’un bras et aussi pointus qu’une pointe de Kunai après des heures et des heures d’affinage. Seul Griffin et Tahlin ne s’était pas inquiété plus que ça, préférant la fuite à la panique. Car, sans l’aide de Gamakichi sur ce coup là, le combat était perdu d’avance, surtout avec une invocation aussi révélatrice de leur niveau. Si la tête était proportionnelle au corps, l’animal ferait bien dans les vingt mètres de haut… Juste un peu plus petit que le légendaire Gamabunta.
D’ailleurs, la tête était si grosse que le Ninja semblait bien petit par rapport à sa taille, et était soutenu par les deux femmes du groupe. Les quatre autres continuaient, quant à eux, à lancer sans relâche des armes de jet, veillant à viser à chaque coup les points vitaux de l’organisme.

(Pensée de A : GRIFFIN ! IL FAUT QUE GAMAKICHI INTERVIENNE ! Avec des loups dans nos bras bous ne pouvons nous battre et tu ne sauras abattre une telle bestiole tout seul !)
(Pensée de G : Okay !)

Griffin tourna sa tête vers Tahlin, galopant maintenant à son niveau et apparemment haletant.

-Tahlin ! Demandes le renfort venu du ciel !

(TAJUU YABIKAKE KAZOKU !)

Soudain, le temps semblait comme arrêté. Tous les Ninja avaient cessé de se battre, stoppant au milieu leurs mouvements, quelque qu’ils soient. Une sorte de tension, quelque chose de si fort qu’il était presque palpable dans l’air, donnait à l’atmosphère une sorte de matérialité. Autour de la Kunoichi émanait un Chakra bleu acier, aux reflets argentés, et la portée de son énergie était telle que tout ne semblait plus qu’attiré par elle. Ses équipiers aussi bien que ses ennemis ne pouvaient s’empêcher de se demander ce qui était en train de se préparer. C’est alors qu’un hurlement limpide, aussi clair qu’un tintement cristallin, s’éleva dans les airs. Puis un autre, et encore un autre… Bientôt, c’est toute une myriade de chants aussi pure qu’émouvant qui résonnait là, scindant en deux cette scène de violence extrême de la dure vie des Shinobi.
Reprenant peu à peu leurs esprits, les Ninja recommencèrent à bouger. Et c’est à ce moment que les chant s’arrêtèrent, et qu’un silence aussi lourd qu’insoutenable plomba l’ambiance.

(Maintenant !)

Un loup apparu, traversant avec lenteur et pointillisme les buissons. Il était suivi de quelques autres loups, tous aussi calme les uns que les autres. Pas de quoi fouetter un chat me direz-vous. Mais c’est alors que, sans vraiment s’en rendre compte, les yeux injectés de sang des ennemis décelèrent au fur et à mesure de leur reprise de conscience une dizaine, une vingtaine, une cinquantaine d’animaux ! De plus en plus grands, de plus en plus… Hostiles. Les babines retroussées, ils entourèrent de leur divine protection Ayame, Griffin, Ooa et Kami, et fixaient avec des yeux aussi luisant de colère que le ciel est bleu les six Ninja encore en vie qui leur fallait abattre. Interloqués, ils s’échangèrent quelques regard brefs avant de séparer en deux leur groupe : les deux femmes et le plus grand des hommes contre Ayame et sa meute de loups, et les trois autres hommes, dont un encore sonné, contre Gamakichi et Tahlin , tous deux si méconnaissables…

-Hin, hin, hin… Commença à ricaner la rouquine. Voyez-vous ça ! Elle se pisse tellement dessus tant elle a la frousse qu’elle a appelé tous ses petits copains à la rescousse !
-Michan… Tu devrais accorder un peu plus d’égard à nos futurs trophées de chasse. L’homme se distingua par ses paroles aussi courtoises que morbides.
-Michan ! Yazuu ! Fermez là ou j’vous étripe tous autant que vous z’êtes !
-Sora… Combien de fois t’avons-nous dit de ne pas t’soûler avant de partir en mission ?
-Lisses moa tranquilleuh ! Gémit la prétendue Sora en guise de réponse. Allons plutôt lui régler son compte à c’te mégère !
-Bien dit !

Ayame observait, impassible. Ses yeux ne traduisait aucune émotion, et seules ses mains en mouvement vers ses deux Katana mi-longs et droits indiquait qu’elle vivait encore. Même son thorax ne se soulevait pas sous sa respiration. C’est alors qu’elle lança un regard à Griffin, qui saisit immédiatement le message. Il gronda alors en langage Kurokage :

-Tahlin, Gamakichi ! On s’occupe de ces trois-là, tachez de vous occupez des trois autres ! Bonne chance !
(Ouah comment il s’y croit ! Ahahaha !)

Ayame, perplexe de ses propres pensées complètement malvenues dans de pareilles circonstances, en vint à penser que l’urgence sonnait de plus en plus fort à sa porte. Elle fit donc signe à toute la meute de protéger, quoi qu’il advienne d’elle et de Griffin, Ooa et Kami, encore transis par la fatigue et la peur, et elle saisit d’une main son sabre Black Orchid, héritage de son poste de Sabreuse tant regretté du village de Kiri no Kuni. Songeant à quel point la bataille allait être dure, elle serra le pommeau de l’arme, marquant sur sa peau la forme du cuir tressé. Elle jeta un dernier coup d’œil en biais aux loups de sa meute, et esquissa un sourire maladroit avant de faire un simple pas en avant, enfonçant le bout de ses pointes de pieds dans la terre. Intelligent, le loup noir comprit immédiatement de quoi il en retournait, et fit de même, accrochant la terre de ses coussinets.

(Taijutsu, Ultime danse des loups !)
-Taijutsu, Ultime dans des loups !

Ayame et Griffin disparurent. Alors que Sora esquissa un sourire maladroit et que Yazuu siffla entre ses dents une injure quelconque, Michan fut la première à réagir. Elle posa sur son étui à Kunai une main hésitante, et ses yeux balayèrent la scène avec dextérité. Où sont-ils ? Soudain, elle ouvrit grand les yeux, et un filet de sang s’écoula de ses lèvres. Ayame apparu devant elle, le poing enfoncé dans son ventre, au niveau de son estomac. Elle retint une gerbe acide dans sa bouche, avant de se prendre un coup de croc derrière la tête. Elle hurla, laissant son vomi dégouliner sur ses vêtements, avant de s’effondrer à genou et de porter ses mains à son crâne, lourdement entaillé au niveau de l’occiput droit.

-Plus vite !

Ayame disparu à nouveau, et porta un coup de Kunai à la jambe de Sora, suivi de près par un coup de tête de Griffin. Yazuu pris appui sur ses pieds, les sens en alerte, mais ne pu empêcher un coude de coude dans ses côtes. Tolu allait trop vite. Les coups s’enchaînaient avec une vitesse folle, toujours en un rythme de plus en plus rapide, mais avec un ordre précis, une chorégraphie étudiée et travaillée. Ayame précédait toujours Griffin, et l’attaque blessante suivait toujours l’attaque déstabilisante. Rien ne semblait pouvoir les stopper. Mais cela ne pouvait trop durer.

* TCHAK ! *

Un couinement aiguë retentit. Un filet rouge et gluant coulait sur la fourrure noire de Griffin. Il délogea le Kunai de sa cuisse avec ses dents, le garda dans sa gueule, et se mit à boitiller en direction d’Ayame, qui venait de s’arrêter dans ses mouvements. La gomme de ses chaussures fumait et sentait quelque chose étrangement similaire à une odeur de brûlé. Elle était encore si bien dans le rythme infernal de la technique qu’elle eut du mal à retenir sa vitesse lorsqu’elle attrapa le Kunai que lui lançait Griffin, et elle faillit le laisser tomber. Alors qu’elle s’était penchée en avant pour le saisir au vol après sa réception ratée, elle sentit une goutte de sang de Griffin atterrir sur sa joue, venant directement de la lame tournoyante. Elle serra l’arme dans sa main, et tendit légèrement son cou, tournant son regard vers les trois ninja. Une lueur brûlante de colère traversa ses iris, qui tournèrent en quelques instants au même jaune criard que ceux de Griffin. Une fente remplaça ses pupilles rondes, et deux petites canines dépassèrent sur sa lèvres inférieure. Les trois ennemies ne bougeaient pas. Seule celle enivrée par l’alcool dérivait encore. Soudain, la kunoichi aux yeux de loup se redressa, ses yeux s’allongeant et se réduisant à l’amande spécifique de son ami à poils noirs.
Et le Kunai disparu de sa main.

-Uurgh !
L’homme s’effondra, la lame argentée plantée dans son thorax. Sora et Michan poussèrent un cri de surprise et bondir en arrière de quelques mètres, laissant leur camarade à la merci d’Ayame. Elle ne se fit pas prier plus longtemps, et sauta à pieds joints sur la poitrine de Yazuu, enfonçant la lame au plus profond de son corps. Il poussa un dernier râle avant que ses yeux ne dérivent au derrière de ses paupières.
-Ne jamais… Ayame commença, un grognement guttural remplaçant sa voix de miel… Jamais porter la main sur Griffin… Et surtout ne jamais baisser sa garde face à l’héritière des Kurokage ! Elle ouvrit grand les yeux dans la direction des deux jeunes femmes, laissant bien en évidence ses yeux animal. Deux femmes contre une, hein ? La lâcheté est donc quelque chose qui nous est commun ou vous faites exception à la règle ? Pathétique… Et on s’étonne que les femmes soient ainsi considérées par rapport aux hommes. Quoique vos copains ne sont pas mal dans leur genre non plus. S’attaquer à trois un homme et un loup Kurokage tels que ces deux-là. Il est de plus plus puissant que moi-même, bien que ce soit moi qui l’ait formé à ses débuts… Elle ricana. Ils ne feront pas long feu… Tout comme vous ! Je ne sais pas qui a blessé Griffin, mais je vais m’acquitter de votre dette !

Elle poussa un hurlement cristallin, et la meute répondit en écho dans son dos, entourant de leur protection les deux jeunes loups épuisés. Griffin fut le seul à ne pas répondre à l’appel, et même entre chacun des cris de cette symphonie, la Kunoichi compris qu’il n’avait pas chanté au milieu de tous. Elle l’implora d’aller se mettre à l’abri avec les deux protégés, avant de laisser tout son corps aller à l’appel de la meute. Les chants s’intensifièrent de plus en plus fort, la mélodie de plus en plus complexe et structurée, et les transformations de la Kunoichi poursuivirent. Une bulle de Chakra se forma autour d’elle, la soulevant légèrement de terre. Ses cheveux se dénouèrent et devirent aussi raides que la crête hérissée d’un loup. Ses ongles firent place à des griffes acérées. Elle adopta une posture quadripèdique, plaçant peu à peu ses mains contre le sol. Une salve de Kunai et un Justu Katon surgirent de nulle part vers elle. Mais les Kunai ricochèrent sur la bulle de Chakra, alors que le Jutsu fut littéralement engloutit par sa démesure puissance. Les deux jeunes femmes avaient disparus sans qu’Ayame n’y fasse réellement attention. Et alors même qu’elles réapparurent au devant de la kunoichi, prêtes à lancer une attaque Taijutsu combinée, l’héritière Kurokage laissa la puissance de sa bulle imploser, et elle emporta les deux ennemies sur une dizaine de mètres. Elles rebondirent deux fois avant de s’immobiliser dans un nuage de poussières qui se leva après la rafale. L’une d’elle toussa dans la pénombre générée par l’attaque, et Ayame esquissa un sourire, découvrant ses dents pointues et ses gencives couleur sang.

-Que ?

Le nuage venait de se dissiper, mais personne ne se trouvait étendu sur le sol, tordu par la douleur.

* VLAM ! *

Sora et Michan venaient de frapper Ayame à la tête dans une nouvelle combinaison Taijustu. Elle fut alors à son tour projeté contre un arbre, l’enfonçant sur son passage et frappant dans un autre. Le fracas causé par la chute du premier arbre couvrit les jurons ignobles poussés par la Kunoichi aux yeux de loup, qui peinait à se relever, même en s’appuyant de ses mains contre le sol. Elle leva son regard vers les deux Kunoichi adverses, et remarqua avec exaspération qu’elle n’avait absolument aucune cicatrice sur leur corps. Cela risquait d’être plus long que prévu… Ayame soupira, et se redressa en grognant terriblement fort. Un choc allait bientôt retentir entre trois femmes de sang chaud, et seule la Mort pourra arrêter le rugissement vombrissant dans les entrailles de la Shinobi d’Akatsuki. La bête dormant en elle se réveillait peu à peu, et si la bataille ne finissait pas vite, elle prendrait bientôt le dessus… Vite Ayame, finis-en avec ce combat ! Griffin et tes deux équipiers comptent sur toi !

Gamakichi se tenait face à deux derniers shinobis ennemis qu’il lui restait à affronter. Il ne se focalisait sur qu’une seule chose, terminer la mission. L’ANBU de Konohagakure no Sato se remit en position de combat style Jukken, la position traditionnelle des Hyûga. Les deux adversaires de Gamakichi se préparèrent aussi. Tahlin, le loup de l’ANBU Shishiza, avait discrètement contourné les ennemis et assassins de Nezu Nohiyoto. Les deux compagnons Kurokage allaient mettre leur tactique en marche pour en terminer avec ce combat. Le canidé au pelage brun s’était complètement fait oublié et cela allait porter un énorme avantage pour la suite du combat.

(Pensée de Gama : Tu es prêt ? Il va falloir mettre le paquet d’entrée de jeu.)
(Pensée de Tahlin : Oui, mais ton masque... Tu sais que je ne l’aime pas.)
(Gama : Oui et tu devras faire avec. Nous avons à faire à des shinobis expérimentés et j’ai donc besoin d’un maximum de puissance.)

Et Gamakichi s’élança sur ses deux adversaires. L’un fit un écart sur la droite avant de prendre appui sur le tronc d’un arbre. Le second contra le coup de paume qu’allait lui infligé l’ANBU de Konohagakure no Sato par une remarquable technique de Gokken. Puis, vint la contra attaque du premier shinobi qui s’était écarté. Il arriva sur la droite de Gamakichi pour assainir un violent coup de pied, mais l'ANBU fut suffisamment rapide pour esquiver l'attaque adverse. En pivotant sur sa droite, la gauche de l'adversaire qui l'avait paré, Shishiza poussa violement le premier shinobi avant de voir arriver sur lui le second. Il réagit trop tardivement et reçu en plein ventre un coup de poing. Un filet de sang sorti de la bouche de l'ANBU et coula le long de son menton. Gamakichi tomba à genou avant de recevoir un violent coup de pied dans la tête. Le Maître Loup fut éjecté sur plusieurs mètres. Même avec le masque du Hollow, il ne parvenait pas à prendre le meilleur sur ses adversaires. Et Tahlin qui restait impuissant face la supériorité des shinobis ennemis.

(Pensée de Tahlin: Je n'avais pas prévu ce mouvement. Pardon Gama. Tu as une nouvelle tactique?)
(Pensée de Gama: Pas du tout... arg... ils frappent fort mais... je crois avoir... trouvé leur point... faible.)
(Tahlin: Ah oui? Explique-moi que je puisse agir en conséquence...)
(Gama: Voilà, à chacun de leur mouvement, ils mettent tout leur chakra pour frapper le plus fort possible et aussi avoir un maximum de vitesse. Cependant, ils sont trop rapide pour que je les contre avec mon Jukken. Et...)

Gamakichi dût s'arrêter net. Il s'était à peine redressé à quatre pattes qu'il reçu un nouveau coup de pied dans le ventre. L'ANBU s'éffondra sur le sol en toussant et crachant du sang à tout va. Tahlin vint s'interposé mais fut aussitôt frappé par le second ennemi. Il émit un cri de douleur avant de terminer son vol plané étendu au sol et inconscient. Tout fut entendu et entre aperçu par le maître du loup qui sentit monter en lui une rage indescriptible. Le masque du Hollow commença à craqueler, des ailes grisées commencèrent à déchirer l'armure d'ANBU de Gamakichi, la peau du shinobi prit la même teinte que les membres naissant dans son dos, le katana attaché à la ceinture du kimono se transforma en un sceptre violâtre et des cornes poussèrent sur la tête du Maître Loup. Mais en quoi venait de se transformer Gamakichi?...

- Oh! Quelle nouvelle source de pouvoir!!! Merci à toi Amon-kun, maintenant nous allons pouvoir nous amuser un petit peu avec ces crétins inconscient de leurs actes!

L'on put clairement distinguer deux voix différentes parler. La première fut celle du Hollow de Gamakichi tandis que la seconde fut étrange, rauque mais sobre. Elle donnait l'impression d'avoir cent pour cent d'assurance dans ce qu'elle allait entreprendre. Ce son était émis par une seconde personnalité de l'ANBU de Konohagakure no Sato, Amon, le démon antique scellé en ce shinobi des forces spéciales du pays du feu à sa naissance. L'entité de Gamakichi avait pour appellation, l'Inconnaissable...

Gamakichi, ou plutôt sa nouvelle forme, allait à nouveau être victime d'une salve de coup. Mais se fut sans compter la nouvelle puissance de l'ANBU de Konoha. Une puissance désormais accrue par la combinaison entre le Hollow et le démon de Gamakichi. Lorsque le premier ennemi s'élança pour frapper le Maître Loup, celui-ci fut violement contré par un coup de poing au niveau du ventre. La vitesse de l'ANBU Shishiza avait également augmentée. Le shinobi ennemi tomba à genou sur le sol avec le souffle totalement coupé. Puis, il y eut un mélange de bruit métallisé avec un coup sourd. Le sceptre d'Amon venait d'heurter avec violence la tête du shinobi. Un filet de sang sorti du membre supérieur du corps de l'assassin de Nezu Nohiyoko. Le second adversaire de Gamakichi en resta pétrifié sur place et ne comprit pas ce qu'il lui arriva lorsque l'ANBU de Konohagakure no Sato passa derrière lui en lui enfonçant la lame de son sceptre en plein coeur. Shishiza arracha avec fureur l'organe central du corps de son ennemi et le prit ensuite dans la main. Il battait encore. Un sourire s'esquissa sur les lèvres du démon avant qu'il ne se remette en face de son adversaire en lui montrant le coeur. Puis, l'organe ne fut plus qu'un amas de sang, Gamakichi venait de refermer sa main d'un coup sec en écrasant tout ce qu'il pouvait.

- Mouahahahahahahaha! Voilà ce qui arrive aux inconscients qui s'attaquent à un pauvre Genin comme Nohiyoko Nezu!

Amon et le Hollow pensaient avoir vaincu et éliminé les deux shinobis. C'est pourquoi, ils se rétractèrent au fond de l'âme de l'ANBU et lui laissèrent la paix pour aller s'enquérir de l'état de santé de son loup, Tahlin. Gamakichi s'accroupit avant de s'assoir en tailleur auprès de la tête de l'animal. Il le serra fort dans ses bras et des larmes commencèrent à couler. Tahlin semblait ne plus vivre. Il était immobile, allongé dans l'herbe de cette lisière de forêt. Gamakichi ne portait plus son masque d'ANBU et laissait l'émotion le submerger. Puis, une voix retentit derrière lui.

- H-Hey! Ah ma tête... T-Tu croyais pouvoir me battre aussi facilement? N-Ne te moque pas d-de moi... Je-je vais te détruire!

Le shinobi ennemi s'élança sur Gamakichi. Il avait la rage, avoir pris ce violent coup de sceptre tout à l'heure l'avait rendu fou furieux. L'ANBU de Konoha ne se releva pas pour contrer son ennemi. Il voulait rejoindre son ami et compagnon au pays des morts. Cependant, il n'en était pas sans compter ce mystérieux lien qui régissait entre le loup et le maître Kurokage...

Ayame, alors changée en une terrible créature, s'avançait vers les deux Kunoichi. Elles ne semblaient pas une seule seconde avoir été attaquées d'une quelque façon que ce soit, et allaient sans doute être un solide obstacle sur sa route, déjà bien assez sinueuse pour qu'il ne faille en rajouter. Un hématome violet apparu sur sa tempe, sillonnée par des veines bombées et battantes. Un filet de sang coulait au coin de ses lèvres, et elle l'essuya du revers de sa manche déchirée. Alors qu'elle enjambait une branche pour rejoindre à nouveau l'aire de combat, silencieuse, elle sentit un sifflement imperceptible fendre l'air dans sa direction. Elle eut tout juste le temps de décaler son visage, et une coupure droite profonde apparu sur sa joue, une mèche de ses cheveux hérissés tranchée net et se déposant sur son épaule.
L'une des deux Kunoichi éclata de rire, alors que l'autre restait stoïque. De par la finesse de ses mouvements, Ayame en supposa rapidement que c'était elle qui avait lancé le Kunai. Il était planté dans l'arbre bancale juste derrière elle, et seules ses oreilles de loups avaient pu la prévenir du danger. Elle siffla une quelque injure en passant son pouce sur la blessure, et regarda le sang s'écouler sur son doigt. Une nouvelle veine, plus grosse et vibrante, se distingua au milieu des autres.

-Eh ! La fille bourrée qui rit comme une idiote ! Surveilles tes arrières !

Les rires cessèrent quelques instants, avant de reprendre de plus belle. Elle eut énormément de mal à caser quelques piètres paroles entre ses hoquets de fou rire.

-Toi ? Tu me conseilles ? Moi ? AHAhahaHAHAh ! Incroyable ! Jamais je n'aurai pu-

Elle s'arrêta net. Son teint tourna d'un rose enivré au blafard cadavérique. Un spasme inquiétant la surpris. Et elle s'effondra au sol, la bouche béante, la face contre le sol. Un immense sabre était profondément enfoncé dans son dos, et avait transpercé ses poumons et son coeur sur son passage. Un nuage de fumée explosa alors, le clone d'Ayame depuis tout ce temps dissimulé dans les branchages sombres d'un arbre ayant implosé par manque de Chakra. La partenaire de la Kunoichi, qui poussait alors son dernier râle de souffrance ne s'en émeut point, et ne lui jeta pas un seul regard. Un éclair de froideur illuminait le gris de ses iris, et ses lèvres tremblaient imperceptiblement d'excitation, telle une envie ignoble de faire du mal, gratuitement. Cette jeune femme qui avait d'abord paru si simplement normale à Ayame était à présent tout autre. Quelqu'un d'autre semblait avoir pris possession de son corps, comme s'il s'agissait d'un réceptacle à changer à volonté de propriétaire. Ce caractère lunatique se souligna d'autant plus par lui-même que la dénommée Michan aux cheveux roux sourit presque sincèrement à l'Akasukienne, soudainement empreint d'un élan de pitié sensible, avant de se jeter à nouveau dans la bataille. La meute observait tous les gestes de leur invocatrice, jappant de triomphe à ses élans de réussites et huant de vengeance à l'encontre de Michan dès qu'elle parvenait à la toucher. En choeur, ils hurlaient, ajoutant une pincée de rythme au lent combat se déroulant entre les deux jeunes femmes. Chacun des mouvements, lent et calculé, semblait être chaque instant plus complexe et plus incroyable. Les deux femmes étaient de force égale, impliquant le fait qu'elles soient si prudentes. Elles passaient de longs moments à s'observer en attendant une ouverture. Seuls les bruits du combat de Gamakichi résonnèrent au loin, derrière une haute rangée d'arbres.

Bien que le mutisme d'Ayame se soit annihilé, probablement dû au fait de sa transformation, elle ne prononça plus un mot. Le regard de Michan semblait si perçant qu'elle craignait que dire quelque mot que ce soit la mettrait en échec. Et cela devait être réciproque, car la Kunoichi adverse ne disait rien également. Le combat de Gamakichi faisait rage, et le chant des loups s'était stoppé.

(Le silence devient oppressant, et la tension monte... Je ne sais plus que faire pour gagner.) Ayame sentit son corps vibrer sus l'effet de sa métamorphose, et siffla de douleur. (Et cette saloperie commence à prendre le dessus... J'aurai bien pu tenter l'osmose, mais Griffin se ferait submerger à son tour. Hum ? Pourquoi elle me regarde comme ça celle-là ? C'est pas bon, elle prépare quelque chose, faut que je m'y mette aussi.)

Michan venait de reculer son pied droit et de s'appuyer dessus. Elle abaissa légèrement son centre de gravité et enfonça les pointes de ses pieds dans la terre, comme si elle préparait une attaque Taijutsu. Le cerveau d'Ayame fonctionnait aussi bien qu'il le pouvait, tant il devenait difficile de lutter contre cette puissance lui rongeant les entrailles. Analysant un Taijustu, elle eut alors l'idée non pas de la contrer mais de l'esquiver... Pour ce faire, il lui fallait dévoiler un autre de ses atouts, voire plusieurs en même temps.
Soudain, Michan disparu, laissant à sa place un léger voile de fumée bleuit. Elle apparu à nouveau, accroupit derrière Ayame. Elle lança ses pieds dans les jambes de la Shinobi d'Akatsuki. Cette dernière poussa un cri de douleur, un étrange son provenant des ses os. Un sourire s'esquissa sur les lèvres de l'assassin. Et un nuage de fumée fit place à l'héritière des Kurokage.

- ...

Michan resta de marbre, regardant partout autour d'elle. Rien à gauche ni à droite. Personne en-dessous d'elle. Ni au-dessus. Aucun signe de vie derrière. Un léger souffle de vent leva un peu de poussière, s'illuminant dans la lumière du Soleil, passant au travers des branches d'arbres, et formant dans la clairière clairsemée de fines rayures dorées. Se demandant où elle pouvait bien être, la seule action de Michan fut qu'elle se releva doucement, avec une infinie prudence. Le vent se fit u peu plus fort, emportant avec lui feuilles et brindilles, et faisant danser les fourrures de la meute de loups. Ces derniers se serrèrent de plus en plus autours de Kami et Ooa, craignant quelque chose d'invisible et abaissant les oreilles. Quelques loups passèrent même leur queue entre les pattes, couinant de terreur. Ne dit-on pas que les animaux sentent les choses plus vite que les humains ?

-Fuuton ! Kamikaze かみかぜ !

Un silence de mort s'abbattit sur la forêt, et des buissons bougèrent légèrement. Une lègère brise plus froide se mit progressivement à souffler, faisant danser les feuilles des arbres, et sifflant tel le vent dans les roseaux. Ce dernier se fit de plus en plus violent, soulevant la poussière et faisant virveloter les cheveux et la fourrures des Êtres immobiles, s'observant très attentivement d'un regard noir. Lorsque, tout à coup... Une bourrasque, d'une violence effroyable, se faisait retentir au loin. On pouvait entendre au loin des arbres se déraciner et partir en miettes, avant de se reposer au sol sous la forme de mince copeaux de bois. La jeune Kunoichi aux regard jaune et bestial réapparu à a cime d'un arbre, et fit progressivement sortir des côtes de son thorax avant de créer d'un seul coup, en une explosion de Chakra jaune, un bouclier d'ossements autour de la meute de loups paniqués. Ayame fit un signe de tête à Griffin, le priant de se joindre à ses côtés, et planta rapidement trois kunai dans le sol, formant un triangle équilatéral parfait autour de l'arbre et de son coéquipier, boitillant et sautant comme il le pouvait jusqu'à sa hauteur. Elle forma lentement le sceau du Chien (Inu no mudra), ferma les yeux, se concentrant sur le bruit du vent se rapprochant d'eux à une vitesse ahurissante, et concentra son Chakra dans le sol, avant de murmurer une nouvelle incantation, toute aussi silencieusement.

-Pouvoir hériditaire... Hana... Elle ouvrit grand les yeux, hurlant le nom de son jutsu, LA ROSIERE PYRAMIDALE !

Le sol gronda sous leurs pieds, l'arbre vacillant, et, juste au moment ou le vent s'apprêtait à balayer leur position, le triangle brilla intensément avant d'exploser sous la pression de millier de roses respendissantes de beauté. Elles formèrent presque instantanément une pyramide englobant l'arbre et les deux amis, les protégeant de la dévastatrice attaque Fuuton de la Sabreuse, progressant à une allure folle vers une Michan qui n'osait toujours pas bouger. Plongés dans le noir le plus total, les deux Kurokage ne purent alors qu'imaginer la souffrance qu'endurait la jeune femme, tant ses cris déchirant leur perçaient les tympans. L'abri tremblait et grondait, grinçant sous les attaques extérieures, et menaçant de leur tomber sur la tête ! Ce... Qui ne se produisit pas. L'abri tînt bon jusqu'à la fin de la technique. On entendit au loin le Jutsu poursuivre sa course, s'estompant peu à peu. Un silence pesant tomba sur l'abri et la forêt, et une jeune femme intrépide en brisa l'éternité.

-Parfait. Maintenant... Sussura Ayame de sa voix guttural, rompant le Jutsu en joignant ses deux mains ensembles. On va pouvoir voir dans quel état elle est... KAI (rupture) ! La pyramide de roses se flétrit, et explosa dans une pluie de pétales rouges et roses.

Une fine poussière était en suspension dans l’air, comme si le temps venait de s’arrêter. Illuminée par une l’éclatante lumière d’un Soleil chaleureux, elle s’estompait lentement, et seule une jeune femme avait pris la patience de la regarder se dissiper. Soudain, une petite libellule bleue battant de l’aile vint perturber ce paisible nuage immobile, formant dans son sillage des tourbillons plus dense. Et, alors que deux yeux jaunes et fendu par une mince pupille animale suivait l’insecte dans sa course saccadée, le nuage fut balayé par une bourrasque de vent violente, laissant apparaître sur le sol le cadavre intact de la Kunoichi. Son visage, bien qu’il était face contre-terre, devait esquisser une expression d’incompréhension, alors que ses yeux ne devaient même pas s’être fermés… Un regard cadavérique et vide. La jeune femme aux yeux jaunes, son apparence animale disparaissant peu à peu pour laisser place à son propre physique féminin, le vérifia d’elle-même en retournant le corps sur le dos. Depuis quand deux femmes se mettaient donc t-elles à s’entretuer ainsi ? Le Monde n’allait, selon elle, décidément pas très fort. Elle laissa de côté ses pensées pour vérifier une dernière fois l’état de sa victime, vérifiant son pouls et inspectant son corps à l’aide de son Okaigan (laissant par ailleurs un joli reflet pourpre dans ses yeux citron), avant de s’en retourner vers les siens en soupirant, ayant pris la peine de voir que le Chakra avait disparu du corps de cette jeune femme.

(Pensée de G : Kamikaze… Tu y as été fort je trouve. Les aiguillons sont suffisamment dangereux et solides pour traverser notre prison d’os, et ta prison de roses…)

Griffin, qui était jusque-là resté dans le dos d’Ayame, clopinait douloureusement en essayant de la suivre. Une traînée de sang coagulé collait entre-elles de nombreuses touffes de fourrure noire, et la patte traînant sur le sol creusait dans la terre meuble une profonde trace.

(Pensée de A : Ne t’inquiètes donc pas, je savais très bien ce que je faisais. Les aiguillons de Chakra ne vous étaient pas destinés, mais quant à elle, toutes ses liaisons intercellulaires sont détruites. Elle est morte sur le coup.)
(Pensée de G : Cela me rappelle vaguement la mission que tu as un jour faite avec Tempo-San. Ils n’avaient pas non plus vu le vent arriver…)
(Pensée de A : Et ils en sont morts, je sais. Je ne suis pas du genre à oublier ce genre de chose. Mais… Bref, passons… Il faut que je libère la meute de leur bouclier.)

Elle venait tout juste d’arriver aux côtés de la prison d’os alors qu’elle décidait d’interrompre la conversation. Ayame posa alors le bout de ses doigts sur l’épaisse couche d’os blanche comme un linceul, et des fissures se dispersèrent de ce simple point de contact jusqu’en parcourir toute la surface osseuse, avant de se transformer en un instant en une poussière impalpable et grisâtre. On aurait presque dit des cendres… Qui se laissèrent porter par le vent, et laissant une meute de loups apparaître sous les yeux des deux compagnons Kurokage. Le silence fut de mise, et seul les deux jeunes loups Ooa et Kami ne se tenaient pas debout en faisant face à l’héritière. Cette dernière leur esquissa un sourire reconnaissant, de petites rides d'expression apparaissant aux coins de ses yeux, et elle finit pas leur hocher la tête en signe d'au revoir. Chaque membre de la meute fixait avec une intensité fière la Kunoichi, et, abaissant légèrement la tête en un salut digne, s’en retournèrent dans les confins de la nature. Ils partirent aussi vite qu’ils n’étaient alors apparu, laissant dans leur sillage les deux petits corps fatigués. Griffin se hissa péniblement jusqu’à eux, grimaçant sous l’effet de la douleur. Ses yeux jaunes traduisaient une profonde fatigue et un besoin de sommeil inconsidéré, mais sa puissance n’en était en rien altérée. Les deux jeunes loups baissèrent les oreilles à son approche, et fixèrent le sol de leur regard usé.

-N’ayez plus rien à craindre, le danger est écarté. Nous allons devoir rejoindre Gamakichi-Kun et Tahlin, et ensuite nous vous mènerons en sécurité. Allons, essayez de vous relever... Courage !! J'ai quelques pillules si vous voulez. Insista-t-elle en voyant leur faiblesse. Bon, je vais vous en donner direct, ce sera plus simple...

Ayame s'approcha avec une lenteur prudente vers les deux loups fatigués, fouilla dans une de ses poches et en sortit deux petites boules vertes lisses et guère plus grande qu'une olive. Les introduisant par la suite très délicatement dans leur gueule respective, elle soupira de soulagement et s'en retourna vers son ami à la fourrure noire. Ses yeux inquiets fixaient la vilaine plaie qu'il portait sur sa cuisse, et elle donna par excès de prudence une double dose à son ami blessé.

Nous devrions pouvoir partir dans quelques minutes, le temps que les pillules a- Gama-Kun !! Tahlin !! Vous êtes déjà là ? C'est une bonne nouvelle, nous nous préparions justement à- Comment ça je parle ? Je ne suis plus muette ?! Ah oui c'est normal, c'est l'effet de Kuro no Ayame qui me fait ça, mais je vais bientôt avoir ma grande bouche qui va se refermer. Qui est Kuro ? Arf, c'est un peu long à expliquer... Hein ? On y va ? Maintenant ? Très bien, très bien je te suis, juste le temps que les trois aillent mieux...

Et après quelques minutes, ils se remirent en route. Ils avaient tous pris le temps de rassembler les cadavres ensemble, allongés les uns à côtés des autre avant de partir en direction de la grotte Kurokage. Les regards furent furtifs, personne ne semblait avoir l'intention de vouloir raconter leur combat, bien qu'une nouvelle lueur brillait chez les deux amis Gamikichi et Tahlin.
Les équipiers avancèrent d’un bon pas, ce qui leur permit de traverser la forêt du pays du thé rapidement. Les eaux d’une grande rivière rugissaient au fond d’un précipice, filant au travers de la frontière entre le pays du feu et celui du thé. Des centaines de petits torrents se jetaient dans cette rivière, quadrillant le terrain de lignes scintillantes et pures. Le cours d’eau crachait sa fureur contre les parois rocheuse qui bordait son lit et les rocs émergés qui s’élevaient sur son passage. Malgré cela, Ayame se décida tant bien que mal à s’approcher du bord, concentrant son Chakra dans la plante de ses pieds pour ne pas glisser, et remplis les gourdes à ras bord… Ils allaient en avoir bien besoin, la route pour la grotte allait s'avérer très longue. L'idée de s'arrêter pour la journée fut accueillie avec joie, le Soleil s'étant déjà couché depuis un certain temps. De cette lutte perpétuelle d'eau et de pierres montait un grondement sourd. Ayame et Griffin s’installèrent sous un grand pin, contemplant à leur gauche le pays du feu trancher l’horizon, et à droite le pays du thé, soulevant un nuage de brume léger. Puis ils s’endormirent, fatigués de leur journée de marche, de combat et de sang.
Le lendemain, et cela bien qu’ils soient descendus des hauteurs des forêts, le temps avait encore fraîchi. Comme les équipiers marchaient vite, ils ne virent guère d’animaux à chasser –Ceux-ci devaient les repérer bien avant ! Ils n'étaient pas très discret, les deux loups reprenant quelques forces et jappant de temps à autres avec joie. La douleur d'avoir perdu Nezu était là, mais la vie continuait pour eux... Vers la mi-journée, ils atteignirent enfin le pied de la montagne Kurokage. Une vaste étendue de dunes ondulait devant les voyageurs, telles des vaques sur l’océan. Des bourrasques soulevaient de feuilles et de poussières. Des arbres rabougris poussaient ça et là, sur des plaques de terre dure, qu’aucun paysan n’aurait songer cultiver. Une chaîne de rochers grisâtres barrait l’horizon, et la Kunoichi y reconnu les falaise entourant l'entrée de la grotte. Le paysage était austère, dépourvu de la moindre faune. Seul un oiseau aux airs de rapaces planait, dans un ciel d’un bleu violent pour les yeux, porté par les vents.

-Tu es sûr que tout ira bien avec les Gardiens ? S’enquit Griffin à mi-voix. L'anxiété devait sûrement lui brûler la gorge.

Ayame ne répondit pas, car plongée dans ses pensées. Du coin des yeux elle observait Gamakichi et Tahlin, eux-mêmes concentrés sur les deux jeunes loups en pleine effervescence devant un tel spectacle. Mais, lorsqu'ils commencèrent à en gravir les côtés, la blessure de Griffin se réveilla et obligèrent le groupe à faire une nouvelle pause. Le loup noir en rougit de honte, et s'exila un peu avec sa compagne humaine pour méditer. Ils trouvèrent de grands rochers faisant un peu d’ombre sur le sol cassant sous leurs pieds et pattes fatigués, y mangèrent les derniers restes de leur provision de la veille et firent un petite sieste pour se reposer avant ce qui allait être une pénible ascension. Quand Ayame se fut allongé sur la terre, Griffin se lova près d’elle, étendant ses pattes pour les étirer un peu. Ils sombrèrent alors dans le sommeil éreintés par les jours et les jours de marche qu’ils avaient dans leur sillage. Griffin ronronna doucement pendant qu’Ayame reprenait des forces. C’était midi. Ils avaient déjà parcouru plusieurs cinquantaines de kilomètres depuis le début de leur mission. Ils ne dormirent que le temps nécessaire pour remettre leurs idées en place et se permettre de souffler. Aucun Ninja ni loup n’étaient en vue, mais ce n’était pas une raison pour traîner : ils savaient que les deux jeunes loups devaient être ramener en sécurité, avant que des partenaires des assassins ne viennent perturber leur tranquillité à peine retrouvée. Ils se remirent alors en route, commençant leur voyage parmi les hauteurs de la montagne.

Au coucher du Soleil, ils atteignirent finalement l'entrée de la grotte.

Soulagés et hagards mais arborant des sourires triomphants, ils s’assirent autour d’un feu au dessus duquel rôtissaient deux lapins bien gras et se félicitèrent mutuellement du choix des directions, de la répartition concluante des provisions d’eau et de nourritures, ainsi que la chance de n’avoir croisé sur leur chemin qu’un simple renard égaré. Griffin poussait des hurlements de jubilation, ce qui effraya les animaux alentours, rassemblés largement autour des deux amis car intrigués par leur présence et leur tapage. Gamakichi et Talhin semblaient plus proche que jamais et riait de bon coeur ensemble. Ooa et Kami exploraient les alentours joyeusement, prenant connaissance de leur nouveau territoire de jeu. Quelques loups vinrent se joindre à la fête, mais les Gardiens ne pointèrent pas le bout de leur truffe. Tant que tout se déroulait au dehors de la grotte, ils ne daigneraient pas faire part de leur présence.
Ayame leva les yeux vers les étoiles qui scintillaient dans le ciel crépusculaire. Subitement, elle éprouva l’envie de se bâtir une nouvelle maison et de s’établir, là, avec Chô et Griffin, dans la sécurité que semblait lui procurer l’isolement ; mais elle avait trop d’engagements auprès d’autres personnes que pour se permettre une telle folie. Elle abandonna ses réflexions en soupirant et tourna la tête vers son loup, étendue près du feu en fixant les lapins qui dégageaient un fumet alléchant et qui cuisaient, cuisaient, cuisaient… Un filet de bave scintilla à un coin de ses babines, et la Kunoichi ne pu s’empêcher d’esquisser un sourire affecté. Elle aussi était affamée…

Après une repas agréable et une nuit de repos bien méritée, Ayame et Griffin se levèrent à l’aube, bien décidés à rentrer à l'Akatsuki avant la nuit. Et quand ils se réveillèrent le lendemain, il gelait. Le sable avait une teinte rosée à la lumière du matin, et l’horizon brumeux se confondait avec le ciel. Des plaques d’humidité gelées formaient des croûtes qui craquelaient sous le poids des deux amis, en route depuis l’aube en espérant avancer le plus loin possible avant le Soleil accablant de Midi. Ils avaient quitté en même temps l'endroit que Gamakichi et Tahlin, se quittant dans des au-revoirs gênés et maladroits, quoique sincères, et les deux jeunes loups avaient été pris sous la tutelle de deux autres de leur homologues, plus vieux et plus exérimentés. Ils étaient en sécurité, et les équipiers, pudiques dans leur adieux, s'en allaient rejoindre leur patrie.

MISSION ACCOMPLIE

Pas de tout repos =) mais enfin finie... Désolée d'avoi été si longue à chaque fois Gama-Kun ^^' !!! Et bonne chance au correcteur, j'ai noté quelques postes longs Oo