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 Mission de rang C: Protéger une riche héritière

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Kaelris
Raïgeki et Chef du Clan Sakurazuka
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MessageSujet: Mission de rang C: Protéger une riche héritière   Mission de rang C: Protéger une riche héritière Icon_minitimeMer 13 Fév 2008 - 16:41

La jeune Haredosa Iewa, fille d’Haredosa-Sama, va séjourner à Suna durant quatre jours, de mardi prochain à vendredi. Son père est un riche seigneur ayant une grande influence au sein des conseillers du village, sa sécurité est donc primordiale. Elle n’est pas particulièrement menacée et sera probablement protégée par une garde personnelle, mais ne pas lui accorder de ninja de Suna comme escorte serait perçu comme une vexation, ce que nous tenons absolument à éviter. Tu sera donc son garde du corps durant ces quatre jours : tu auras pour rôle de la protéger, mais aussi de lui servir de guide dans le village,et de l’occuper de toutes les manières possibles de façon à ce que son séjour parmi nous lui soit agréable, et qu’elle ramène à son père une bonne image de notre village.
Pour lui épargner la chaleur du désert, son convoi voyagera de nuit : elle arrivera donc mardi en fin de matinée par la porte sud du village, et ta mission prendra fin vendredi soir lorsqu’elle quittera Suna.


Finissant de lire l’ordre de mission, je poussais un soupir, à la fois de soulagement et d’exaspération. En comparaison de ma précédente mission, celle-ci était moins stressante : au moins n’avais-je pas à sortir dans le désert. Cependant, ce n’était pas en effectuant ce genre de missions que j’allais progresser…

Je fus interrompu dans mes réflexions pas un claquement de porte. Maoi rentrait. Nous étions dimanche et elle n’avait pas travaillé aujourd’hui, elle en avait donc profité pour aller s’acheter quelques vêtements avec l’argent que nous avions économisé. Très heureuse de ses acquisitions, elle me les montra fièrement. Gérer ma petite sœur n’était pas toujours facile pour moi, prendre soin d’une riche héritière risquait donc de poser des difficultés. Finalement, cette mission ne serait peut-être pas de tout repos, d’autant plus que je n’avais jamais véritablement eu de contacts avec des personnes de ce statut : je ne savais ni comment m’adresser à elle, ni comment la traiter. Aussi stupide que cela puisse paraître, j’allais finir par avoir peur d’une mission aussi simple…

L’avantage du métier de shinobi, c’est qu’en dehors de nos missions on nous laissait vaquer librement à nos occupations : le rythme de nos entraînements ne dépendait que de nous. Je passais donc le lundi à me détendre, n’ayant pas le courage de m’entraîner pour compenser la perte de temps que serait cette mission. Je ne parvins pas réellement à me reposer, trop inquiet au sujet du lendemain… Comment serait cette femme ? Bien sûr, je ne pouvais pas m’empêcher d’imaginer une princesse majestueuse ou une beauté mystérieuse, mais j’écartais ces phantasmes, tentant de faire preuve de réalisme : je ne vivais pas dans un roman. Je n’étais pas un prince charmant, je devais seulement prendre en charge le séjour et la sécurité de la jeune fille. Elle me regarderait probablement à peine.

Le mardi arrivé, je dus me lever de bonne heure : la durée d’un voyage dans le désert étant assez variable, mes ordres de mission n’indiquaient pas l’heure précise de l’arrivée de la demoiselle. J’attendis donc plusieurs heures devant les remparts sud, harcelé par la fatigue : mon angoisse puérile m’avait causé une nuit difficile. Je connu un faux espoir lorsque le garde en faction signala l’approche d’une caravane, qui en fait était un groupe de marchands itinérants faisant escale à Suna. Je finis par m’endormir sur le banc où je patientais, et ce n’est finalement que peu avant midi que je fus réveillé en sursaut par le fracas de l’ouverture des grandes portes. Dans la précipitation, je me recoiffais à la hâte et me levais, replaçant mon bandeau de ninja sur mon front.

Je m’attendais à voir arriver un carrosse doré ou tout autre moyen de transport extravagant, mais c’était bien sûr stupide : un carrosse ne roule pas dans le sable… C’est donc un groupe de cavaliers que je vis pénétrer dans la ville. Tous portaient de longues capes couramment utilisées pour se protéger de la brûlure du soleil et de l’infiltration du sable, je ne pouvais donc pas reconnaître ma protégée à se tenue. Je dus attendre que tous descendent de cheval. La plupart des membres du groupe étaient de toute évidence des soldats armés et habitués à la chaleur du désert, et les quelques hommes et femmes qui semblaient épuisés étaient sans doute la demoiselle et ses domestiques. Mal à l’aise, je n’osais pas m’approcher d’eux, ne sachant pas à qui m’adresser. Par chance, l’un des soldats, visiblement le chef, s’avança et demanda au garde le plus proche si quelqu’un était censé les accueillir.

C’était un grand homme d’une quarantaine d’années, portant une barbe qui dissimulait partiellement une cicatrice le long de sa joue. Son expérience du combat se lisait à sa façon de scruter les alentours en permanence et à la main qu’il gardait toujours à proximité de son arme, une large et courte dague. Le garde étant dans l’incapacité de lui répondre, je m’approchais de lui, un peu intimidé par l’air autoritaire du soldat.

- Excusez moi… Etes vous l’escorte d’Haredosa-sama ?

Il me jeta un regard examinateur, cherchant apparemment à juger de mon honnêteté. Je m’inclinais alors, puis me présentais.

- Mon nom est Arano Yuhei, genin de Suna. Je suis le ninja en charge de la sécurité d’Haredosa-sama pour la durée de son séjour à Suna. Enchanté.

Il sembla se détendre un peu puis s’inclina à son tour :

- Je suis Idera Hidekashi, chef de la garde personnelle d’Haredosa-sama. Enchanté. J’espère que nous parviendrons à coopérer…

Le moins que je pouvais dire, c’est qu’il ne mettait pas en avant son affection pour moi. De toute évidence il percevait mon rôle comme un manque de confiance en ses propres capacités. Cette mission s’annonçait vraiment désagréable.

Nous fûmes interrompus par l’approche d’une jeune femme. Elle s’adressa à mon interlocuteur :

- Hidekashi, j’aimerais que nous soyons logés le plus vite possible. Je souhaite me reposer dans les plus brefs délais.

De toute évidence, je venais de faire la connaissance de la jeune Haredosa-sama. Un peu plus petite que moi, elle ne correspondait pas vraiment aux standards de beauté, sans pour autant être désagréable à regarder. Ses yeux fins, son maquillage et la coiffure sophistiquée de ses longs cheveux bruns trahissaient son statut de noble. Sans attendre la réponse de son garde du corps, elle fit volte face puis retourna vers ses domestiques. Elle ne m’avait même pas regardé… Idera me fixait.

- Vous êtes des invités du conseil de Suna, vous avez donc un logement réservé dans l’annexe du palais. Veuillez me suivre.

Il fallut marcher une bonne quinzaine de minutes pour rejoindre l’annexe dont je venais de parler. Même si j’avais déjà vu le bâtiment de près, je n’y étais jamais entré, et l’architecture imposante qui constituait l’intérieur de la bâtisse m’impressionnait. A peine entrés, un homme grand et mince à l’air strict qui semblait être l’intendant s’approcha de nous, puis nous indiqua les quartiers qui nous étaient attribués. Je laissais à l’intendant le soin d’amener la demoiselle jusqu’à la salle à manger, puis j’aidais Idera et ses hommes à installer ses affaires dans ses quartiers. Nous décidions alors que j’aurais la chambre la plus proche de la sortie du bâtiment, afin de garder l’entrée, tandis que les hommes d’Idera surveilleraient les fenêtres et la porte de derrière. Le vétéran semblait s’inquiéter de la sécurité de sa protégée, ce qui me paraissait futile au sein d’un des lieux les plus protégés du village caché. Afin d’éviter les frictions, je promettais d’effectuer un tour de garde comme les autres cette nuit. Après tout, j’étais un ninja et donc un soldat avant tout…

Alors que nous finissions d’organiser les tours de garde, Haredosa-sama revint de son déjeuner et exigea de se promener en ville. Idera étant occupé à régler une querelle entre deux de ses hommes et ne connaissant pas la ville, c’est à moi qu’incomba le rôle d’escorter la jeune femme. Réprimant un soupir, je la guidais dans les rues commerçantes avoisinant le palais, sans oser lui demander où elle souhaitait aller exactement. Après quelques minutes, je m’aperçus qu’elle me scrutait tout en marchant. N’ayant pas franchement envie de lui poser des questions, je l’ignorais et l’emmenais vers la place du marché, l’endroit le plus animé de la ville. Peu avant que nous l’atteignions, elle m’interpella soudainement :

- Arano-san, c’est bien ça ?

Je me retournais vers elle, surpris qu’elle sorte tout à coup de son mutisme.

- J’aimerais vraiment que vous me montriez le quartier Est de Suna…

Cette fois, je m’arrêtais, interloqué.

- Haredosa-Sama… Vous savez, ce quartier n’est… comment dire… Pas très fréquentable pour une jeune femme respectable comme vous…

Elle me fixait, l’air déterminé. Apparemment, mes protestations n’avait aucun effet : elle semblait déterminée à voir le quartier le moins sûr de la ville. Cet étrange comportement posait problème : j’étais seul avec elle, et je n’était pas sûr de pouvoir la protéger contre n’importe qui… Depuis qu’elle s’était changée et avait troquée sa cape du désert contre une robe de haute couture, elle risquait fort d’attirer tous les malfrats des bas quartiers de Suna. Mais… mes ordres de mission exigeaient que je ne la contrarie pas, sous peine de gâter les relations de Suna avec son éminent père. Me retenant de soupirer pour la seconde fois de la journée, je plaçais mon bandeau de ninja en évidence sur mon front, puis prenais la direction de l’Est.

Par chance, nous ne fîmes aucune mauvaise rencontre. Tandis que nous traversions les ruelles les plus mal famées, ma protégée scrutait attentivement les bâtiments qui nous entouraient, sous le regard ébahi des passants peu habitués à voir la haute noblesse les visiter. De toute évidence, elle cherchait quelque chose de précis.

- Haredosa-Sama ? Excusez moi, mais cherchez vous un endroit en particulier ?

Elle s’empourpra immédiatement, ressemblant brusquement à une petite fille prise la main dans le sac en train de commettre un méfait.

- Hum… Je me disais que peut-être… J’ai entendu parler d’une petite place avec une fontaine près d’ici, qui paraît-il est très pittoresque…

Je fronçais les sourcils. Je connaissais la place dont elle parlait, et elle était plus miteuse que pittoresque. Finalement, je haussais les épaules. Peut être qu’après avoir vu la place de la fontaine, elle daignerait enfin rentrer en sécurité à l’annexe du palais…

Je la menais donc jusqu’à la place qu’elle cherchait, et qui conformément à mes souvenirs était tout sauf intéressante. Apercevant la fontaine, elle eut un petit hoquet de joie. Au vu la mine patibulaire de quelques hommes à forte carrure au coin de la rue, je lui suggérais de rentrer se reposer, ce qu’elle accepta finalement à mon grand soulagement.

Une fois l’héritière raccompagnée dans ses quartiers, je pus enfin me reposer, et ne la vit plus jusqu’au dîner. Après un long repas en compagnie de quelques membres de la noblesse de Suna que je passais en faction devant la porte, la fin de la première journée de ma mission s’annonça finalement et la nuit se déroula paisiblement.

La journée du mercredi ne vit aucun événement notable arriver, si ce n’est la chaleur exceptionnellement pesante même pour la région, et ma lassitude qui commençait déjà à s’installer vis à vis de mon rôle de garde rapproché. Haredosa Iewa passa la journée à s’entretenir avec des partenaires commerciaux de son père, des nobles et d’autres visiteurs qui souhaitaient se faire bien voir de son riche père ou tout simplement la courtiser. La vie déprimante de la vie de la jeune fille passée à côtoyer des personnages égoïstes et hypocrites me paraissait désormais bien peu enviable, malgré la jalousie que j’avais ressenti la veille en découvrant son confort de vie. Après la journée passée à recevoir des invités, elle souhaita dîner en privé pour se relaxer, puis alla se coucher de bonne heure. La routine des tours de garde déjà installée, je me levais au milieu de la nuit pour prendre le mien. Dans un état de moins en moins enthousiaste vis à vis de ma mission, je patrouillais dans les couloirs, l’esprit encore embrumé par quelques heures de sommeil. A cette heure ci, je ne croisais personne dans les couloirs à l’exception des quelques domestiques chargé d’entretenir les bougeoirs qui éclairaient les sombres allées. Alors que je me faisait la réflexion de l’inutilité d’une telle pratique lorsque tous les occupants du bâtiment dormaient, j’aperçus sur le sol pavé un reflet de lumière blanche qui n’était pas dû à la flamme vacillante d’une bougie. Suivant du regard l’origine du reflet, je constatais qu’il s’agissait tout simplement du clair de lune qui traversait la fenêtre du couloir. Etrange, pourquoi n’avais-je pas vu de reflet semblable dans les autres couloirs ? Bien sûr, les volets étaient fermés… Mais pourquoi ceux de cette fenêtre étaient ils ouverts, alors ? Examinant la fenêtre de plus près, je découvrais qu’elle était mal fermée, presque en espagnolette. Croyant naturellement à un oubli du personnel, je refermais la fenêtre et les volets, puis reprenait ma ronde.

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MessageSujet: Re: Mission de rang C: Protéger une riche héritière   Mission de rang C: Protéger une riche héritière Icon_minitimeMer 13 Fév 2008 - 16:42

Soudain, quelque chose tiqua dans mon esprit. Dans l’après midi, étouffé par la chaleur, j’avais demandé à l’intendant si il était possible d’ouvrir quelques fenêtres pour aérer. Celui-ci m’avait répondu qu’il était formellement interdit au personnel d’ouvrir les fenêtres du bâtiment, pour ne pas laisser entrer des moustiques qui risqueraient d’incommoder les hôtes du Palais. Exaspéré, j’avais tourné les talons puis était sorti prendre l’air quelques minutes. Si ouvrir les fenêtres était interdit, pourquoi celle-ci était elle mal fermée ? Bien sûr, il pouvait s’agir d’une désobéissance d’un domestique particulièrement sensible aux chaudes températures, mais mon instinct de ninja me hurlait de prendre toutes les précautions. J’étais sûr que personne n’était entré par la porte, mais les gardes qui m’avaient précédés n’avaient certainement pas surveillé les fenêtres… Je me précipitais à toute allure vers les quartiers les plus luxueux, où dormait Haredosa-Sama. Etant en charge du secteur de la porte d’entrée, j’étais à l’extrême opposé du bâtiment, et il me fallut plusieurs minutes pour atteindre la chambre que je cherchais. Au tournant du couloir plongé dans la pénombre, j’apercevais un homme qui se faufilais vers la porte de la jeune femme endormie. Sans réfléchir, je saisissais un kunai et le lançais vers lui. Il m’aperçut au dernier moment et évita le projectile lancé dans la précipitation, puis pris la fuite et disparut au coin du couloir le plus proche. Laissant échapper un grognement, je dégainais mon sabre et me lançais à sa poursuite. J’atteignais le tournant du couloir juste à temps pour le voir briser une fenêtre en passant au travers. Je rejoignais la fenêtre puis l’aperçus courir sur le toit du bâtiment voisin, et se volatiliser dans une ruelle sombre. J’hésitais à le suivre, mais après réflexion, j’étais le seul garde en faction, et la fenêtre brisée était désormais grande ouverte. Je ne pouvais pas laisser le couloir sans surveillance, et décidais donc d’avertir Idera. Le temps que je le prévienne et qu’il ameute tous ses hommes, l’homme était bien sûr déjà loin. Nous convenions alors de ne pas réveiller la demoiselle, mais de renforcer la garde pour le reste de la nuit.

Tout comme la journée précédente, le jeudi se déroula sans incident, malgré une atmosphère notablement plus tendue. Nous avions choisi de ne pas parler de l’incident de la nuit à Haredosa-Sama, pour ne pas l’inquiéter inutilement. Elle ne semblait pas avoir remarqué quoi que ce soit, ou alors elle le cachait très bien. Peu avant le coucher de soleil, je prenais soin de vérifier attentivement que toutes les fenêtres du bâtiment étaient fermées ainsi que les volets. Je prenais cette fois ci mon tour de garde dès le début de la soirée, puisque tous les tours avaient été rallongés pour permettre un rythme plus élevé des rondes. Toutes les issues étaient surveillées de près à l’exception des fenêtres trop nombreuses pour qu’on place un garde à chacune, et de la petite porte qui donnait sur le jardin. Mais les fenêtres étaient toutes fermées et protégées par les volets en métal, tandis que la porte de la cour ne s’ouvrait que de l’intérieur. C’est donc sereinement que j’effectuais mes rondes pendants quelques heures, puis allais me coucher à la fin de ma garde.

- Debout ! Tout le monde Debout !

Quelqu’un hurlait dans les quartiers des gardes. Réveillé en sursaut, je sautais en dehors de mon lit, saisissait mon sabre et quelques kunais, puis surgissais dans le couloir. Les quelques soldats encore endormis se trouvaient dans la même situation que moi, essayant de savoir ce qu’il se passait. Le jour n’était pas encore levé… Interrogeant l’homme qui nous avait réveillé, j’appris qu’ Haredosa-Sama avait disparu de ses quartiers. Une de ses domestiques était venu vérifier qu’elle dormait bien quelques minutes auparavant, et avait constaté son absence. Idera était alors parti à sa recherche dans les alentours avec les premiers de ses hommes qui avaient réagi, et avait laissé le soin à un autre de ses hommes de nous réveiller. Il nous guida dehors en courant. Je m’arrêtais au milieu d’une rue au moment où un détail me revenait subitement en mémoire…

Dans ma précipitation, je n’y avais pas prêté attention la veille, mais les fenêtres de l’annexe ne s’ouvraient que de l’intérieur : il n’y avait pas de poignée à l’extérieur. Hors la fenêtre par laquelle était entré notre visiteur n’avait pas été cassée… Donc qui avait bien pu lui ouvrir ?

Ce n’était probablement qu’un soupçon futile, mais je me rappelais mes réflexions quand à la vie difficile de ma protégée… De plus, son comportement dans le quartier Est deux jours plus tôt m’avait paru très suspect. Aurait-elle une raison de fuguer ? Pour quelqu’un n’ayant jamais eu une vie facile comme moi, voir une enfant gâtée comme elle abandonner ses privilèges paraissait aberrant, mais je devais vérifier. Les hommes d’Idera n’auraient probablement pas besoin de moi pour ratisser le quartier… Je pris donc la direction de l’est, vers la place de la fontaine qui avait tant intéressé la jeune femme. A cette heure ci, le mauvais quartier était encore plus dangereux qu’en plein jour, et je devais faire vite si je tenais à éviter les mauvaises rencontres. Arrivé sur la petite place, je soupirais de soulagement : elle n’était pas ici. A l’instant où je me détendais et m’apprêtais à faire demi tour, mon flanc droit fut percuté par quelque chose qui me jeta à terre. Avant que je puisse me relever, je reçus un coup de pied en pleine poitrine qui me maintint au sol. Au dessus de moi, éclairé par le clair de lune, était penché l’homme que j’avais aperçu la veille, un poignard à la main. De toute évidence il hésitait à me tuer, sinon je serais déjà mort : ce n’était certainement pas un meurtrier. Cela renforçait ma thèse selon laquelle il n’était pas un assassin mais un complice d’Haredosa.

Il se décida finalement et lança son bras armé vers ma gorge, mais il m’avait laissé trop de temps : j’avais repris mes esprits, et j’attrapais son poignet à deux mains, retenant le coup mortel. Dans le même temps, je jetais maladroitement mon pied dans la direction de son visage. Le coup ne fit que l’effleurer, mais il chancela tout de même et lâcha son arme, me permettant de me relever. Contrairement à mon premier combat à mort quelques semaines plus tôt, je n’avais pas eu le temps de voir l’ennemi venir, ce qui m’avait évité de paniquer : j’agissais désormais à l’instinct, guidé par mon adrénaline. Maintenant que j’avais l’initiative, je n’avais plus à hésiter : je saisissais la tête de mon adversaire à deux mains, et lui envoyait mon genou en plein visage. Il s’effondra, puis se releva maladroitement, me laissant largement le temps de dégainer mon sabre et de lui placer sous la gorge. Mon instinct me criait de le tuer, mais j’avais besoin de lui tant qu’on avait pas retrouvé Haredosa. La montée d’adrénaline terminée, j’observais maintenant calmement le visage de l’homme éclairé par les quelques torchères présentes dans la rue. Cela se confirmait : l’expression de terreur sur son visage ne pouvait pas être celle d’un assassin professionnel.

- Où est elle ?

J’avais adopté un ton froid et détaché, cherchant à l’effrayer en lui montrant que je n’hésiterais pas à le tuer. Au milieu de ses claquements de dents, il parvint à articuler :

- Je… Je ne sais pas… J’avais donné rendez vous à Iewa près de la fontaine il y a presque une heure, mais elle n’est pas venue…

Iewa ? Il l’appelait par son prénom. Un frère, un amant ? Je n’avais pas à le savoir : le but premier de ma mission était de maintenir les relations du père de la jeune fille avec Suna au beau fixe, et par conséquent la laisser disparaître dans la nature était impensable. Elle avait quitté sa chambre, mais n’était pas venue au rendez-vous. Cela ne pouvait signifier qu’une chose : elle avait été retardé, peut être parce qu’elle avait du se cacher des hommes de son escorte. Ce qui voulait dire que soit elle avait déjà été retrouvée par les hommes d’Idera, soit elle pouvait arriver ici d’une minute à l’autre. Je levais les yeux vers la rue d’où je venais, et qui menai vers l’annexe. Elle était là, à quelques mètres, et nous regardait terrifiée. L’homme hurla :

- Iewa ! Cours !

Alors qu’elle tournait les talons pour s’enfuir, j’assommais l’homme avec la poignée de mon sabre puis partait à sa poursuite. Elle venait de faire l’erreur de reprendre la rue d’où elle arrivait en sens inverse, ce qui allait immanquablement la mener vers Idera et ses soldats. Lorsque l’homme m’avait jeté à terre, mon pied gauche s’était trouvé plié contre le sol, et si ma cheville n’était certainement pas cassé, elle était au moins ankylosée. Dans ces conditions, je ne pouvais pas vraiment espérer rattraper la jeune femme qui courait de toutes ses forces, mais au moins pouvais-je la pousser vers ses gardes du corps. Après quelques minutes de course, alors que la douleur dans ma cheville devenait difficilement supportable, j’aperçus enfin l’un des soldats avec qui j’étais censé collaborer. Il reconnut sa protégée, courant en chemise de nuit au milieu des rues de Suna, mais se contenta de la regarder passer, incrédule. L’imbécile. Il ne lui venait probablement pas à l’esprit qu’elle tentait de s’échapper, d’autant qu’elle courait pour le moment dans la direction de l’annexe où elle était censée être en sécurité. Le soldat se précipita donc vers la rue où se trouvait probablement Idera pour l’avertir du retour de la demoiselle. Je pouvais espérer qu’Idera aurait alors suffisamment de jugeote pour comprendre la situation, mais arriverait-il à temps ?

Quelques mètres plus loin, Haredosa sembla réaliser qu’elle se dirigeait dans une direction qui ne lui était pas favorable, et pris la première rue qu’elle put sur la droite, revenant vers l’est de Suna. L’écart entre nous se creusait de plus en plus alors que mes boitements se faisaient plus douloureux. Elle se retournait régulièrement pour me regarder, et ne vit donc pas le géant dressé au milieu de la rue avant de le percuter, puis de tomber à la renverse. Le sourire goguenard de l’homme et de ses trois comparses n’inspirait aucunement confiance quand à leurs intentions : naturellement, voir une jeune fille courir en chemise de nuit dans la rue n’avait pu qu’éveiller leur intérêt…

La situation présentait un aspect positif et un aspect négatif : le bon point, c’est que ces hommes allaient me permettre de rattraper Haredosa. Le moins bon point, c’est que dans ma situation, j’étais loin d’être certain de pouvoir vaincre quatre hommes solides comme eux. Par chance, concentrés sur leur proie, il ne m’avaient pas vu : je ralentissais donc mon allure afin d’arriver silencieusement et de profiter de l’effet de surprise grâce à la pénombre environnante. Les quatre personnages encerclaient ma protégée, la nuque de l’homme le plus proche s’exposait donc à moi. Mon coup de sabre affaibli par mon appui vacillant sur ma mauvaise jambe ne me permit pas de lui trancher la tête, mais sa colonne vertébrale coupée nette l’avait assurément tué sur le coup. Malheureusement pour moi les trois autres hommes avaient de bons réflexes, et se jetèrent instantanément dans ma direction. Celui qui me faisait face oublia la présence d’Haredosa au sol et trébucha sur elle. Je reculais rapidement de deux pas pour faire face aux deux autres, mes battements cardiaques et ma panique s’accélérant dangereusement. Je devais réagir vite pour profiter du fait que l’un d’eux soit à terre. Dans un réflexe désespéré, je plongeais au dernier moment entre les deux hommes qui m’approchait, et plantait mon arme dans l’estomac du troisième en train de se relever. Il s’effondra à nouveau, certainement pas mort mais assurément évanoui. Avant que je puisse réagir, l’un des deux autres hommes me ceintura, faisant basculer son poids sur mon dos et nous faisant tous les deux tomber vers l’avant, sur le corps de son camarade. Paniqué, je roulais sur le côté puis entendis la tête de celui qui me tenait solidement percuter le sol. Sous le choc, il lâcha prise et je me relevait d’un bond, juste à temps pour éviter la lame que le quatrième venait tout juste de dégainer. Ayant lâché mon sabre dans le corps à corps, je saisissais un kunai, puis fis face aux deux gaillards restants, l’un armé et tous deux plus grands et plus forts que moi. L’effet de surprise dissipé, ma cheville supportant à peine mon poids désormais, mes chances de survie étaient très compromises.

Mon salut arriva alors sous la forme d’un soldat entraîné qui transperça le cœur de l’homme de gauche d’une large dague. Ni moi ni mes adversaires n’avions vu ou entendu Idera arriver, trop concentrés sur notre combat. Dans un mouvement réflexe, je lançais le kunai que j’avais à la main vers le dernier opposant debout. Ce dernier eu le bon réflexe de lever son bras pour protéger sa gorge et vit donc son poignet transpercé par le projectile, mais ne put pas dans le même temps parer le coup de dague d’Idera vers sa carotide. En quelques instants, tout était fini. Haredosa gisait allongée sur le sol, recroquevillée et tremblante, tandis qu’Idera et moi, couverts de sang, regardions les corps des quatre hommes.

Haredosa passa le reste de la nuit et la journée suivante enfermée dans sa chambre, plusieurs gardes en faction devant la porte et les fenêtres, tandis que son complice passait la première d’une longue série de nuits en prison. Le lendemain soir, Idera et ses hommes escortèrent comme prévu la jeune héritière que je ne devais jamais revoir hors de la ville, alors que son comparse y resterait enfermé pour un bon moment. Leur histoire n’était certainement pas très joyeuse, mais je n’y pouvait rien : j’avais suivi mes ordres et protégé la jeune fille… Ma mission était remplie.

[Mission terminée]

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MessageSujet: Re: Mission de rang C: Protéger une riche héritière   Mission de rang C: Protéger une riche héritière Icon_minitimeJeu 21 Fév 2008 - 13:47

Mission Solo

Gain: 5'000
Commentaires: Honnètement rien à dire de ce côté la. Ta mission est excellemment mené et franchement je suis trés enthousiaste par ton implication dans cette mission ainsi que par ton texte. D'habitude les missions d'escorte sont les plus chiantes et tu as réussis a me réconcilier avec le genre.

Bonus
Note Synthaxe: 10/10
Gain : 32'000
Tout simplement excellent ton style narratif à la première personne est excessivement bien maîtrisé. J'avais peur d'une légère baisse de régime lors des phases d'action et honnètement je n'ai pas été déçu.

Note Orthographe: 10/10
Gain : 16'000
Je me coucherais moins bête j'ai appris comment écrire Ankylosé xD

Interêt de l'histoire: 10/10
Gain: 24'000
J'ai énormément hésité. Ton histoire est absolument génialissime mais cependant une chose m'a dérangé. Je suis de ceux qui ont été sanctionné dans leurs missions de Rang C parce que j'avais tué des gens. Alors autant je suis plutôt cool de ce côté là, autant cette fois je dois te mettre en garde car les hommes que tu tues ne sont au final pas véritablement une menace. Tu aurais du les neutraliser de manière un peu plus pacifique où à la rigueur ne pas tous les tuer (même si dans les faits ce n'est pas toi qui les tue tous).
Je te met donc la note maximale mais je te conseil de faire attention par la suite...

Mise en page: 7/10
Gain: 700
Et oui tu loupes la palme d'or à cause de ton mode "full orange" qui est vraiment pas super beau à l'oeil. Ce sont les goûts et les couleurs mais comme c'est moi qui évalue j'aime un peu plus de sobrièté ^^

GAIN TOTAL: 77'700
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MessageSujet: Re: Mission de rang C: Protéger une riche héritière   Mission de rang C: Protéger une riche héritière Icon_minitimeJeu 21 Fév 2008 - 17:23

Hé ben... merci beaucoup pour les stats et les commentaires!!! Ça fait plaisir!!! ^^
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