Top-Rank Mission : l'éclaireur.

Lieu : Konoha

Spoiler:

Mission attribuée par Kyûbi.

Un sifflement sourd trancha l’air en deux, avant de finir sa course sur la gorge d’une jeune femme enduite de sang des pieds à la tête. Un animal aux traits crispés par l’effroi regardait de ses yeux jaunes la scène, sans pouvoir faire quoi que ce soit.

Bien plus tôt…

-Est-ce que j’ai bien été clair, Tenchu ?

Un homme blond confortablement installé dans son trône, disposé au beau milieu d’une salle de réception aux dimensions faramineuses, faisait tranquillement tourner du vin dans un grand verre à pied, les yeux solidement ancrés sur une silhouette féminine de taille moyenne. Les jambes croisées et un rictus sérieux dessiné sur ses lèvres, il joua de ses talents de buveur pour sipper légèrement sur le rebord cristallin de son verre, humectant simplement ses lèvre du nectar rouge sang.

-Très clair, Kyûbi-Sama.

La silhouette en question faisait face à l’homme nommé Kyûbi, le dos droit et le regard impassible. Elle avait les jambes légèrement écartées et les bras croisés dans son échine, et bombait un peu le torse sous son long manteaux noir. Arborant une pose militaire, Ayame fit craquer les os de son cou en penchant la tête sur le côté, avant de demander à son maître l’autorisation de se retirer.

-Faites, faites Tenchu, et ne me décevez pas surtout.
-À vos ordres.

Elle fit claquer ses chevilles ensemble avant de faire volte face dans le parfait alignement de l’Akatsuki-Kage, et de partir à pas élancés hors de cette salle gigantesques et paradoxalement si oppressante. Ses pas résonnaient faiblement, rendant la tension de l’air encore plus palpable, et couvrait le bruit de sa respiration saccadée, presque essoufflée. Le simple fait de se trouver ainsi en présence de son Maître la rendait profondément mal à l’aise, coupant sa respiration en plongeant la Kunoichi dans une apnée silencieuse. Se perdant dans ses pensées, de plus en plus sereine au fur et à mesure qu’elle s’éloignait de Kyûbi, l’ex-Sabreuse de Kiri no Kuni arriva sans s’en rendre compte devant deux immenses portes battantes, symbole de sa fuite vers un extérieur moins écrasant.

(Humf…)

Ayame malaxa un peu de Chakra dans ses bras, les mettant sous une tension relativement modéré, et posa ses mains sur chacun des battants de la sortie. Elle fronça alors les sourcils et fini par pousser avec toute sa force les lourdes portes aussi haute qu’une maison, et se faufila entre la mince ouverture qu’elle réussit à obtenir. Une fois qu’elle s’y fut glisser, elle lâcha les portes d’un seul coup, et elle claquèrent violemment ensembles, provoquant un écho sur le ravin devant lequel elle se retrouva. Descendant lentement les marches d’escaliers, Ayame pris une profonde inspiration, profitant à plein poumon d’un air frais. Ses pas résonnèrent dans le vide devant elle, s’estompant peu à peu avec le fracas encore audible des deux grandes portes.

Soudain elle ouvrit les yeux, contemplant d’un regard admiratif le paysage qui s’offrait ainsi à elle. Au pied des escaliers se trouvaient un profond canyon couleur ocre, au fond duquel ruisselait un torrent affaibli par le temps et l’érosion. Des nuages épais, flottants dans le ciel tels des peintures éphémères, se tordaient dans tous les sens, et chaque seconde la Kunoichi était frappée par une nouvelle tournure que prenait ce ciel à l’allure si surréaliste, laissant passer de temps à autres quelques rayons de soleil. Ces derniers se reflétaient avec une suavité presque magique dans de récentes flaques d’eau brunes dans le sol argileux, et Ayame ne pu s’empêcher d’esquisser un sourire maladroit face à ce fantastique spectacle de la Nature. Au loin elle aperçu même une famille de renards argentés se faufiler entre des broussailles couleur or, et ces derniers s’enfuir dès qu'elle essaya de s’approcher d'eux pour mieux les observer, s’encourant le plus vite possible dans leur abri rendu humide par l’orage qui venait de s’estomper dans ce ciel, encore en proie à l’agitation.

Soupirant silencieusement, Ayame jeta un dernier coup d’œil par dessus son épaule, admirant la demeure perchée en haut de ses escaliers, et disparu dans un nuage de fumée, en route pour sa nouvelle tâche en tant que membre de l’Akatsuki.

-AYAME ATTENTION !

Un bruit écoeurant, une éclaboussure de sang sur le sol, un hurlement déchiré…
Un corps féminin est étendu sur le sol, une plaie béante au niveau de la gorge. Ayame se tenait là, sous les yeux paniqués de Griffin.

Quelques heures auparavant…


Ayame, terminant silencieusement d’empaqueter toutes ses affaires pour la mission, jeta un regard noir au loup couché à ses pieds. Cela faisait maintenant quelques temps qu’elle ne le supportait plus, et affichait un rictus de colère à chaque fois qu’il s’approchait d’elle, à un tel point que le simple fait de l’avoir ainsi en train d’effleurer ses chaussures la rendait malade. Tirant la fermeture éclair de son sac dans un bruit qui rompit le silence lourdement installé sur la salle, elle lui donna un violent coup dans les côtes et se retint de lui faire subir encore plus de mal, mâchouillant sa lèvre inférieur sous l’intense et inexpliquée excitation.

Assailli par les grognements de protestations de Griffin, les pupilles de la jeune femme se mirent à nouveau à vibrer et s’écrasèrent brutalement en forme de fentes, signe d’un changement imminent de personnalité. Le loup baissa alors immédiatement les oreilles, et s’éloigna peu à peu de sa maîtresse la queue entre les jambes, redoutant plus que tout cette créature envoûtant son corps et son esprit.

-Allez sale bête, on s’arrache d’ici.

Elle renifla bruyamment et jeta son sac sur ses épaules menues, avant de partir à pas rapide vers la sortie de son palais, attrapant à son passage son sabre Black orchid. Claquant chacune des portes qu’elle passait avec une violence inouïe, Ayame n’attendit même pas de savoir si son partenaire la suivait bien, et, se fichait très sincèrement s’il pouvait être resté derrière une des portes qu’elle avait fermée. Elle préférait positionner du mieux qu'elle le pouvait son sabre dans le fourreau de cuir rouge sur son dos, afin qu'il ne gêne aucun de ses mouvements.

-Ayame, pas si vite !
-Tais toi…

Poussant un soupir exaspéré, et lâchant le fourreau maintenant correctement installé entre ses homoplates, elle franchit le hall de sa demeure à pas élancés et poussa avec force les deux portes au bout du couloir, marquant la limite entre un extérieur accueillant et l’intérieur repoussant de ce qu’elle peinait même à penser être ‘son’ foyer.

-T’as intérêt à bien surveiller mes arrières jusqu’à la route de Konoha… Ou gare à toi.

Griffin grogna quelques paroles incompréhensibles, mais qui suffirent amplement à la jeune femme d’Akatsuki. Affichant un air dominant satisfait, elle poussa un ‘humf’ hautain et s’encouru en direction de son objectif : Konohagakure no Sato.

Sautant par dessus les rochers entourant son palais, et se laissant tomber dans les ravins, elle fondit dans les gorges ruisselantes au pied de sa demeure de malheurs. Son attention était de temps en temps attiré par des bruits de ricochets dans son dos, mais se rendait bien vite compte qu’il ne s’agissait que de simples éboulement dus à la puissance de son passage sur les parois caillouteuses de son petit canyon de feu personnel. Elle affichait alors à chaque fois un rictus d’agacement, rejetant sans s’en rendre compte la faute sur son loup, pourtant aussi léger et furtif dans ses pas qu’un félin en chasse.

Gravissant des collines verdoyantes, fusant au travers de champs dorés, fondant dans des forêts d’ébènes, et reprenant son souffle en longeant des falaise trop dangereuse pour se permettre de les passer par le bas, la jeune femme aux yeux noisettes traversait tous les paysages imaginables dans le beau et grand pays des Ninja. En raison de la tenue noire aux nuages rouges qu’elle portait, elle n’avait rien à craindre des simples villageois et citadins, et même les Shinobi les plus avisés s’encouraient à son arrivée. Même en traversant une ville fréquentée et en apparence si riche, personne ne se mis en travers de son chemin. En effet, un regard plein de cruauté avait pris la place de ses yeux habituellement si pétillant de bonheur, et pétrifiait de terreur toutes les personnes qu’elle croisait. De plus, la présence d’un loup à ses côtés n’arrangeait vraiment en rien la situation…

Du moins, le voyage fut aisé et sans troubles jusqu’au frontière du pays du Feu. Car à peine eut-elle franchit la limite du pays, que plusieurs Ninja arborant le bandeau du village de Konoha fondirent sur elle et Griffin, toutes lames dehors et les yeux injectés de sang.

-AKATSUKI TU NE PENETRERAS JAMAIS EN CES TERRES !
-C’est ce que l’on verra…

-Griffin… URG…
-Ayame, Ayame !
Griffin se jeta aux côtés de sa maîtresse, les yeux embués de larmes.Il posa sa truffe humide sur la blessure sanguinolente, son regard jaune plongés dans celui d’Ayame, vide et sans point d’attache sur l’extérieur.
-Je… Suis désolée Griffin…. de tout ce que je t’ai fait subir…

Un peu plus tôt, sur la route menant à Konoha.


Quatre Shinobi, portants à leur front le bandeau frontal de Konoha, symbolisé par une feuille gravé dans le métal, fondirent sur la jeune femme, des Kunai aux mains et des rictus crispés dessinés sur leurs lèvres décharnées.

Tous les sens en alerte, Ayame saisit le pommeau de cuir de son sabre Black Orchid, et le brandit devant elle, un léger reflet d’Okaigan dans les yeux.

-PRENDS CA SALE CRIMINELLE !
-Criminelle ?

Une veine se mis à battre la mesure sur sa tempe, et, tordant sa bouche dans tous les sens en hurlant un juron politiquement pas correct, elle abattu sa fine lame sur le premier arrivé sur elle, avec une vitesse telle qu’aucune effusion de sang ne l’éclaboussa lorsque sa proie s’effondra sur le sol, le regard vide et la bouche en ‘O’.

Un deuxième arriva sur elle, accompagné par un équipier aux bras de Titan. Ayame concentra alors son Chakra dans sa lame et tourna rapidement sur elle-même, dessinant une espèce de toupie tant sa rotation était rapide. Des feuilles se soulevèrent, accompagnées par des lambeaux de chairs et des éclaboussures sanguinolentes qui tâchèrent la blanche peau de la Kunoichi. Le dernier, maintenant hésitant et paniqué par les trois corps de ses amis étendus en morceaux sur le sol, marqua un temps d’arrêt qui lui fut fatal… En effet, l’Ex Sabreuse de Kiri lui avait déjà tranché la gorge, provoquant sur le sol une mare de sang reluisante sous les rayons du Soleil.

Griffin, qui était depuis tout ce temps resté en arrière, regarda avec mépris les corps, avant de commencer à creuser un trou dans le sol à l’aide ses pattes avant. Il recouvrit ainsi les corps des quatre hommes de poussières, de racine et de morceaux de terre compacte, afin que sa ‘partenaire’ de mission puisse enfouir les corps plus aisément grâce à sa nouvelle affinité, cadeau de bienvenue de son entrée dans l’Akatsuki.

Ayame essuya la lame tâchée par le sang de son sabre avec le revers de sa manche, et rengaina l’arme dans son fourreau de vermeil cuiré, provoquant un bruit de glissement sourd et régulier. Elle poussa ensuite un soupir, essuyant du même revers de manche son visage taché du sang de ses proies, et monta ses deux mains jointes au niveau de son torse, effectuant une rapide série de sceaux.

-Doton… Murmura-t-elle, fermant calmement les yeux et fronçant les sourcils.

Le sol se mis à gronder doucement, faisant trembler les arbres entourant la place, et ensevelit d’un seul coup les quatre corps, chutant dans une abîme qui se referma aussi vitre qu’elle apparu.

-Très bien… C’est bon on ne capte plus d’odeur maintenant. On peut repartir Ayame.

-Je voudrais tant te dire quelque chose, mais je n’en ai plus le temps…
-Chut… ne parles plus.
Ayame déglutit bruyamment, avant de laisser s’écouler une larme sur sa joue tailladée par de nombreuses plaies suintantes.
-Je vais mou- mourir n’est-ce pas ?

Vingt minutes plus tôt…


Ayame et Griffin, avançant tous deux à pas de loup et longeant la route de Konoha par les arbres et les buissons, tentaient de repérer avant qu'ils ne se fassent eux-même avoir les Shinobi du feu, afin de les anéantir au sens propre du terme : Une mission de première importance, prémice d'une attaque imminente sur le village de Konoha. La Kunoichi, schizophrène depuis peu, était sans arrêt en contact avec sa moitié, prenant alors ses goûts et ses raisonnements en priorité. La bête en elle aimait le sang et les combats, et avait été engendrée par les manipulations génétiques qu'elle avait subi étant un peu plus jeune. Toute son éthique, toute sa morale avait été réduite à néant, laissant à la place de ses décisions justes et posées des raisonnements macabres, saguinolent et emprunt d'une violence inouïe. Dès lors, le moindre petit prétexte pour planter quelque chose dans un corps était saisi, et son plus grand plaisir était de voir jusque combien de mètres pouvait s'étendre le diamètre d'une mare de sang, provoquée par l'écoulement suitant d'une plaie béante. La partie qu'elle préférait toucher était la gorge et l'estomac... Simplement parce que la gorge libérait beaucoup de sang et l'estomac des substances gastriques qui brulaient les chairs de ses proies. Elle n'avait plus qu'à se poser quelque part en regardant paisiblement ses vistimes agoniser et hurler de douleur, jusqu'au dernier râle de souffrance, celui qui précède de quelques secondes la venue de la Grande Faucheuse.

(Pensée de G : Ayame ?)

L'interessé afficha un rictus de dégoût, tant le fait que Griffin ne s'immisce dans son esprit pour lui parler. Elle lui répondit alors avec une aura vibrante de colère :

(Pensée de A : QUOI ?)
(Pensée de G : Rien, je trouvais juste que tu tirais une tête un peu sadique... Aurais-tu eu de sombres pensées ?)
(Pensée de A : Ta gueule, tu m'empêche de réfléchir.)

Silence.

Une goutte de sueur coulait dans le cou de la Kunoichi, et s’évaporait aussitôt ce dernier exposé au Soleil. De fins rayons lumineux filtraient entre les branchages des arbres, donnant aux yeux d’Ayame une lueur scintillante de soif de violence. Ses canines dépassèrent de peu ses lèvres, et la fente remplaçant ses pupilles rondes s’écrasèrent complètement et s’entourèrent d’un iris jaune criard, enveloppant ainsi la jeune femme de toute sa puissance maléfique. C’est alors que le loup à ses côtés poussa un grognement de surprise, marquant un mouvement de recul et baissant ses oreilles jusque sa nuque. Le double était là, devant lui, prenant totalement le contrôle du corps si frêle et si mince de la Shinobi, et enfermant son véritable esprit derrière un mur inébranlable : celui de sa propre folie.

La créature esquissa sur des lèvres qui n’étaient en aucun cas les sienne un sourire discret, comme si elle savourait en silence sa victoire face au fébrile esprit d’Ayame. Elle était partie, emmurée par une âme plus forte que la sienne, et ainsi prisonnière par un passé non désiré.


-Enfin… Murmura la créature avant de se mettre à crier de joie. ENFIN JE T’AI EU ! LIBRE, JE SUIS LIBRE !
(Ayame… est-ce donc là ta fin ?)
-Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire pour inaugurer ma nouvelle vie ? Hum… j’ai besoin de faire les choses en grand. Kyûbi n’aurait-il pas parlé de gens à exterminer ? Uh uh uh !
(Non, pas ça ma belle, reprends toi !)
-Allons-y alors… Mouhahaha !
(Non… Ce ne peut être la fin…)
-Allez sale bête, tu me dois obéissance ! On va casser du Ninja maintenant !


Affichant un air méfiant, et non sans une touche de réticence, Griffin se posa aux côtés de l’étrange créature mi-humaine mi-loup responsable de la mort d’Ayame et se mit à grogner. Kuro no Ayame* lui frappa alors derrière les oreilles du plat de la main, envoyant ainsi baldinguer le loup contre un arbre à l’autre bout de leur cachette. Il s’écrasa sur le tronc dans un craquement sourd et retomba lourdement sur le sol en gémissant de douleur, les yeux plissés et les babines retroussées. Songeant alors à quel degré de violence la créature en était réduite, il se releva péniblement en toussant des gerbes de sang, tâchant ainsi le sol terreux de ces sous-bois. Kuro no Ayame esquissa alors un sourire resplendissant de triomphe et glissa ses mains au niveau de sa pochette à Kunai, avant de surgir hors des fourrés et de se placer en plein milieu de la grande route déserte de Konoha. Après avoir veiller à ce que personne ne se trouve dans les environs en tournant sur elle-même et inspectant chaque recoin de l’horizon, elle resserra son bandeau frontal fendu en deux au niveau de la gravure en forme de quatre vaguelettes, et enfonça ses canines dans ses lèvres, tentant de se purger de toutes les émotions qui bouillonnaient dans son corps parcourus de frissons.

-C’est parti pour le grand jeu !

Le démon ferma les yeux et monta ses mains au niveau de son torse, avant de concentrer son Chakra tout en effectuant une série de signe lents et parfaitement dessinés. Il n’entrouvrit que très légèrement ses lèvres décharnées avant de murmurer l’incantation du Jutsu, relique volée de son hôte enfermé Ayame.

-Kaze no Jutsu…

Les paroles se mêlèrent à un souffle d’air chaud qui s’entoura autour du corps vibrant de Kuro no Ayame. Griffin, les yeux fixés sur cette dernière, restait dans sa cachette pour observer la scène afin de pouvoir intervenir par surprise en cas d’urgence. Le fait de savoir que le corps de sa bien-aimée amie ne soit abîmé par cette créature provoquait chez lui des spasmes de colère incontrôlés, faisant trembler légèrement le buissons depuis lequel il observait les moindres faits et gestes de la bête. C’est alors que soudainement, dans ses yeux jaunes de loup, il vit son dictateur disparaître en quelques secondes, se mêlant peu à peu au courant d’air balayant la route de Konoha. Les pieds se troublèrent en premier, avant de voir le corps tout entier s’estomper dans le paysage.

(Ah oui ! Kaze no Jutsu : La technique du vent. Cette chose compte s’en servir pour la mission ? Pas bâte ma foi, mais… Je vais avoir du mal à suivre le rythme.) Il poussa un soupir exaspéré, la truffe effleurant le sol. (Depuis quand suis-je assez rapide pour prétendre pouvoir suivre le vent ?)

-Here we go !

-Kyoko, Chô, je n’ai jamais pu… Jamais pu… leur demander pardon.
-…
Elle se mit à pleurer à chaudes larmes, mélangeant ainsi sur son pâle visage le sang et les pleurs.
-Je vois… Un peu trouble. Je suppose que c’est… Elle déglutit, et sa gorge laissa s’échapper un bruit bizarre. Normal ?



Transformée en courant d’air, perdant ainsi toute odeur et matérialité, Kuro no Ayame s’élança à toute allure vers Konoha, remontant les vents contraires qui s’opposaient à elle comme s’ils voulaient l’empêcher de commettre un massacre. Mais, émanant d’une puissance sans limite, elle fusait au travers comme un couteau dans du beurre, et jouissait d’une liberté telle qu’elle aurait bien poussé des cris de joie si son corps le lui avait permis.On pouvait également voir dans son sillage de poussière, au loin, un animal galopant à toute vitesse, talonnant le vent funeste d’Akatsuki.Les poils noirs ondulant à chacun de ses pas, et sa langue dépassant de ses dents entrouvertes à chacune de ses expirations saccadées, il affichait dans son regard une inquiétude évidente : Les pupilles écrasées en fente, les babines retroussées ainsi que des paupières plissées suffisaient à dévoiler au monde son état d’esprit… Il avait peur. Non pas pour lui mais pour le corps de son amie, possédé par une étrange créature.

(Je… J’espère qu’elle ne va pas blesser le corps d’Ayame…)

La course folle ne dura pas plus de quelques minutes avant qu’ils ne repèrent au loin un poste de contrôle gardé par cinq Ninja du Feu. Une cabane en bois, d’environ cinq mètre sur cinq, devant laquelle s’étendaient plusieurs barrières de fils de fer barbelés ainsi qu’une barrière pouvant s’ouvrir et se fermer à volonté apparaissait comme évidemment la scène du prochain affrontement de la créature de l’Akatsuki. Cette dernière, ayant accéléré son allure et pris un peu plus de hauteur et d’avance par rapport à Griffin, se trouva en quelques secondes au dessus de l’endroit, survolant lentement la configuration découverte du lieu.
Songeant probablement à la manière avec laquelle elle allait s’y prendre, elle se mit à tourner en rond avec une lenteur et une grâce fantomatique, et commença à tourner de plus en plus vite, avec un diamètre de cercle de plus en plus serré. Bientôt, ce fut une véritable mini tornade qui se forma dans le ciel, aspirant poussières et feuilles et prenant une couleur marronnasse sale.

-Mais que ?
-Regardez là-haut !

Avant même qu’il ne puisse faire quoique ce soit, Kuro no Ayame reprit une forme matérielle, rompant ainsi son Jutsu, et projeta une salve d’armes et de Kunai en tous genres dans la direction des Shinobi du feu désemparés et hésitants. Tournant à toute vitesse, elle descendit avec légèreté jusqu’au sol, savourant pleinement le bruit sourd que provoquait les armes en s’enfonçant sous la chairs de ses proies. Sa toupie infernale ralentie doucement, et elle pu constater de ses propres yeux que les corps ‘étaient effondrés les yeux exorbités et la bouche en ‘O’.
Terminant sa valse mortuaire, elle admira avec des yeux emplit d’une satisfaction sans nul égal ses victimes ainsi étendue sur le sol, les membres formant d’étranges angles sur une mare rouge grandissante. Elle cria alors à l’encontre de Griffin comme quoi il était lent et qu’elle avait eu tout le temps de finir le travail toute seule.

-Pouf … Puff… Tu as vu la vitesse avec laquelle tu te déplaçais aussi , Je suis incapable de suivre un vent de 2OO kilomètres heures moi !

Vociférant quelques paroles humiliantes à l’égard de l’animal qui venait d’arriver en trombe, elle cracha sur le sol, juste aux côtés des cinq corps inertes, et essuya du revers de sa manche les éclaboussures de sang provoquée par son attaque des moins communes. Tâchée d’un liquide rouge hémoglobine de la tête aux pieds, Kuro no Ayame abandonna très vite l’idée de se nettoyer, et préféra à cela récupérer ses armes plantées dans les corps de ses sanguinolentes victimes.
Des sons particulièrement écoeurants s’échappaient de chacune des plaies desquelles la créature retirait ses rames, et des spasmes vides d’une quelconque vitalité vibraient tout autours des plaies béantes des Shinobi, suintantes de sang et débordantes de chairs luisantes.
Soudain, elle retira plus que maladroitement un Kunai d’une cuisse. Elle aurait été bien en peine de faire mieux car la sensation glacée qu’elle éprouva sur l’autre bras n’était pas due à un quelconque choc post-traumatique, bien au contraire. Une main balafrée et moite lui avait agrippé le poignet et l’Homme à laquelle elle appartenait la tirait lentement en arrière, sur le sol de terre. Tout devint noir autour d’elle, et le Soleil vira d’une jaune vif et scintillant à une pleine lune rouge sang, provoquant chez Kuro no Ayame un rictus de peur. Les quatre autres corps explosèrent d’un coup dans des nuages de fumée malodorants, esquissant sur les lèvres décharnée de la jeune femme un sourire à moitié convaincu. Des mains surgirent du sol, et ce furent bientôt des têtes et des corps sales qui émergèrent du sol meuble et terreux. Des hommes et des femmes, leurs yeux injectés de colère profondément enfoncés dans leurs orbites, avançaient vers elle. Une armée de Shinobi surgissait des entrailles de la Terre.

-Eh merde !

Elle s’accrocha de toutes ses forces à la surface râpeuse et sèche du sol, un Kunai pointé sur l’homme qui lui avait saisi le bras. Ce dernier la lâcha, retombant la tête la première sur le sol, expirant définitivement son dernier râle de souffrance. Kuro no Ayame parvint tant bien que mal à se relever mais de nombreux autres Ninja se trouvaient déjà à sa portée. Leurs mains s’agrippaient à la barrières, avant qu’ils ne l’enjambent avec une facilité déconcertante ; le visage plein de haine, ils la lorgnaient de leurs yeux vides, glacés, des gerbes de Chakra s’envolant derrière eux.

-EH MERDE ! S’écria à nouveau Kuro no Ayame.

Elle recula en donnant de grands coups de Sabre, dégainé en quelques fractions de secondes dans un bruit métallique tintant. Six ou sept Ninja s’effondrèrent alors dans un râle rauque, mais d’autres continuaient de s’avancer vers elle, le visage avide de vengeance.

-Akatsuki Senpuu !

Plusieurs d’entre eux trébuchèrent, un ou deux étalés sur le sol, les jambes fauchées par le Taijutsu, mais ceux qui se traînaient encore jusqu’à elle, ralentis par une émanation vibrante de Chakra du corps de Kuro no Ayame, marchaient sur les corps paralysés ou les enjambaient. sans cesser de fendre l’air de son Sabre, elle hurla :

-Laissez moi tranquille! LAISSEZ MOI TRANQUILLE !

Des entailles apparurent dans leur vêtement, mais aucun sang ne coulait ; ils continuaient d’avancer, insensibles à toute douleur, leurs mains armées tendues vers elle. Elle recula un peu plus loin et sentit alors des bras se refermer sur elle par derrière, des bras froid comme la mort. Ses pieds quittèrent le sol, ils la soulevaient et l’emportaient, lentement, inexorablement en direction de la cabane de bois, éclairée par la clarté de la lune rouge. Elle savait qu’il ne la lâcheraient plus, qu’elle se ferait torturer dans cette cabane si noir et macabre à ses yeux : le symbole de son échec.

Mais soudain, au travers du fatal destin de Kuro no Ayame, une ombre noire et rugissante jaillit sur les Shinobi, dans un cercle de flammes noires et dorées à la fois. Les Ninja qui maintenaient jusqu’à présent Kuro no Ayame dans leur étreinte chancelèrent, vacillèrent, n’osant franchir les flammes pour retourner sous terre. Il la relâchèrent enfin et la créature d’Akatsuki retomba. Dans sa chute, elle glissa sur une motte de terre meuble et s’écorcha les bras sur le sol. Elle se releva péniblement et regarda de tous côtés, son Sabre brandi.
Griffin était à nouveau là, et avait percé les ténèbres pour la rejoindre. Aussi hostile que les Ninja, mais plus majestueux, le reflet du feu dansant dans ses yeux. Il avait utilisé son Chakra à la manière d’une torche et les flammes jaillissaient de l’extrémité de sa gueule comme un grand lasso qui les enveloppait de chaleur.
Les Ninja se cognaient les uns les autres pour essayer d’échapper à l’aveuglette au cercle de Feu dans lequel ils étaient enfermés…
Griffin s’approcha alors à pas de loup de sa maîtresse et se frotta contre elle, les yeux brillants de colère à l’égard des Shinobi du Feu. Sans un mot, il fit signe à Kuro no Ayame de rester à côté de lui. Affolés par les flammes, les Ninja ne semblaient pas voir que leurs proies s’échappaient tandis que Griffin ramenait la créature d’Akatsuki dans les buissons, l’anneau de Feu de déplaçant avec eux, les entourant. Les Shinobi de Konoha, désemparés, les suivirent tant bien que mal jusqu’à l’orée des fourrés puis, soulagés, s’enfoncèrent à nouveau dans les entrailles insondables de la Terre.

Kuro no Ayame, qui tremblaient des pieds à la tête, pensa un bon moment que ce qui venait de se passer ne pouvait être réel. Cette froideur, ces corps exempt de toute vie… Cette sensations d’éloignement…
-Genjutsu. Murmura le loup. Ils t’ont eu comme un bleu. Si je n’avais pas été là…
Cette peur… Ce sentiment de ne jamais voir autre chose que cette lune rouge…
-Les cinq Ninja du début n’étaient en fait qu’un seul et même homme. Quatre clones et leur créateur que tu as tué après qu’il n’ait activé le piège. Si tu avais eu l’esprit analytique d’Ayame, tu aurais su qu’il fallait d’abord inspecter la zone avec l’Okaigan.

Parcourue de spasmes dans son corps tout entier, et les yeux roulant dans leur orbites, les yeux jaunes criard de Kuro no Ayame s’estompèrent peu à peu dans une jolie couleur noisette que Griffin ne reconnaissait que trop bien. Les fentes de ses yeux s’adoucirent et ses canines rétrécirent à vue d’œil, avant de totalement disparaître sous ses lèvres décharnées.
-NON ! Pas maintenant ! J’étais si proche du but, si proche de la progéniture de cette mégère… Elle suffoqua. Elle… reprend le-le dessus…
Kuro no Ayame chancela avant de s’effondrer face contre terre sur le sol. Inquiet, Griffin s’avança doucement vers elle et la retourna sur le dos dans un timide coup de la truffe.

-Hum ? Qu’est-ce que je fous là, moi ?
-A-Ayame ?
-Oui mon cœur ?

Le loup en tomba dénue. Sa Kunoichi qu’il aimait tant se trouvait là, devant lui, un air abasourdi presque comique dessiné sur son beau visage d’ébène. Elle plaque ses mains sur son nez, et fronça les sourcils, sûrement gênée par la forte odeur de fer qui émanait d’elle. Elle faillit pousser un cri de surprise en constatant que ses vêtements étaient couverts d’un sang encore frais, tout juste coagulant et formant d’épaisses tâches rougeâtres et gluantes qui provoquèrent chez la jeune femme un rictus de dégoût chez la jeune femme. La véritable n’avait jamais vraiment apprécié la vue d’un sang inutilement versé, et se demandait bien pourquoi elle devait maintenant en être recouverte, cachée comme une voleuse entre deux buissons touffus de verdures.
Les yeux plissés et la bouche tordue dans tous les sens, elle se releva et se traîna lentement jusqu’à Griffin en le suppliant du regard. Le loup, cachant une joie incommensurable de revoir sa véritable amie Kunoichi, lui dévoila télépathiquement qu’elle devait éliminer tous les Ninja susceptibles de nuire au bon vouloir de l’Akatsuki, donc, en d’autres termes, d’écraser tous les hommes et femmes de la grandes routes de Konoha.

-Je dois faire QUOI ? Tu veux bien répé- URG !
-AYAME !

-Je dois faire QUOI ? Tu veux bien répé- Un sifflement sourd trancha l’air en deux, avant de finir sa course sur la gorge d’une jeune femme enduite de sang des pieds à la tête. URG ! Un animal aux traits crispés par l’effroi regardait de ses yeux jaunes la scène, sans pouvoir faire quoi que ce soit.

-AYAME !

Un bruit écoeurant, une éclaboussure de sang sur le sol, un hurlement déchiré…
Un corps féminin est étendu sur le sol, une plaie béante au niveau de la gorge. Ayame se tenait là, sous les yeux paniqués de Griffin.

-Griffin… Guh…
-Ayame, Ayame !

Griffin se jeta aux côtés de sa maîtresse, les yeux embués de larmes.Il posa sa truffe humide sur la blessure sanguinolente, son regard jaune plongés dans celui d’Ayame, vide et sans point d’attache sur l’extérieur.

-Je… Suis désolée Griffin…. de tout ce que je t’ai fait subir… Je voudrais tant te dire quelque chose, mais je n’en ai plus le temps…
-Chut… ne parles plus.

Ayame déglutit bruyamment, avant de laisser s’écouler une larme sur sa joue tailladée par de nombreuses plaies suintantes.

-Je vais mou- mourir n’est-ce pas ? Kyoko, Chô, je n’ai jamais pu… Jamais pu… leur demander pardon.
-…
Elle se mit à pleurer à chaudes larmes, mélangeant ainsi sur son pâle visage le sang et les pleurs.
-Je vois… Un peu trouble. Je suppose que c’est… Elle déglutit, et sa gorge laissa s’échapper un bruit bizarre. Normal ?

Griffin en était complètement révulsé. À peine Ayame avait-elle retrouvé sa personnalité d’antan, enfermant une nouvelle fois son second ‘elle’ derrière une façade issue de sa volonté, qu’elle devait déjà être en train de le quitter à nouveau… Pour de bon cette fois-ci. Hurlant à la lune, poussant un cri déchirant de tristesse, il laissa une larme couler sur son poil soyeux et compta jusqu’à trois. Trois secondes où il avait le droit d’avoir peur, trois secondes où il pouvait laisser son corps s’emporter dans la panique.

Un.

Deux.

Trois.

-Je ne te laisserai pas mourir ! C’est hors de question... Je ne le- Griffin s’arrêta dans sa phrase, entendant un râle de souffrance d’Ayame. Décidant que le temps n’était plus aux bavardages, il se ressaisit et se mit au dessus du corps de sa maîtresse en un seul bond, la plaçant en parallèle à son propre corps. Il abaissa alors sa majestueuse tête vers le visage d’une pâleur glacée de sa tendre amie et lui effleura le nez du bout de sa truffe.
Fermant ses grand yeux jaunes avec une lenteur insoutenable, Griffin se mit à grogner des incantations incompréhensibles dans la langue de son espèce, psalmodiant un chant mélancolique et lancinant. Une plainte aux notes féeriques résonnèrent dans tout le pays du Feu, transportant avec lui toute la tristesse de ce monde. Au loin peut-être, des Ninja entendaient-ils ce chant et se préparait à l’assaut. Et peut-être que l’agresseur d’Ayame se trouvait-il encore à leur côté, veillant sur la fin de son œuvre sanguine…

-EH TOI LÀ ! ARRÊTES IMMÉDIATEMENT ! Une voix surgit du haut d’un arbre, sans pour autant stopper le loup dans sa longue incantation. J’AI DIT et puis merde il ne m’écoute pas de toute façon…

Les plus hauts branchages se mirent à craquer, et un bruit de ressort raidit s’estompa peu à peu dans le débit de plus en plus puissant de Griffin. Un Shinobi, arborant un bandeau frontal de Konoha, se laissait tomber vers le sol, les bras et les jambes sautant de branches en branches jusqu’au deux amis. Il finit sa descente en se réceptionnant lourdement, un genou posé à terre, et affichant un rictus de colère crispé. Se relevant avec une lenteur presque provocatrice, il ne lâcha pas le loup une seule seconde, et glissa sa main le long de son corps, jusque atteindre une pochette à Kunai fixée sur sa cuisse gauche.
Soudain, il hurla une injure pas très catholique et s’encourut avec une détente impressionnante vers les deux équipier de l’Akatsuki.

-Vous allez payer… Murmura-t-il, des mèches de cheveux lui fouettant le front.

Le chant s’interrompit brutalement, coupant une incantation au paroxysme de la complexité.

(internal point of view ON /Griffin)
(Enfin… ils arrivent.)

Je sentis ma crête se dresser sur mon dos, et comprit qu’il y avait un danger. Retirant l’humide contact entre ma truffe et le nez glacé de ma tendre Ayame, je perçut les vibrations d’une course se dirigeant vers nous. Une aura aussi meurtrière que celle de Kuro no Ayame me transit d’effroi, rappelant à mon subconscient quelles horreurs j’ai subi pendant ces deux longs mois. J’ai juste le temps de tourner ma tête vers l’agresseur pour voir de ma médiocre vue de loup un Shinobi nous charger, une main posée sur ce que je définirai comme une pochette grouillante d’arme, toutes prêtes à nous sauter à la gorge comme elles l’avaient déjà fait pour ma maîtresse.
Tout ce qu’il me restait à faire, c’était prier pour que ces quelques secondes suffisent à leur arrivée…

(Si vous tenez autant que vous le prétendez à Ayame, bougez vos puces BORDEL !)

Mes pupilles se rétrécirent dangereusement en voyant l’éclat métallique s’abaisser vers ma nuque. Un sifflement sourd me transperça les tympans, prémisse d’un autre son, plus humide et plus fort, avec pour conséquence… Ma mort. Un sourire machiavélique s’esquissa sur les lèvres du Ninja. Je sentis l’imminence de l’acte sur mes poils.

* POUF *

-GYAAAaaAa !!

(internal point of view OFF /Griffin)

Deux immenses loups, aussi grands que des chevaux, venaient d’apparaître dans un grand nuage de fumée. En se dissipant, elle laissa découvrir les animaux, les rayons du soleil reflétant sur leur fourrure. L’un, un puissant mâle d’un mètre soixante dix au garrot, aux poils noirs et aux yeux rouge de braise, retroussait ses babines et se penchait sur le corps parcouru de spasme d’effroi du Shinobi du feu. L’autre, une femelle légèrement plus grande, aussi blanche que la neige et aux yeux de vermeil, était déjà en train de soigner la plaie d’Ayame en laissant son Divin Chakra s’écouler dans l’ignoble blessure. La Kunoichi, presque aussi blanche que la louve, semblait se calmer et respirer de mieux en mieux au fur et à mesure que la plaie se refermait. Une vilaine cicatrice pris alors la place de l’ouverture béante, et le sang se sécha instantanément autour de la chair nouvelle, avant de s’évaporer comme par magie.
Les Gardiens Kurokage, c’eux-mêmes qui avaient implanté Kuro no Ayame dans son corps de jeune femme, étaient arrivés juste à temps pour les sauver, elle et Griffin, d’une mort presque certaine.
D’un seul coup de dents, le Mâle arracha la trachée du Ninja du feu et se retira en recrachant avec un rictus de dégoût le tuyau qui pendait entre ses crocs, avant d’admirer en rigolant son œuvre.

(Pensée de F : Voyons… Il n’est plus temps à de pareils desseins, parlons plutôt des actes
irréfléchis de cet Humain, ainsi que de ceux de notre parent germain.)
(Pensée de M : Je ne fais subir à cet créature, que ce qu’il a déjà fait à notre progéniture ! Car qu’est-il de plus dur, que de voir du haut de notre propre démesure, sur notre enfant de pareilles blessures ?)

Griffin, aussi bien qu’Ayame dans sa semi conscience, entendait les deux gardiens converser dans toute la snobissime de leur langage, et le loup ne pu s’empêcher de glousser en entendant les dires du Mâle, songeant à quel degré d’hypocrisie il étaient réduits.

(Pensée de F : Cette Humaine n’est point notre enfant. Il n’a apparemment pas pu rester dominant. Peut-être aurions nous du choisir un Humain moins impertinent.)

Ayame ? Impertinente ? Bouillant de rage en entendant de tels ondes méprisantes, le loup Griffin aurait donné cher pour planter un coup de croc dans la gorge des gardiens. Après toutes leurs manipulation pour implanter les gênes et l’âme de leur fils disparu dans le corps de la jeune femme, ils devaient encore lui reprocher de se battre pour rester elle-même ? Combien de temps encore allaient-ils continuer leur torture ?

(Pensée de M : Quel malheur ma mie, quel malheur… Puisse le destin nous offrir nouvelles meilleures, et plus de telles peurs… Que se passera-t-il s’il, en même temps que cette chose, meurt ?)
(Pensée de G : Hum… Hum !)
(Pensée de F : De quel droit, cher cousin, vous permettez vous de converser avec nos personnes ? Un loup de votre rang, même s’il est héritier de notre lignée, ne devrait se donner pareille donne.)
(Pensée de G : Dois-je attirer votre Divine attention vers celle qui préoccupait votre fils ? Il souhaitait terminer sa mission avant sa subite disparition, qui consistait à éliminer tous les Shinobi de la route de Konoha.)
(Pensée de M : Rien de plus aisé cher cousin.)

Le Kami mâle jeta un dernier cou d’œil à l’homme, poussant ses derniers souffles, et gonfla son torse majestueux et proéminent. Il poursuivit son discours snobinard en appuyant sur la faiblesse humaine, et à quel point il était facile de les dominer. Il se proposa donc pour terminer le travail pendant que sa compagne veille sur Ayame, ou leur fils à posteriori.

(Internal point of view ON /Ayame)
(Je crois… Que j’ai moins mal…)

J’entendais d’une oreille discrète des gens parler. Je ne distinguais pas vraiment de qui il s’agissait, ni ce qu’ils disaient, mais je savais au moins une chose : j’étais en vie. La dernière chose dont j’étais sur, c’était que quelqu’un m’avait tranchée la gorge d’un lancer précis de Kunai. Puis après, une vive douleur et plus rien. Le noir complet. Maintenant, je sentais ma peau se serrer sur mon cou, et ne sentais plus le vent chatouiller ma chair à vif. S’était-elle cicatrisée ? Mais comment ? Prenant mon courage à deux mains, et ravalant ma douleur, je porta mes mains à mon cou et sentis une cicatrice brûlante sous mes doigts. Une longue estafilade allant d’un bout à l’autre de ma trachée, se trouvait à la place de la plaie suintante de sang.

Mais que s’était-il passé ?

Je n’avais plus la notion du temps. J’avais l’impression que les minutes traînaient, que le temps était comme suspendu, mais j’avais tort… J’arrivais à distinguer de temps à autre la lente course du Soleil dans le ciel, entre les branches des arbres, et remarqua à quel poin t il coulait rapidement. Mais je n’arrivais vraiment pas à me lever. Tous mes sens étaient engourdis. Ma vue se troublait, mon ouïe me faisait défaut, et mon odorat semblait comme paralysé, coupé de toutes les senteurs du monde.
Quelque chose se penche au-dessus de moi. J’eu envie de crier, mais aucun son ne sortait de ma bouche. Tout ce que je réussis à faire, ce fût fixer avec de grands yeux inquiets cette créature noire.
Je crois qu’elle s’était mise à me parler, car je cru distinguer une bouche s’ouvrir et se refermer. Après des secondes qui paraissaient comme des heures, je sentis sur ma peau une langue se frotter, et je fut transi d’effroi.

Le Soleil eut le temps de traverser plusieurs arbres avant que je ne commence à pouvoir bouger normalement. Ma vue repris peu à peu toute sa justesse, et mon ouïe, ainsi que mon odorat, redevinrent également normales, retrouvant leur niveau optimum à ce que je dirai être une grosse demi-heure.

-Ayame ?

Je sursautai, et ouvrit la bouche pour pousser un cr de surprise, mais aucun son n’en sortit.

-Tu vas mieux ?

Cette voix me dit quelques chose… Je pense que c’est…

-Je sais que tu ne vas pas être contente que je te dise cela mais… J’ai collaboré avec les Gardiens pour te sauver d’une mort… certaine…

Mon premier réflexe fut d’ouvrir la bouche afin de crier un juron de protestation, mais rien n’y fit. Plus rien ne voulait sortir de ma bouche. Tout ce que je réussis à faire ce fut expirer de l’air en grande quantité et torde mes lèvres dans tous les sens, aussi brûlante d’ardeur qu’une braise dans un tas de cendre. Incrédule, Griffin afficha un air interrogateur et pencha la tête sur le côté en guise d’incompréhension. je continuait de bouger mes lèvres, de souffler de l’air dans ma gorge, cependant… plus le temps passait et plus j’avais l’impression qu’il me manquait quelque chose. Une sorte de vide dans mon corps, comme si un de mes organes avaient disparu. Lorsque soudain, dans un mouvement d’effroi tout bonnement surprenant, je compris…

(MES CORDES VOCALES !)

(Internal point of view OFF /Ayame)

Ayame plaqua ses mains contre sa gorge, une goutte de sueur scintillante sur le front. Elle le palpa, semblant rechercher quelque chose, avant de laisser toute sa panique la submerger. Elle venait de perdre la voix, ce don que lui offrait la nature humaine. Jamais plus elle ne pourra dire ‘je t’aime’ aux gens qui sont importants pour elle, jamais plus elle ne pourra demander pardon à ses enfants… Le temps que ces idées lui montent à l’esprit, elle eut le temps de fondre en larmes sous un regard toujours aussi intrigué de Griffin, loup Ô combien transi d’amitié pour la jeune Kunoichi.
Sans vraiment connaître les raisons de la tristesse de sa maîtresse, il se rapprocha un peu plus d’elle et donna un coup de langue au nez de cette dernière, gémissant légèrement un couinement strident. Ayame se força à sourire un peu, mais l’émotion était trop forte, la nouvelle si soudaine. Les larmes roulaient sur ses joues comme elles l’avaient rarement fait, et une boule aussi grosse qu’un ballon se forma dans sa gorge, la nouant d’une force telle qu’elle avait du mal à respirer. Mais elle se dit que, de toute façon, elle s’en fichait parce qu’elle ne pouvait plus parler.

(Pensée de G : Ayame… Je… La mission est finie.)

Elle plongea mon regard dans le sien, sans comprendre. Finie ?

(Pensée de G : Je t’ai bien dit que j’ai collaborer avec les Gardiens n’est-ce pas ? Eh bien après t’avoir sauvé en espérant garder en vie leur fils dans tes entrailles, ils ont souhaité respecté sa volonté, c’est à dire…) Griffin retroussa ses babines dans un sentiment de dégoût profond. (/ Exterminer les Ninja de la route de Konoha… ça a été un véritable carnage. Ils ne leur ont rien laissé passer. je crois bien que je n’ai jamais vu autant de boyau étaler sur des pavés de toute ma vie. Même lors du grand massacre des Kurokage il y a 5 ans de cela je n’avais rien vu de tel. C’était comme s’ils… Etaient possédé par un esprit assoiffé de sang. Heureusement qu'ils soient déjà parti, sinon tu aurais été horrifié par la couleur rouge hémoglobine de leur fourrure et leur yeux injectés de sang... J'ai bien cru qu'il allait me tuer aussi, en manque de victimes à se mettre sous les crocs. En tout cas, la mission est belle et bien terminée. La voie est libre pour les Shinobi de l’Akatsuki. L’attaque, peut commencer.)

Ayame n’avait pas lâcher Griffin des yeux une seul seconde, et se demandait si elle aurait fait de même si son corps avait été encore sous l’emprise de Kuro no Ayame.




De toutes les missions qu’elle avait effectué, celle-ci s’avéra la plus pénible à vivre. Jamais Ayame n’avait perdue aussi gros derrière elle, et son sillage marquait de profondes rides dans le miroir de son esprit. Elle avait maintenant derrière elle sa voix, sa dignité et le don de transmettre aux gens les mots qui comptent vraiment.
La question est maintenant, quelle genre de personne allait-elle devenir maintenant, et comment allait-elle vivre son nouvel handicap ?

mission valider, rang S + bonus

Merci Kyûbi ^-^ ! Et 100.000 en plus, 100.000 !