Sôrei Shinji

RP.

Nom : Sôrei 【騒霊・esprit frappeur】.
Prénom : Shinji 【真司・confiance】.
Affinité : Raiton.
Grade souhaité : Juunin.

"Il fut un temps où les villages cachés coexistaient dans une certaine harmonie. Une semi-harmonie, éphémère et illusoire, certes, mais qui rassurait les peuples plus qu'une guerre ouverte et sanglante.
C'est dans cette ambiance que mes parents se sont rencontrés, dans le village caché de Konoha. Ma mère appartenait aux célèbres Bushi, mon père était un Ninja. Enfin... Du moins, c'était ce que je pensais. Car la vérité m'a été cachée dès le départ.
Ma réelle naissance eut lieu à mes douze ans. Disons que c'est à ce point-là que remontent mes derniers souvenirs. En dehors des gestes simples - l'utilisation du langage, la marche, la reconnaissance des objets familiers -, j'avais tout oublié. Un vieux médecin m'avait recueilli, me racontant ce qui venait de m'arriver: une attaque de ninjas d'un village ennemi, qui m'avaient blessé et avaient massacré mes parents avant de détruire notre habitation. Seule mon existence avait été épargnée, bien évidemment, et ce vieil homme, ami de ma famille, m'avait recueilli.
Il me soigna et m'hébergea. Du moins, pendant une année. Puis ses fonds ne suffirent plus, et il dut partir sans moi afin de s'installer dans un village peuplé - car notre demeure était très retirée. Il me déposa au lieu habité le plus proche, mais je n'avais pas réellement envie d'y rester tranquillement... Ainsi, je partis directement après, un couteau comme seul moyen de défense."

Sous sa longue capuche noire, la douce voix grave se tut un instant. Le bras de l'homme s'étendit devant lui, et resta brièvement suspendu au-dessus du feu de camp. Un léger crépitement, ainsi qu'une fumée grisâtre, indiquèrent que la cigarette qu'il tenait entre les doigts avait réussi à s'allumer. Il porta le tube blanchâtre à ses lèvres, inspira une bouffée, puis expira, ramenant la tête en arrière. Une longue mèche rougeâtre s'échappa de sa capuche, venant pendre devant son visage caché dans l'ombre. Aucun souffle de vent ne venait l'agiter.
Face à lui, de l'autre côté des flammes, un vieillard, robuste malgré l'âge. Une cape de voyage entourait son corps, et on ne pouvait discerner de lui qu'un regard bleu, à demi vitreux, qui fixait intensément, avidement, l'orateur du moment, sous une chape de cheveux gris en bataille.

"C'est à ce moment que j'ai erré, sans réel but, à vrai dire. J'ai vécu de menus services rendus aux voyageurs, de chasse afin de me nourrir... Ce genre de chose. Mais, en fin de compte, je restais seul. Alors, afin de m'intégrer, j'ai choisi de mener une nouvelle existence, une vie de chasseur de primes. Voyageant de village en village, je m'installais près de l'enceinte, dans la forêt, et passais quelques marchés avec les gérants de diverses boutiques qui se chargeaient de trouver quelques clients pour me permettre de continuer mes affaires. Ceci, jusqu'au jour où l'on m'a ordonné d'aller éliminer une jeune fille de Suna. Bien évidemment, j'ai obéi. Avais-je vraiment le choix? Mais après quelques jours de voyage, lorsque je l'ai enfin trouvée, et que la lame de mon poignard a fusé vers elle, sa rapidité de réaction a été telle que j'ai immédiatement compris. Elle n'était pas une simple civile. Elle faisait partie des Ninjas de Suna, au rang de Chuunin. Voyant ma mort arriver, je me suis résigné; mais, au lieu de m'achever, elle m'a proposé un marché. Elle avait directement repéré, à ma tenue usée, à mon style d'attaque trop imparfait, ma condition de chasseur de primes. Et elle m'a proposé de me recueillir à Suna, avec elle. Ajoutant à mon simple prénom le nom de Sôrei; car, tel un esprit malin, j'étais apparu de nulle part pour m'en prendre à elle.
Bien évidemment, j'ai accepté, et la jeune Nagisa - c'était son prénom - a commencé à s'occuper de mon entraînement. Mois après mois, je devenais plus fort; et, parallèlement, nos liens devenaient plus étroits. Je vous passe les détails, mais sachez simplement que nous avons fini par nous fiancer."

Il tira à nouveau sur sa cigarette, l'air tranquille. Le vieillard, face à lui, ne dit mot, attendant sagement qu'il reprenne.

"Puis vint le jour où j'ai appris sa disparition. Nagisa partait souvent en mission, et refusait systématiquement de me dire où elle allait, ce qu'elle faisait. Je connaissais les risques, bien entendu. Mais lorsqu'on m'a annoncé qu'elle avait totalement disparu, qu'elle demeurait introuvable, j'ai immédiatement su que je ne pourrais jamais la revoir. Elle avait de grands idéaux. Elle visait à intégrer le Conseil, à guider le peuple pour éviter d'autres massacres inutiles, tels que celui des Bushi il y a plus de vingt ans. En l'honneur de ses idéaux, j'ai à mon tour suivi une formation de ninja. Pour elle, et pour mes parents."

- A propos de tes parents, d'ailleurs, fit le vieillard de sa voix usée. Aibu...
- J'y viens, le coupa doucement son interlocuteur.

"Un jour, une jeune fille intégra le village, en tant que serveuse dans un débit de boisson. Et elle vint me trouver. Je ne savais ce qu'elle me voulait... Mais elle me conta une histoire plutôt intéressante. Elle se disait envoyée par le vieux médecin, mourant, qui m'avait recueilli lorsque j'étais plus jeune...
D'après elle, mes parents n'étaient que de simples civils, contrairement à ce qui m'avait été raconté. J'étais un enfant comblé, gâté même, destiné à une existence aisée. Malheureusement, ma mère sombra dans une folie presque totale. Une sorte de schizophrénie, d'après le vieux médecin. Et un jour, elle grava le symbole de Konoha, le village caché le plus proche, duquel elle venait, dans la chair de son propre fils. Moi, en l'occurence. Et de là lui vint une certaine phobie du sang, un certain traumatisme également. Comment réellement aimer cette mère qui, de la douceur même, passait à l'hystérie la plus sombre? De plus, ses crises semblaient viser presque exclusivement son fils. Jusqu'à sa toute dernière crise pendant laquelle, empoignant un couteau, elle a fondu sur lui comme une chasseresse. Son mari s'est interposé. Il a pris le couteau dans le coeur, et est décédé. Sa lucidité retrouvée, et voyant ce qu'elle avait fait, la pauvre folle s'ôta elle-même la vie, brûlant intégralement la maison avant cet acte fatal. Quant à moi... Je m'évanouis simplement, devant affronter la perte successive de mon père et ma mère. Et mon réveil marqua simplement le début de ce dont je peux encore me rappeler."

- C'est la vérité, appuya son interlocuteur. Mais n'as-tu pas douté de ses affirmations?
- Bien sûr que si... Mais trop de similarités étaient présentes dans son récit pour n'être que les divagations d'une jeune fille.

"C'est lorsque l'origine de ma cicatrice m'a été expliquée que j'ai compris. J'ai toujours eu d'étranges troubles, en voyant trop de sang à la fois... Comme si j'agissais sans penser, presque traîné par mon corps. Et, lors de ces situations, la marque sur mon épaule droite luit étrangement. D'après ce qu'elle m'a dit, le vieux médecin a constaté, en guérissant la plaie, que le chakra de ma mère avait été insufflé à l'intérieur. De plus, l'histoire de la folie presque héréditaire à la famille m'a été expliquée... Je dois avouer avoir douté, avoir déprimé, même avoir voulu fuir de Suna. Mais cela ne me mènerait à rien. Alors je suis revenu, et j'ai fait bonne figure. Aibu m'aide maintenant à faire face, et même si mes sourires ne sont qu'une façade, je tâcherai d'attendre de voir si cette fameuse folie m'atteint entièrement ou non."

- Je comprends... Alors, quand tu as su que je m'étais retiré dans le désert, tu as voulu me parler encore une fois?
- C'est exact.

Le jeune orateur écrasa sa cigarette en la frottant rapidement contre le sable. Une quinte de toux échappa à son interlocuteur.

- Allez-vous réellement mourir ce soir? demanda-t-il en se levant.
- Je le pense, admit le vieillard. J'ai décidé d'arrêter d'utiliser le Ninjutsu médical sur mon corps. Mais j'aurai eu le plaisir de revoir celui qui représente en lui-même ma meilleure action sur cette terre. Et d'entendre son histoire, de savoir ce qu'il a pu devenir. Heureux de constater que tu as survécu.

Silence.

- M'en veux-tu?
- De m'avoir laissé? Aviez-vous le choix?
- Nous avons toujours le choix...

Nouveau silence. Le jeune homme, dans son long manteau noir, marcha lentement, jusqu'à s'arrêter à côté du vieux médecin.

- Il est dommage qu'un si bon docteur doive mourir maintenant. Mais, si vous le sentez ainsi... Je vais partir maintenant. Les voyages de nuit sont plus sûrs pour qui a appris à connaître le désert. Adieu, et merci à vous.
- Fais attention à toi.

Il se mit à nouveau en marche, avançant vers l'immensité désertique. A l'horizon, une masse noire annonçait la présence du village caché de Suna.
Lorsque l'extrémité de sa capuche disparut derrière la première dune, le vieillard détacha son regard de lui. Il se baissa, attrapa une poignée de sable, et la jeta sur les flammes afin de les étouffer. Puis il déroula son sac de couchage, et s'enfouit dedans, seul sous la lune.

- Profite de ce que tu possèdes, Shinji, chuchota-t-il simplement, pour lui-même.

Et il s'éteignit au bout de quelques heures.

Fiche terminée. Désolé de la poster en deux parties, mais elle ne tenait pas en un post. ^^

Je te valide Chûnin au niveau 2, 150 à répartir dans tes deux statistiques, ainsi qu'1 point de Compétence supplémentaire, ainsi que 100 d'expérience.

Prépare ton parchemin de techniques et bon rp ^^

PS : fais gaffe juste dans tes rp de différencier avec un minimum de couleur car c'est pas facile à lire ^^

Désolé^^ Sur un tel fond, c'est pas facile de mettre des couleurs sans tuer les yeux des gens xD
Tu sais bien que sur BU, j'en mets =p
Allez hop, merci, go faire mon parcho ^^