OBJECTIF --> Toutes les semaines, Suna est approvisionné en petits pains par des marchands ambulants. Pourtant, aucune livraison n'est arrivée depuis un mois. Trouve les marchands ambulants et résous cette anomalie.
Légende : -Narration
-Seto
-PNJ 1
-PNJ 2
-PNJ 3
Seto venait de recevoir une mission… d’ordre alimentaire, dirons-nous. Une mission tranquille, certes, du moins d’après les premières apparences. Mais après tout, c’était sans doute mieux ainsi, car cette mission était la première qu’il faisait depuis longtemps, ayant peu de temps à y consacrer avec l’examen chûnin en cours et personne ne l’ayant sollicité depuis un bout de temps pour ce genre de travail. Il allait être utile à son village, une fois de plus. Il soupira. C’était la neuvième mission qu’il accomplissait depuis qu’il était devenu genin. La neuvième… Déjà…
Enfin, ce n’était pas tout de réfléchir et de se perdre dans ses pensées, encore fallait-il la mener à bien, cette tâche. Il se prépara donc à s’y atteler avec ardeur. D’après ses informations, le convoi de marchands se trouvait actuellement dans le désert, à une localisation qui lui était heureusement donnée très précisément. Le Nara pensa, non sans raison, que la première initiative à prendre, et de loin la plus logique, était d’aller voir les commerçants pour s’enquérir du devenir des petits pains. Pour ce faire, il fallait marcher environ une demi-heure dans les dunes. Pfff… Il n’aimait pas marcher, mais il le fallait. La demi-heure passa assez vite cependant, et ce fut rapidement qu’il aperçut les caravanes des marchands, à l’arrêt, en rond. C’était l’heure du déjeuner, sans doute, car tous les habitants de ces roulottes étaient assis dehors en train de manger. Le délicieux fumet réveilla l’appétit de Seto, qui n’avait rien mangé depuis la veille. Il s’approcha d’un air hésitant des personnes attablées, et s’adressa au plus vieux, celui qui semblait être le chef, et qui l’écouta avec un intérêt poli.
« Bonjour monsieur, excusez-moi, je suis genin du village caché du Sable et je souhaiterais m’entretenir avec vous. »
La fin de cette phrase fut ponctuée par un gargouillis très gênant. Le patriarche des marchands, l’air affable, rit de bon cœur et lui répondit, un éclair de malice luisant dans son regard :
« Volontiers, mon cher, mais peut-être désireriez-vous auparavant partager notre repas ? »
Le shinobi accepta avec gratitude, et mangea de bon appétit en compagnie de ses hôtes. Le repas fut agréable et plaisant, tous engloutissaient leur nourriture dans une bonne ambiance. Seto trouvait les commerçants sympathiques, et commençait à douter qu’ils soient malhonnêtes. Le problème de livraison était sûrement un incident dont ils n’étaient pas au courant, et encore moins responsables. A la fin du déjeuner, une douce torpeur assoupissait le Nara, lorsque le patriarche, le regardant, lui dit :
« Vous souhaitiez me parler, si je ne me trompe pas. Suivez-moi dans ma tente, nous y serons tranquille pour causer affaires. »
Le vieillard l’entraîna un peu plus loin dans le campement, puis, lui désignant une tente plus grande que les autres, lui fit signe d’entrer. Seto s’exécuta. Une fois à l’intérieur, l’homme lui demanda la raison de la visite que le genin leur rendait. Celui-ci répondit :
« Je suis là pour vous parler de la livraison à Suna de petits pains. Ils sont censés être livrés chaque semaine, mais depuis un mois nous n’en avons pas reçu. Comment expliquez-vous cela ? »
Une lueur d’incompréhension catastrophée apparut dans les yeux de son interlocuteur. Les yeux, le miroir de l’âme. Une fois de plus, Seto pouvait constater à quel point c’était vrai. Le vieillard protesta en balbutiant :
« Co-comment est-ce possible ? Les petits pains partent régulièrement, comme d’habitude, et on nous avait pourtant assuré qu’ils avaient été livrés normalement, nous n’étions pas au courant, je vous assure ! »
Dès la première phrase, le shinobi sut que cet homme était sincère. Il disait la vérité, ni lui ni les siens n’avaient entendu parler de ce problème. Mais alors… qui ? Ni lui ni les siens ? Si, forcément, au moins un des siens.
« Qui est la personne qui vous a assuré que les petits pains avaient été vendus correctement ?
- Mais… Celui qui les a livrés ! Un jeune homme, très prometteur, qui s’est installé chez nous il n’y a pas longtemps ! Il nous a même rapporté l’argent des recettes ! D’ailleurs, il est en ce moment même en route pour votre village caché afin de vous apporter la marchandise. Alors vous voyez bien qu’il est au-dessus de tout soupçon ! Mais je suis d’accord avec vous, il faut résoudre cette affaire, et de toute urgence ! Nous allons faire tout notre possible, pour vous aider, c’est promis, car comme nous le disons toujours, le client est roi ! »
Quoique le patriarche puisse en dire, Seto trouvait ce jeune vendeur éminemment soupçonnable. Il remercia le vieil homme, et, feignant d’abandonner l’affaire, lui demanda l’hospitalité pour la nuit. Cette requête fut acceptée de grand cœur, le marchand semblait soulagé que le genin ait renoncé à accuser son employé. Mais c’était en réalité une ruse de la part du jeune shinobi du Sable : il venait d’apprendre que le livreur était (censément) en train de livrer les petits pains, il allait donc créer un clone de vent pour suivre, ou essayer de rattraper, le livreur, et pendant ce temps, il allait rester sur ses gardes, attendant le rapport de son kaze bunshin et le retour du marchand. Le lendemain, si comme il le pensait le jeune homme était coupable, il le confondrait en public. En attendant...
« Fuuton ! Kaze bunshin no jutsu ! »
Un clone de vent apparut. Seto lui donna ses instructions, puis, quand son double fut parti, son bandeau sur les yeux pour courir deux fois plus vite, il se retira dans la tente qui lui avait été attribuée pour la nuit et se coucha, un kunai à portée de main, au cas où.
Pourtant, n’arrivant pas à s’endormir, il garda les yeux grands ouverts jusqu’à une heure avancée de la nuit. Le temps passa… Il sombra lentement dans le sommeil, sans même sans rendre compte…
Avant l’aube, une main le secoua pour le tirer de son rêve. Il bondit sur ses pieds, prêt à effectuer un jutsu pour se défendre, mais il se reconnut lui-même à temps.
« Ah, bien… Tu as réussi ce que je t’avais dit ?
- Oui, je vais te faire mon rapport. Alors… Pendant la première partie de la nuit, j’ai cherché partout ce jeune marchand. Mais en vain. Il n’était pas près du village, il n’était pas non plus près du bivouac… J’ai décidé de l’attendre à proximité du campement, j’ai dû patienter assez longtemps, mais il a fini par venir. Etrangement, la direction d’où il venait était exactement à l’opposé de Suna. Il était à pied. La caisse dans laquelle il transportait sa livraison était vide, et il était en train de compter une certaine somme d’argent, assez nerveusement. Mais là où il m’a surpris, ça a été quand au lieu de rentrer dans le convoi où se trouvaient tous les autres marchands, il a continué sa route droit devant lui. Je l’ai suivi discrètement. Il est allé assez loin, au campement de marchands concurrents. Il est rentré, a remis de l’argent à leur chef, en disant que la livraison était faite, et est resté dormir chez eux. Et moi, à ce moment là… Je suis revenu ici.
- Et qu’est-ce que tu en penses ? Je veux dire, maintenant qu’il nous a prouvé qu’il était bien coupable, pourquoi fait-il ça ? Quels sont ses bénéfices, etc… ?
- Eh bien… J’ai espionné, c’est ton job de réfléchir. A plus ! »
Et le clone se dissipa dans un nuage de fumée. Que ces kaze bunshin étaient énervants parfois ! Enfin, Seto avait quand même beaucoup de chance, celui-ci avait accompli correctement son travail et rapporté des informations de la première importance.
Maintenant à lui de cogiter… Heureusement qu’il était un Nara, car ce clan était connu pour son intelligence, ses facultés de réflexion et de déduction… Apparemment, cet homme travaillait à la fois pour deux compagnies de marchands ambulants, mais quels étaient ses bénéfices dans cet affaire ? Et pourquoi allait-il vendre les petits pains ailleurs qu’à Suna, puisque de toute façon il les vendait ? Enfin, comment, puisqu’il rapportait à chaque fois l’argent des recettes, pouvait-il payer la même somme à deux compagnies sans prendre sur sa solde ? Le genin mit en route toutes ses suppositions, des plus logiques au plus échevelées, pour tenter de résoudre ces trois interrogations. La nuit passa ainsi, et lui, malgré sa fatigue, réfléchissait toujours…
Enfin, au matin, lorsque la trompette des marchands retentit pour appeler au petit déjeuner et au proche départ, Seto secoua ses membres ankylosés et se leva lentement pour s’y rendre. Il avait trouvé… Du moins le pensait-il, en tout cas. Ses idées étaient tout à fait plausibles et logiques, encore fallait-il les vérifier. Ce qui n’allait pas tarder : il n’y avait plus qu’à attendre et le vendeur malhonnête lui tomberait tout cuit sous la main. Et alors… Il verrait ce qu’il en coûte de priver Suna Fûgure no Sato de petits pains. Au cours du petit déjeuner, l’impatience du jeune homme était à son comble, et il avait du mal à soutenir maladroitement une conversation avec le patriarche :
« Alors jeune envoyé de Suna, avez-vous réfléchi pendant la nuit pour résoudre ce malheureux problème ?
- Oui, je pense y être arrivé. Mais je préfère ne pas vous le dire tout de suite, car je me trompe peut-être, et je ne suis pas sûr de mes conclusions, mais…on verra.
- Vraiment ?! Tant mieux ! J’espère au moins que vous avez renoncé à accuser mon vendeur, qui a toute ma confiance et… D’ailleurs tenez, il revient ! »
En effet, l’homme s’avançait au milieu du campement, sa caisse vide toujours sous le bras, tendant au vieillard une somme correspondant au prix des petits pains.
« Tenez Oshiro-sama, voici les recettes de la livraison.
- Merci. La marchandise a bien été livrée au village caché du Sable comme d’habitude ? »
Cette question rendit le jeune vendeur méfiant, mais il répondit tout de même prudemment :
« Bien sûr, pourquoi cette question ?
- J’en suis heureux. Vois-tu, le genin de Suna ici présent, nous assure que son village n’a pas reçu de petits pains depuis plus d’un mois. »
L’homme tourna d’un seul coup son regard vers Seto, vers son bandeau frontal plus précisément, s’aperçut de sa présence, et la panique put se lire sur ses traits. Mais avant que personne dans le camp n’aie rien remarqué, et encouragé par leur absence de réaction, il bondit pour s’enfuir. Mais une force supérieure à sa volonté semblait le retenir sur place. Le shinobi eut un grand sourire, avant de lui adresser la parole :
« Tu es désormais prisonnier de mon Kagemane. Il t’est impossible de bouger sans que je le veuille. Je prévoyais ta fuite, aussi ai-je envoyé mon ombre te retenir alors que ton patriarche parlait. Maintenant, je vais t’interroger, et te faire révéler à tous pourquoi tu n’as pas vendu à Suna la marchandise comme prévu. Eh oui, j’ai envoyé un de mes clones te suivre hier, et il a vu que tu allais à un campement concurrent « donner l’argent des petits pains », disais-tu. Et tu venais de l’autre côté du désert, tu les avais donc vendus ailleurs. Tu travailles pour deux compagnies, ainsi tu reçois un double salaire, mais il reste quelque chose que je ne comprends pas. Pourquoi allais-tu vendre ton produit à d’autres personnes, et comment arrivais-tu à donner l’argent de la vente deux fois, à deux personnes différentes ? »
Le marchand cracha aux pieds de Seto, puis au bout d’un moment, fut forcé de répondre :
« Oui, j’avais même un salaire spécial plus important dans l’autre compagnie, et une paye assez importante dans celle-ci, ce qui me faisait un bénéfice assez sympathique. Pour l’autre question, c’est bien simple, j’allais vendre les petits pains au pays de la Poussière, où ils sont très rares, je les faisais payer deux fois plus cher et je redonnais l’argent à chaque chef de marchands. Sois maudit, toi et tous les ninjas, de m’empêcher de continuer ma combine ! »
Devant l’air stupéfait de tous les commerçants, le genin ne demanda pas de dédommagements, mais fit simplement promettre au patriarche de veiller à ce que le jeune homme soit sévèrement jugé, de poursuivre en justice l’autre compagnie, et de choisir quelqu’un de plus sûr à l’avenir. Avant que les remerciements ne commencent à arriver, il était déjà parti.
MISSION TERMINEE