Mauvaise humeur et conséquences... [Irol Shiranui]

Les toits du village de Suna. Un lieu ordinairement calme, paisible, et principalement coupé du reste du village. C'était exactement pour cette dernière raison que la jeune Temari se déplaçait sur les hauteurs du village du Sable. Depuis quelques temps, elle ne souhaitait avoir que la solitude comme compagne, et ne bougeait presque plus de chez elle. Malade ? Non, plutôt fatiguée. Ses pas se faisaient à peine perceptibles, que ce soit pour elle ou pour les habitants du voisinnage, et la kunoichi en était satisfaite. Lentement, elle déambulait. Le souffle du vent lui carressa un peu vivement le visage et, pour la première fois depuis longtemps, elle souri en rêvassant. Dans sa tête, tout était embrouillé, mais malgré ce qu'elle pensait, sortir de sa maison faisait du bien à la Chûnin. Celle-ci cheminait avec vigilance. A une pareille hauteur, ce n'était pas franchement sûr de s'en sortir sans problèmes en cas de chute. Et pourtant, même si elle y faisait attention, c'était surtout par reflexe car Temari ne se souciait pas d'elle-même.

Au bout d'un bon moment de marche, la kunoichi finit par s'arrêter et s'assit face au centre de son village natal. Les jambes croisées en tailleur, elle posa son regard turquoise sur l'étendue habitée qui s'offrait à elle. Son sourire s'effaça alors. Temari soupira, baissant les yeux sur ses mains. Paumes tournées vers le ciel azur, ces dernières se refermèrent lentement de façon à devenir deux poings. Les sourcils de la jeune fille se froncèrent, et d'un coup vif, Temari frappa le toit de sa main gauche avec colère. La douleur se propagea dans tout son bras. Feignant de ne pas s'en rendre compte, la Chûnin reposa simplement sa main gauche à sa place initiale. Elle songeait à sa famille. Sa mère, décédée à la naissance de son frère Gaara, Gaara vaincu par une révolte récente, son père assassiné quelque part dans le désert... Et un autre frère dont elle n'avait aucune nouvelle. A dire vrai, Temari commençait sérieusement à quitter le village caché du Sable, devenu le nid de lourds souvenirs.

Soudain, alors qu'elle poussait un nouveau soupir, la kunoichi ouvrit subitement les yeux. Un bruit léger attira son regard et, méfiante, la jeune fille serra la mine. Le soleil se couchait, l'empêchant de correctement distinguer la silhouette de celui ou celle qui s'approchait. Cependant, Temari ne chercha pas à garder sa curiosité, agissant malheureusement avec mauvaise humeur.

- Eh toi, qui es-tu !?

Les yeux fermés, la bouche baie, Irol s'entraînait. Quelle drôle façon de le faire vous me direz-vous, mais en réalité c'était son sens auditif très développé qu'il cherchait à perfectionner. En effet, c'était un jeune homme perspicace et très perfectionniste détestant échoué de nature. Sa détermination lui permettait de toujours dépasser ses limites, même dans un simple entraînement aux lancés de shurikens, il voulait en faire plus qu'il ne fallait. Ce n'est pas faute de ne s'être jamais retourné contre lui, à la fin de chacun de ses entraînement ses réserves de chakra son plus proche de 0% que de 10%. Mais rien de tout ça ne qui faisait froid aux yeux depuis un terrible évènement, depuis plusieurs années, sa famille proche ne lui a donné aucun signe de vie, ou peut être le contraire ...

Son caractère avait changé entre cet horrible évènement et aujourd'hui, Irol n'était plus le petit gamin trouillard qui ne savait même pas se battre, le petit bambin que tout le monde se sentait contraint de le protéger, l'enfant qui n'arrivait pas à protéger ce qui est cher à ses yeux. Maintenant il a un rêve, un espoir, un devoir et il fera tout pour les accomplir, tel est son nindô.

Comme d'habitude, suite à son entrainement quotidien, le jeune genin allait se détendre en plein cœur de Suna. Il aimait tant parcourir la grande rue marchande et de redécouvrir à chaque fois les petits commerces peuplant l'allée. Faire les commissions à l'épicerie, une corvée devenue plaisir grâce à la bonne humeur général dans ce magnifique village. Mais l'endroit qu'il adoré par dessus tout était les toits de surveillances de Suna. Pourquoi ? Tout simplement car contempler le désert était un de ses passes temps favori. Au loin les oasis se dessinaient, prêt à accueillir des visiteurs assoiffés. Mais ce jour-ci, en grimpant au plus haut des tours, à sa place fétiche, Irol aperçut une jeune femme assise, plongé dans sa mélancolie, le regard vagabond et l'esprit dans les étoiles. A un tel point que la bruyante arrivée du garçon ne l'avait même pas perturbé. Lorsqu'elle réagit enfin, sa mauvaise humeur se reflétait dans ses mots.

- Eh toi, qui es-tu !?

Quelle froideur émané de ces mots. Mais évitant de chercher les embrouilles, il préféra répondre calmement plutôt que brutalement.

- Je me nomme Irol Shiranui, et toi, qui es-tu ? Que fais-tu ici ?