Tenchu Ayame Civil
Nombre de messages : 1483 Age : 33 Localisation : Kurokage, Rokusho (Yiren), Kaguya. Nindô : Sauver Futae, et prouver à mon frère que je suis une grande Kunoichi ! Date d'inscription : 29/04/2007
| Sujet: Et quand rien ne va plus! Mar 22 Avr 2008 - 12:38 | |
| La tête en arrière, le dos appuyé contre une des pierres jonchant l'entrée d'une grotte, une femme somnolait silencieusement. Alors que sa poitrine n'esquissait pas le moindre mouvement, les mèches brunes se soulevant et retombant légèrement sur ses lèvres indiquaient à elles seules qu'elle respirait. Son visage, calme et reposé, portait bien quelques cicatrices et de jeunes rides aux coins des yeux, mais elles n'altéraient en rien à sa beauté. Légèrement creusées, ses joues affinaient ce visage aussi bien qu'elles témoignaient d'un éprouvant passé... Autour d'elle allaient et venaient quelques loups à la forte carrure, le poil fort et luisant sous les rayons d'un Soleil de fin d'hiver. Tous s'arrêtaient un instant à la vue de cette femme, inclinant respectueusement la gueule, et ce même si elle ne les regardait pas. Trop occupée à se laisser bercer par la tiédeur de l'astre, elle avait peu à peu dérivé dans la somnolence, presque un état second. Et elle pensait. Oh que oui elle pensait, et pas à n'importe quelle petite affaire. Elle avait gros à traiter en ce moment... Le chant d'un oiseau dessina sur ses lèvres un sourire effacé. Elle étendit ses jambes, jusqu'à lors croisées et raides comme le bois. A peine quelques mouvements et elle faisait déjà la grimace. Ses muscles se plaignaient d'une bien lâche façon ; ce genre de courbatures avait de quoi vous réveiller un mort! Le chemin pour venir avait été fatiguant et de longue haleine, ce repos était bien le bienvenu après tout... -Ayame-Hime! Ayame-Hime!Perdu. -Ayame-Himeeeeeeeeeee !!Une voix légèrement aiguë et vraisemblablement surexcitée extirpa brusquement la jeune femme éreintée de son repos. Les yeux jaunes et fendus par une mince pupille s'ouvrirent peu à peu à l'intru, surmontés de sourcils froncés d'irritation. Son regard se mit à suivre une petite boule de poils, courant alors dans tous les sens avant d'accélérer à nouveau en tournant autour d'elle. Soupirant, et exaspérée d'avoir ainsi été dérangée, la Kunoichi grommela : -Cesses donc de me nommer ainsi, je ne suis pas princesse et ne l'ai jamais été. Et puis que veux-tu cette fois-ci? Hein? ChikoCh- .... CHIKO-CHAN! Arrêtes de courir partout!!-Oh!La petite boule de poil cessa de caracoler, et s'assit devant Ayame, la fourrure tremblant encore d'excitation. Haletante, la langue sortant de sa gueule en pendant d'une façon bien mignonne sur le côté, un bébé louve couleur d'automne se présenta alors aux grands yeux jaunes la surplombant. Ses petites pattes semblaient jouer avec la terre, comme pour compenser sa bougeotte incontrôlable, et un regard pétillant de fougue et d'entrain inspectait chaque trait du visage de la Kunoichi. -Ayame-Hime, j'ai un me-me-message pour vous d'la part de Griffin-SamaAAaaAA!! Elle pouffa. Il paraît que votre fils, Chô-Sama, a été appelé par les Gardiens pour je ne sais quelle cérémonie d'Implantation de l'Âme.-QUOI?Elle se leva d'un bond, et Chiko sursauta dans la surprise. Cette dernière, pensant d'abord que la Sabreuse voulait jouer, se mit à secouer sa queue et japper de joie... Mais dès lors qu'elle croisa le regard noir et rongé par l'inquiétude d'Ayame, elle gémit en la passant entre ses jambes et en baissant les oreilles. Elle savait qu'elle ne pouvait rien faire. Une fois que ça avait commencé, rien n'allait pouvoir les arrêter. Ils étaient bien trop puissants... Ainsi donc, tout allait se finir de cette manière? Il était bien injuste de voir les choses comme cela. Combien de fois avait-elle tenter de raisonner les Gardiens dans leur sombre folie? De si nombreuses et de si maintes fois... Maintenant debout, accablée par une foule de ressentiments, elle voulu d'abord fondre en larmes. Mais tout resta coincé au fond de sa gorge, et un simple hoquet s'en échappa. Tout cela était tellement injuste... Il n'a que cinq ans, il a encore tant à vivre! Toute son enfance va être gâché par le bon-vouloir des chefs légitimes du clan Kurokage! Ayame porta ses mains à son visage, effleurant un instant ses lèvres tremblantes. Ses paumes en devenaient moites, et une vieille cicatrice rougit sous la pression d'une veine battante sur sa tempe. Elle jeta un dernier coup d'oeil à Chiko, la priant de prendre congé, et en détourna complètement le regard, le portant au loin sur la vallée. Mais qu'est-ce qu'elle allait bien pouvoir faire pour empêcher ça? Rien, absolument rien... Il n'y a plus rien à faire. L'heure est venue pour Chô Tenchu, Kurokage de son sang, de devenir le réceptacle de l'âme de Kuro, fils des Gardiens, décédé pendant la Grande Guerre des Loups. Et cela fait, il existera un Kuro no Chô, plus dangereux et plus proche de renaître que Kuro no Ayame. -(Quelle horreur)se mit alors à penser Ayame. Cet être qui a déjà tant tué, allait être implanté dans un nouvel enfant. Mais quand est-ce que les Gardiens comprendront qu'il est vain d'essayer de faire renaître leur fils par le biais d'êtres humains? Tout cela est devenu si futile... Le visage d'Ayame se troubla, et sa bouche se tordit dans tous les sens, comme si elle voulait pleurer, mais que quelque chose l'en empêchait. Les loups du clan l'évitaient à présent, sentant bouillir dans ses entrailles une colère sans nom. Ses joues, à la teinte essentiellement pâle et blanche, devinrent plus rosées et remontées. -C'est monstrueux...Elle fit volte-face, tournant le dos à une petite Chiko qui n'était toujours pas parti, et à la vallée verdoyante. Elle faisait maintenant face à l'entrée de la grotte Kurokage, antre suprême des Gardiens et du clan, refuge de tous les Loups du même sang. Une odeur de viande et de souffre s'en dégageait, et des relents d'humidité se laissèrent porter par de léger courants d'air jusqu'au nez animal de la Kunoichi. Elle savait pertinemment que si elle tentait de franchir cette entrée, elle se ferait tuer. Mais... Si elle perdait Chô, si il ne supportait pas le scellage... Elle en mourrait également. Alors pourquoi ne pas tenter? Elle avança d'un pas décidé, élancé presque, avant de stopper net devant les dernières limites. Un temps d'hésitation qui lui sera fatal ; elle finit par s'effondrer à genoux, et pleurer toutes les larmes de son corps dans un silence cérémonieux et triste. -Quelle horreur! Quelle horreur, quelle... Horreur... | |
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