Aoi prend pleinement conscience de sa destinée (Privé)

Aoi suivait silencieusement Mei-Oh, qui marchait d'un pas lourd à travers les bosquets de Cha no Kuni. Il est vrai que le démon ne pouvait pas se dématérialiser car il avait d'une part utiliser trop d'énergie pendant son combat avec les deux amants, et d'autre part il ne pouvait pas se permettre de laisser Aoi lui faire faux bond.

Celà faisait des heures qu'Aoi le suivait et le sang de la Légende se mettait à bouillir de plus en plus. Jusqu'au moment où, exaspéré, il se stoppa net ce qui fit s'arreter le démon qui soupira lourdement, comme s'il s'attendait à une réaction de ce genre de la part d'Aoi.

"Celà va durer encore longtemps cette balade dans la forêt, démon ? Nous marchons depuis environ trois heures et j'ai l'impression que nous sommes à peine arrivés. Pourquoi ne te sers tu pas de tes pouvoirs pour nous emmener directemment à l'endroit où tu souhaites nous conduire ?"

Mei Oh se tourna alors vers Aoi et se mit à ricaner, comme amusé par l'impatience et l'envie d'en découdre du patriarche du clan Rokusho.

"Ne sois pas si impatient, Rokusho. Tu ferais même mieux de t'habituer à ce rythme de vie car crois moi ,en acceptant de me suivre, tu t'es toi même condamné à une longue période de servitude."

Mei Oh se détourna à nouveau d'Aoi et avanca d'un pas comme pour reprendre la marche, juste avant de lacher:

"Et de toute manière, comme je te l'ai dit: j'ai besoin de toi pour pouvoir à nouveau me servir de la totalité de mes pouvoirs. Je ne peux donc pas nous emmener directemment au sanctuaire ..."

Mei-Oh n'eut même pas le temps de terminer sa phrase qu'Aoi fonca sur lui, sabre au clair. Il asséna un coup rapide dans le dos du démon... qui disparut.

*Quoi encore ?!? M'aurait-il fait croire qu'il était à bout de force pour me berner à nouveau ?*

Aoi sentit alors un puissant chakra surgir de nulle part et se diriger vers lui: Mei Oh revenait à l'attaque en formant des sceaux qu'Aoi avait dejà vu auparavant.

"Tu n'es qu'un imbécile, Rokusho. Crois tu réellement qu'un démon de mon rang puisse être aussi faible qu'un humain à bout de force ? La force de mon Ki surpasse largement ton niveau de chakra, quelque soit mon état de faiblesse apparente. Abandonne tout espoir de me vaincre maintenant que tu as choisi la servitude pour épargner celle que tu aimes et te débarasser de ton mal ! Soumets toi pour de bon !"

Mei-Oh dégaina sa large épée et frappa Aoi dans le dos. La Légende de Suna, elle aussi affaiblie par son combat d'auparavant, contra le coup avec Hitaza et à l'aide d'une rapide feinte de corps. Il était décidé à échapper au démon-sorcier coute que coute, et en le vainquant.

"Tu as encore de bons restes, Aoi... mais crois tu vraiment que celà va compenser ta faiblesse naturelle qui te rend si facile à canaliser ?"

GOHKOYO AN'GYO !

Aoi sentit alors qu'il serait à nouveau plongé dans ce genjutsu paralysant s'il regardait le démon droit dans les yeux comme la première fois. Il ferma alors rapidement les yeux et se fia uniquement à son dojutsu pour le repérer. Il sentit Mei-Oh se déplacer grâce à sa technique de dématérialisation. Il put suivre à la trace le démon grâce aux infimes résidus d'énergie qu'il laissait à chaque téléportation. Aoi se basait exclusivement sur son instinct pour prédire où ce dernier allait frappé, mais ce n'était pas chose facile les yeux fermés et sans pouvoir se répérer par rapport à un environement qui n'émettait lui pas de chakra pour le distinguer.

Il sentit alors qu'on se déplacait derrière lui rapidement. Il vrilla tandis que Mei Oh réapparaissait et chargeait Aoi en tendant son épée vers l'avant telle une lance. Aoi retomba sur le flanc de la large épée et se mit à sourire tout en gardant les yeux fermés.

*Quelle perception inouie... il a été capable de lire tous mes déplacements les yeux fermés avec son dojutsu activé. C'est à peine croyable après le combat que nous nous sommes livrés il y'a peu.*

"Humpf. On dirait que ta chance vient de tourner, Mei-Oh. Il est tant pour moi de reprendre ma liberté et te renvoyer là d'où tu viens. Adieu !"

D'un geste vif et meurtrier, Aoi planta Hitaza en plein coeur du démon sorcier qui lacha un petit cri de surprise tandis que le patriarche du clan Rokusho ouvrit les yeux en plantant la lame de plus en plus profondément dans la chair rougeatre de Mei-Oh.

*C'est fin...*

"Hum... tu ne sembles toujours pas comprendre à qui tu as à faire, on dirait ?"

"Comment ?!?"

Mei-Oh se mit alors à ricaner de sa voix rauque et ténébreuse, mettant sa main gauche sur la lame d'Aoi et la retirant d'un coup sec. Il se mit alors à dévisager Aoi qui fut pris à nouveau dans le genjutsu visuel du démon.

*Je me suis fait avoir.... Ch..*

Aoi perdit soudainement l'équilibre, tout semblait s'obscurcir autour de lui tandis qu'il tomba sur le fesses au milieu du bosquet. Il ne vit plus que l'obscurité autour de lui, une pénombre si oppressante qu'il était obligé de fermer les yeux pour ne pas se sentir pris et absorbé par cette dernière. Il plissa ses paupière et vit alors 5 petites lueurs à quelques centimètres de lui et sur sa gauche.

"Qu'est ce que c'est que çà encore ?"

"Oh celà ? Un simple gage afin de m'assurer que tu ne tenteras plus de te rebeller jusqu'à ce que nous arrivons au sanctuaire. Je crois que tu connais bien ce genre de sceau, étant donné que tu en as deja apposé quelques un au cours de ta vie."

"Se.. serait-ce ?"

Les lueurs se rapprochèrent soudainement et entrèrent en contact avec la base du cou d'Aoi, à l'emplacement même où se trouvait sa marque maudite.

FUUJA HÔIN !

Une intense sensation de brulure se répandit en Aoi tandis que Mei-Oh lui apposait le sceau d'emprisonement du Mal. Il serra les dents pour ne pas hurler malgré le mal qui le rongeait présentement, car la fierté de son clan le lui imposait. Il luttait désespérement pour ne pas exprimer sa douleur en présence de son ennemi, pour ne pas lui montrer qu'il était vaincu, pour ne pas lui donner l'espoir qu'il le servirait fidelement...

Mais c'en était trop: et lorsque le sceau fut apposé et entoura la marque maudite, Aoi face contre terre, amortissant sa chute avec ses mains tendues vers le sol.

Mei-Oh s'avanca alors vers lui et lui attrappa les cheveux avec sa main corrompue. Il regarda fixement Aoi dans les yeux tandis que l'ancien Kazekage le regardait avec un rictus de douleur et un regard plein de haine.

"Tu es trop fier et trop borné pour admettre ta défaite encore une fois, n'est ce pas ? Pauvre petit mortel pathétique, ta fierté seule ne te permettra jamais de me vaincre. Et maintenant que j'ai apposé ce sceau sur ta nuque, crois moi que tu vas toi même la refreiner pour espérer revoir ta chétive et pitoyable compagne un jour où l'autre..."

"Va au diable... suppôt de Satan, humpf !"

Mei Oh rejetta violemment Aoi qui retomba dos contre terre quelques mètres plus loin. Il vit alors volte face et se remit à marcher comme si de rien n'était, laissant Aoi gisant sur le sol.

"Leve toi et suis moi sans faire d'esclandres... sinon crois moi que je n'hésiterai pas à rompre partiellement notre promesse et à achever Sakuragami d'une façon si sadique et si cruelle que son âme souffrira encore des douleurs que je lui infligerai, et ce même dans l'autre monde ! Debout à présent, cesse de jouer les héros et honore ta part du marché sans faire d'histoire."

Aoi prit appui sur ses bras lentement, essayant péniblement de se lever. Il savait que Mei-Oh essayait de faire pression sur lui mais à présent le patriarche du clan savait que le démon sorcier serait bien capable de s'en prendre à nouveau à celle qu'il aime. Tandis qu'il se relevait, les paroles de Mei-Oh prononcées lors de leur premier affrontement raisonnait encore dans sa tête.

"Si j'épargne celle que tu sembles chérir plus que tout, tu devras en échange me suivre et accomplir ce pourquoi je t'ai choisi. De plus, je peux t'aider à révéler ta vraie puissance et t'oter ce maléfice qui te rend bien plus faible qu'il n'augmente ta force... Tu es gagnant dans tous les cas, sauf si tu t'évertues à me résister encore et encore et dans ce cas tu condamnes ta compagne à mort. Le choix que je t'offre ne te semble-t-il pas avantageux, Rokusho ?"

Aoi était à présent debout mais courbé car très sérieusement affaibli par la marque que venait de lui apposer le démon sorcier. Il resta stoique tandis que le démon s'arreta à nouveau.

"Je... je dois protéger celle que j'aime, quite à pactiser une fois encore avec des puissances occultes. Je ... m'avoue vaincu... mais rira bien qui rira le dernier, sorcier."

"Hum, nous verrons celà..."

Aoi et Mei-Oh se remirent donc en marche vers le sanctuaire du démon-sorcier, le patriarche Rokusho récupérant lentement ses forces à l'aide du Ki stocké dans son organisme et en se servant de ses capacités médicales.

Qu'allait-il donc bien découvrir en suivant le sinistre sorcier jusqu'à son antre mais surtout, qu'attendait Mei-Oh de la part d'Aoi ?

Une heure s'était écoulée depuis la vaine tentative de rébellion d'Aoi. Le ninja de Suna marchait doucement derrière le démon sorcier, ses plaies guérissant lentement à l'aide du Ki qu'il avait concentré en lui pendant ces dernières semaines. Le chakra curatif redonnait quelques forces à Aoi mais ce dernier se doutait bien que çelà ne serait pas suffisant pour vaincre Mei-Oh.

Et puis, la Légende de Suna semblait presque résignée au fait qu'il devrait servir le sorcier pendant quelques temps afin de se libérer du mal qui le rongeait et de préserver la sécurité de sa bien aimée. C'est avec un ton légèrement méprisant qu'Aoi adressa alors une question au sorcier-démon.

"Ce but dont tu m'as parlé. Ne crois tu pas qu'il serait tant que tu m'expliques ce que tu attends de moi et qui nécessite les attributs génétiques de mon clan, sorcier ? Humpf..."

Aoi regardait le démon qui continuait de marcher, mais qui tourna légèrement la tête pour s'adresser à lui.

"Hum... Soit, puisque tu désires en savoir plus, je vais te l'expliquer. Comme tu as pu le contaster, je ne peux pas utiliser l'ensemble de mes pouvoirs pour la simple et bonne raison que j'erre actuellement entre deux mondes..."

Aoi le regarda interloqué, ce qui fit soupirer bruyament le sorcier.

"Que veux tu dire par "errer entre deux mondes" ?

"Je savais que mon statut dépasserait l'entendement d'un simple mortel... Je suis actuellement prisonnier du monde spectral, un monde où errent les âmes des défunts tandis qu'elles attendent une possible réincarnation ou aspirent au repos éternel. Mais tu vas sans doute me demander comment je peux intérargir avec toi en étant une sorte de fantome ? Et bien tout simplement car j'utilise un portail démoniaque, une sorte de lien entre nos deux mondes que j'utilise pour me réincarner de façon temporaire variant en fonction du Ki que j'ai encore en réserve..."

Il était vrai que ce genre de choses dépassaient largement l'entendement d'Aoi sur quelques points, mais l'ancien Kazekage pourvait parfaitement comprendre le statut de Mei-Oh car il connaissait très bien les notions "d'autres dimensions"...

" Nos deux affrontements ont mis à mal la quantité de Ki que j'avais stocké afin de me libérer temporairement de ma prison pour... te rencontrer. Je dois regagner le monde spectral au plus vite par votre faute, mais j'ai atteint mon but en te soumettant finalement à ma volonté..."

"Cela ne me dit toujours pas ce que tu attends de moi précisement, sorcier. Viens en au fait et permets moi d'honorer ma dette le plus rapidement possible..."

Mei-Oh esquissa un petit rictus démoniaque avant de répondre à Aoi.
"Ta motivation fait plaisir à voir. Mais comme je te l'ai deja mentionné, ta dette n'est pas prête d'etre épongée, crois moi. Pour tout te dire, j'ai besoin de tes aptitudes très particulières pour me permettre de sortir enfin de mon exil forcé. Tu vas être l'instrument de ma libération, tu seras celui qui ravivera l'énergie de mes tenketsus, un par un."

Aoi s'attendait à une mission de ce genre, mais il se demandait bien comment il était possible de raviver des points de circulation de chakra, mais surtout pourquoi Mei-Oh avait besoin de lui pour celà alors que rien se semblait lié les dons d'Aoi à ce phénomène ?

" Raviver des tenketsus... rien que celà, humpf ? Je ne vois vraiment pas en quoi je peux t'être utile alors, démon."

"Hu hu... et bien c'est parce que tu as à peine conscience des pouvoirs phénomenaux que tu possèdes, Aoi Rokusho. Mais ne t'en fais pas, l'heure de la révélation approche: nous voici au sanctuaire."

Aoi n'avait même pas remarqué l'immense grotte qui se dressait devant eux à présent, tant il était occupé à converser avec le démon-sorcier. Il sentait qu'une énérgie puissant émanait de la caverne, une énergie puissante et maléfique.

La Légende de Suna fut alors tiré de ses pensées par un bruit qu'il connaissait bien à présent, celui de la dématérialisation du sorcier.

"Que..."

"Je t'attends aux tréfonds du sanctuaire, il est temps pour moi de regagner ma geôle. Cependant, n'oublie pas que tu restes à mon service et que même si je ne suis pas physiquement là pour te surveiller, le sceau de Fuuja Hoin se chargera de te le rappeller. Hate-toi."

La voix de Mei-Oh cessa de raisoner depuis le fond de la grotte et laissa le patriarche du clan Rokusho seul face aux ténébres.

*Je sens que je courre droit dans la gueule du loup... mais je n'ai pas vraiment le choix cette fois-ci, humpf*

Aoi activa son dojutsu ultime et s'enfonca dans la pénombre de la grotte, suivant les émanations de chakra démoniaque qui semblaient provenir de dessous la croute terrestre elle-même tant elles étaient difuses.

Qu'est ce qui attendait la Légende de Suna aux tréfonds du sanctuaire ? Tandis qu'il progressait dans les ténèbres, la réponse à cette question se profilait lentement à l'horizon.

La caverne était extrêmement sombre, mais Aoi se fiait aux émanations chakratiques qu'il ressentait pour se guider de façon adéquate, en évitant toute attaque ou même tout piège qui seraient surement impreignés de l'énergie maléfique qui émanait de ce lieu. Le patriarche du clan Rokusho s'avanca donc d'un pas sûr dans le souterrain, chaque pas le rapprochant davantage de la source de pouvoir qu'il ressentait jusqu'au plus profond de son corps.

La puissance émanant du lieu était en effet colossale, comme si plusieurs chakras s'étaient rassemblés et avait formé une entité d'une puissance inimaginable, démoniaque et dévastatrice. Ce pouvoir efrrayait quelque peu Aoi qui avait dejà fait l'expérience de ce genre de puissance dans le passé, quand il captura Yonbi, le bijuu à quatres queues, ou encore lorsque la marque maudite qui le faisait tant souffrir de manière chronique lui avait été apposée par Orochimaru.

L'ancien Kazekage ne savait également pas ce que lui réservait Mei-Oh, et surtout comment comptait-il le rendre plus fort après lui avoir oté la marque maudite, en supposant que le processus ne mette pas fin aux jours du patriarche Rokusho. L'esprit d'Aoi était envahi par le doute tandis qu'il aperçevait l'orée de la pénombre, marquée par une lumière d'un ton rougeâtre qui s'intensifiait au fur et à mesure que la Legende de Suna s'en approchait. Il touchait au but et il le sentait.

Quelques secondes plus tard, Aoi déboula dans une vaste salle souterraine d'où semblait provenir la source de puissance maléfique. Ce qu'il vit le surprit fortemment: au centre de la pièce, une sorte de brèche dimensionelle flottait, son contour et son intérieur oscillant tous deux tandis que de petits éclairs surgissaient de temps en temps, crépitant de manière sourde. La pièce était éclairée par une dizaine de cierges aux flammes rouges tandis que le sol était bardés de kanjis dont Aoi ignorait complétement la signification. C'etait une vision très impressionante qui s'offrait à la Légende de Suna.

Il s'avanca puis descendit un escalier de pierre sombre qui devait le mener directemment devant le portail. Il s'arreta en plein milieu de la structure, hésitant quelque peu tandis que l'activité du portail semblait redoubler d'intensité. Cependant, une voix rauque qu'il connaissait bien à présent vint le tirer de sa torpeur.

"Bien... maintenant que tu as fait tout ce chemin, avance près du portail et fais face à ta destinée. Je ne peux pas réellement te voir tant que tu ne te tiens pas en face de la barrière dimensionelle, mais ne te dis pas pour autant que je ne te sens pas..."

Aoi savait bien qu'il ne pourrait pas échapper à sa triste condition, c'est pourquoi la menace de Mei-Oh ne lui fit pas beaucoup d'effet, étant donné qu'il semblait s'être résigné à rembourser sa dette le plus rapidement possible. Le patriarche du clan Rokusho s'avanca donc face à la faille dimensionnelle et attendit les instructions de Mei-Oh.

"Je t'écoute, qu'attends tu de moi à présent... humpf ?"

Le visage de Mei-Oh apparut alors nettement à travers la faille, son large sourire trahissant la jubilation du démon après qu'il eut enfin réussi à attirer Aoi dans ses filets. Il se mit à rire de manière quelque peu démente, avant d'entamer un long monologue.

"Je t'ai dejà brievement explique ce que j'attends de toi, Rokusho. J'ai besoin que tu m'apportes suffisament d'énergie pour raviver la totalité de mes tenketsus afin que je quitte ma prison. Tu te demandes sans doute pourquoi un démon de mon rang a été condamné à l'exil dans cette dimension, n'est ce pas ?"

Aoi fit mine qu'il s'en moquait éperduement, ce qui fit sourire le démon qui lui narra tout de même son histoire.

"Hum... de toute manière nous avons tout le temps devant nous, donc autant t'expliquer ce que j'attends de toi avec le récit de ma très courte vie en tant que mortel. Oui, comme tu viens de le comprendre je n'ai pas toujours été ce que je suis. Je fus jadis un jeune sorcier plein d'ambition, avide de puissance comme tu l'as été toi aussi. Je désirais plus que tout maitriser l'art du Fuuinjutsu etm'élever au sein de la hiérarchie des sorciers. C'est sans doute ce qui causa ma mort ou plutôt... ma renaissance."

Aoi était assez intrigué par le récit du démon-sorcier à présent, tandis que celui-ci allait enfin donner la raison de sa puissance actuelle mais aussi celle de son emprisonnement et de l'état de dépendance que cela semblait créer chez Mei-Oh. Le démon s'était interrompu mais poursuivit rapidement son récit.

"J'ai donc cherché à entrer en contact avec une puissante entité, un démon ancestral et même l'un des plus puissants qu'il existe sur cette terre. Oui... bien plus puisssant que le démon subalterne que je suis devenu lorsqu'il a entendu mon appel. C'est lui qui m'a offert la coupe contenant son sang corrompu, c'est lui qui me l'a fait porté à mes lèvres et qui a scellé ma destinée. L'apparence que j'arbore devant toi, ma puissance qui te semble infinie, ma maitrise du Fuuinjutsu... tout celà, je le dois à Kérézan !"

Le nom prononcé par Mei-Oh fit réagir Aoi de manière quasi-instantanée. Il avait dejà entendu parlé de ce fameux Kérézan, c'était d'ailleurs tout récemment qu'il avait entendu ce nom pour la toute première fois, lors de la réunion du clan.

"Je n'ai qu'une chose à vous conseiller, membres du clan Rokusho, grand patriarche... Si vous entendez un jour parler d'un individu nommé Kérézan, faites comme si vous n'aviez rien entendu et ne vous melez pas de ce qui pourrait avoir attrait à cette personne. C'est tout ce que j'ai à dire..."

Telles furent les paroles de Kaito Inuzuka lors de la réunion tandis qu'Aoi demandait à chacun d'émettre son avis sur le rôle qu'aurait à jouer le clan face à de possibles menaces. Ainsi, Aoi savait désormais qui était Kérézan et il décida d'en savoir plus en questionnant le démon-sorcier qui fut jadis en contact avec le démon ancestral.

"Ce nom ne m'est pas inconnu. Dis moi en plus sur lui, que je puisse savoir qui il est réellement..."

"Je n'ai pas besoin de te communiquer ce genre de renseignements car j'ai totalement... comment dire... coupé les ponts avec Kérézan, et je ne veux pas que tu te mettes dans la tête un stupide projet en lien avec la politique de ton clan déchu vis à vis d'un être aussi démoniaque que lui. Sache seulement qu'il fut jadis mon mentor et un puissant démon mais dans sa tentative de dresser une terrible armée pour asservir le monde des shinobis, il fut stoppé tandis que tous ses serviteurs furent tués ou emprisonnés. Il connut lui même un sort semblables à ses sbires, et c'est tout ce qu'il méritait au final. C'est à cause de son ambition démesurée et ses projets fantasques que j'ai été emprisonné et que j'ai perdu la quasi totalité de ma puissance... Tou celà à cause de ce démon de malheur... il me le payera que ce soit dans cette vie ou dans une autre..."

Aoi esquissa un léger sourire lorsqu'il vit que le démon-sorcier semblait ne pas du tout apprécier le dénommé Kérézan, et qu'il ruminait sa haine contre lui comme le ferait un vieil homme impuissant envers un plus jeune qui lui manquerait de respect. Mei-Oh vit la réaction d'Aoi et se mit à esquisser un léger rictus maléfique, regardant le patriarche Rokusho droit dans les yeux.

"Mais comme je viens de te le dire, je n'ai que faire des faits et gestes de mon ancien maitre... tout du moins jusqu'à ce que je retrouve la totalité de mes facultés. Et c'est là que tu interviens, Rokusho. J'ai besoin du sang qui coule dans tes veines pour raviver mon énergie spirituelle et raviver l'ensemble de mes tenkentsus. J'ai besoin de toi... en tant que dévoreur d'âmes."

Aoi fut interloqué par les exigences du démon-sorcier. Un dévoreur d'âmes ? Comment la Legende de Suna pourrait devenir un tel chasseur alors qu'il n'y était pas du tout prédestiné ? Mei-Oh allait il lui oter sa seule source de puissance pour changer à nouveau la nature même d'Aoi ? L'ancien Kazekage fit un mouvement de bras marquant son refus, prêt à se battre pour se sortir de ce cauchemar irréel.

"Dans ce cas tu perds ton temps avec moi... et je perds le mien à écouter tes délires de dément ! Je ne suis pas un assassin et encore moins ce que tu appelles un dévoreur d'âmes. Jamais je ne céderai à ta requete, aussi bien parce que je ne le peux pas que parce que je ne le peux pas ! Adi...Gwaaaaaaargh"

Le Tori no Fuuin entoura la marque maudite d'Aoi se mit soudainement à scintiller sur la base de sa nuque, provoquant une immense douleur aux cervicales d'Aoi qui tomba genoux à terre. Mei-Oh fit alors jaillir sa main griffue du portail et enserra la gorge de la Légende de Suna, impuissante une fois encore face au démon-sorcier.

"Je t'ai dejà ordonné de ne plus te rebeller de la sorte ! L'avertissement n'a semble-t-il pas été clair ? Tu est pathétique, je n'aurais de cesse de te le répéter car tu me dégoutes... Tu me dégoutes de par ton ignorance totale du potentiel enfoui en toi... Tu ne vois pas plus loin que tes compétences héréditaires actuelles, mais tu détiens quelque chose en toi de beaucoup plus fort ! Tu n'es pas seulement un Rokusho de sang pur, mets toi çà dans le crâne, misérable petit mortel..."

Mei-Oh rejetta violemment Aoi contre la paroi de l'escalier menant au centre de la pièce, lachant un soupir d'agacement tandis qu'Aoi percuta la roche en crachant du sang. La douleur dans sa nuque s'était estompée mais le patriarche Rokusho était à quatre pattes au sol, le sang perlant toujours de ses lèvres mais l'Okaigan luisant de façon intense dans ses yeux, ce qui fit rire aux éclats le démon-sorcier.

"Hu hu hu... Voici que ta force intérieure semble se manifester, il était tant. Comprends tu enfin ce qui fait réellement ta force tandis que la marque sur ton cou demeure totalement inactive ?"

"Que... qu'est ce que..."

"Oui... tu la sens enfin ! Cette douce et belle puissance qui t'habite depuis ta naissance. Le sang du clan Nagi se manifeste finalement, il veut enfin se libérer de l'oppression que lui inflige le sceau maudit... et le sang noble des Rokusho. Laisse cette part de toi s'exprimer à présent... laisse moi te réveler tout ce que je sais sur les gènes que tes cellules recellent, laisse moi te faire voir ta vraie force, Aoi !"

Aoi s'appuya fermement sur ses mains et essayait de se relever lentement, ses muscles étaient tout aussi tétanisés par le choc que son esprit était confus: qu'était-ce donc que ce clan dénommé Nagi ? Que représentait Aoi pour lui et que représentait-il pour le patriarche Rokusho qui semblait revetir une si grande importance pour Mei-Oh ?

Quoiqu'il en fut, ce qui allait suivre allait clairement bouleverser la vie de l'ancien Kazekage, qui faisait à nouveau face au reflet de Mei-Oh à travers le portail tandis que le démon-sorcier s'apprêtait à révéler à Aoi tout la vérité sur une partie de son âme dont il soupçonnait à peine l'existence...

Aoi se releva d'un bond, prêt à faire face au rire du démon-sorcier et attendant que ce dernier lui en dise un peu plus sur la soit-disante "puissance" qui habitait le patriarche du clan Rokusho. Il était cependant vrai qu'il ressentait une force étrange en lui, une force qui était bien plus qu'un simple sursaut d'orgueil, ou même bien plus que la fierté hors du commun d'un membre du clan Rokusho et d'un affilié du clan Saiyan.

Aoi était assez étonné de voir l'énergie monter en lui de cette manière, sans avoir recours à la marque maudite que lui avait légué Orochimaru et que Mei-Oh semblait avoir endigué grâce au Fuuinjutsu. Cette énergie faisait même peur au dernier des Rokusho, ce qui ne manqua pas de faire rire Mei-Oh d'une façon toujours aussi démentielle avant que ce dernier ne reprenne la parole:

"Et bien, serait-ce la première fois que tu fais l'expérience des dons prodigués par ton affiliation au clan Nagi, Rokusho ? Hum...A croire que tu ignores donc complétement ce pourquoi tu es fait, hu hu hu... C'est navrant, mais celà ne rendra cette révélation et ta future formation que plus excitantes encore..."

"Mais de quoi diable parles-tu, démon ! Encore cette histoire à propos de cette soit-disante destinée que tu m'as tracé de toute pièce ??? Je ne connais pas ce clan Nagi dont tu ne cesses de me vanter les mérites !"

Mei-Oh leva la main vers Aoi depuis son portail dimensionnel, ordonna d'un simple geste à la Légende de Suna de se taire sous peine de voir le Tori no Fuuin s'activer de nouveau. Aoi comprit alors qu'il n'était que le spectateur et que c'était Mei-Oh qui tenait bel et bien les rênes : il devait écouter le récit du démon et en apprendre plus sur ses véritables intentions.

C'est ainsi que Mei-Oh ne se fit pas prier davantage et commenca ce qui s'annoncait être un long monologue sur le clan Nagi.

"Bien, je vais donc te parler du clan Nagi et je te conseille fortement de bien écouter ce que je vais te dire car il est essentiel que tu comprennes parfaitement qui tu es réellement, car les pouvoirs de ce clan sont les seuls qui me permettront de revenir dans ce monde... Tu dois tout d'abord savoir que ce clan est en faite une puissante secte de chasseurs de démons dont les membres sont tous issus de la famille Nagi, une famille dont l'on dit qu'elle a été bénie des Dieux afin qu'elle lutte contre leurs ennemis naturels et fasse triompher le Bien... Cependant, le sang des Nagi, quelque soit l'origine des gênes qu'il recelle, est un sang corrompu par de la pure puissance et c'est bien pour celà qu'il peut intérargir avec l'organisme de ceux que vous appellez les démons. Les détenteurs du genôme Nagi sont donc capables de faire appel à leurs plus vils instincts sans pour autant perdre totalement le contrôle d'eux mêmes et tout en dégageant une puissance phénomale ainsi qu'en éveillant un pouvoir effrayant qui est celui d'ôter le Ki des êtres vivants, voire de leur ôter leurs âmes..."

Aoi était stupéfait par l'étendue et la puissance des pouvoirs du clan décrites par Mei-Oh. Drainer l'énergie vitale des êtres vivants... celà semblait effrayant comme pouvoir. La Légende de Suna assimilait cette technique à un Kinjutsu pur et dur, il n'imaginait pas qu'un tel pouvoir puisse être accordé sans contrepartie et se doutait qu'il y avait anguille sous roche. Il s'avanca doucement vers Mei-Oh, titubant quelque peu après l'attaque infligée par le démon-sorcier, et l'interpella.

"Ce que tu racontes est assez surprenant, voire même effrayant... sorcier. Comment un tel pouvoir peut il être enfoui en moi sans que je sois victime d'effets secondaires ? Une telle puissance ne peut pas être révélée sans contrepartie, je m'en doute bien. Poursuis ton récit...humpf."

"Hum... tu es très décidement assez perspicace vis à vis de certaines choses, Rokusho. Il est vrai que ce terrible pouvoir à de facheuses conséquences pour ceux qui le detiennent, mais je trouve que le prix à payer pour obtenir une telle puissance est dérisoire, de mon point de vue d'être démoniaque : la contrepartie du don de drain de Ki est, outre le fait que le rituel consommera une grande partie de ton chakra, que chaque âme que tu absorbes ôte une partie de la tienne, autrement dit..."

"Je perds une partie de moi-même à chaque drain... comme si les âmes que j'avais absorbé tentait de trouver refuge dans mon corps. C'est donc celà le prix à payer..."

Mei-Oh fut surpris de la réaction d'Aoi: il ne s'attendait vraiment pas à ce que la Légende de Suna comprenne aussi vite qu'il devrait abandonner une partie de lui-même pour se servir du pouvoir des Nagi et devenir une sorte de chasseur d'âmes servant fidèlement le démon-sorcier. Cependant, Aoi avait réagi d'une manière tout à fait banale, presque sans expression d'indignation et de refus, comme si ce phénomène ne lui faisait pas peur.

"Je vois, humpf... Je vais donc devoir encore vendre mon âme au diable pour honorer ma dette alors ? Je ne vois vraiment pas en quoi ce pouvoir est différent de la marque que m'a apposé Orochimaru ! Tenterais tu de remplacer mon mal par un autre en profitant de ta position de force, sorcier ? Que fais tu de ta promesse ???"

Mei-Oh se mit à sourire, amusé par le nouveau sursaut d'orgueil imprévisible d'Aoi qui pensait avoir découvert le poteau rose. Cependant, la réponse du démon était loin d'être celle qu'Aoi attendait:

"Allons... ne tire pas de conclusions si hativement. Je n'ai qu'une parole, aussi démoniaque ma nature soit-elle... je ne compte absolument pas te berner et te faire miroiter cette puissance qu'Orochimaru t'a autrefois promis. J'ai déjà tout prévu pour que tu ne deviennes pas totalement vide et dénué de sentiments, comme les parents de ton arrière grand-mère..."

"De quoi parles-tu, démon ?!? Comment oses tu profaner la mémoire de mes ancêtres en ma présence ? Sache que j'ai encore assez de force pour défendre l'honneur des miens et je suis prêt à mourrir pour celà, quite à ne pas honorer ma dette et à te faire mordre la poussière en même temps que moi !!!"

"Arrête donc de fabuler, Rokusho !!! Je peux te tuer rien qu'en levant le petit doigt si je le désire... mais ce n'est pas dans mon intérêt pour le moment. Tu sembles avoir une très haute opinion de tes ancêtres, surtout sur ceux qui ne sont pas à l'origine de ton clan... surtout vis à vis des premiers Nagi."

C'est alors qu'Aoi fit le rapprochement entre le clan Nagi et lui-même: Mei-Oh venait de lui faire comprendre que celle qui lui avait transmis le génôme Nagi n'était rien d'autre que son arrière grand-mère, l'épouse du fondateur du clan dont Aoi était issu, Rokusho Ryosuke. Le clan Nagi était donc issue de la belle famille de l'aieul de l'actuel patriarche Rokusho, et voila donc pourquoi Aoi détenait outre le génôme du clan Rokusho celui des Nagi. Tout devenait clair à présent, même si de légers doutes se soulevaient dans la tête d'Aoi.

"Ina-baachan... Elle était donc issue du clan Nagi selon tes dires, humpf ? Je ne l'ai pas connu mais mon grand-père ne l'a jamais décrit comme une femme tourmentée ou dénuée d'émotion : elle a mis au monde trois enfants et les a aimé plus que tout selon mon défunt ancêtre. Comment se fait-il qu'elle appartînt au clan Nagi et que personne ne put la soupconner d'être une chasseresse d'âmes comme tu sembles le prétendre ?"

"La raison est très simple: Ryosuke Rokusho lui a fait abandonné ce à quoi elle était destinée. Il l'a batardisé en l'épousant et elle est devenue une Rokusho et a donc mis fin à son existence de chasseresse de démons. C'est sans doute la facheuse conséquence de ce que tous les humaines cherchent à proner et à défendre... une conséquence de l'amour. Il lui a prouvé son amour en la défendant contre ses propres parents qui avaient perdu la raison en même temps que leurs âmes en s'adonnant à la traque des âmes qu'ils jugeaient corrompues. Ina ne lui en avait jamais voulu , au contraire... et voilà comment le grand et puissant clan Nagi s'est éteint aux yeux de tous ! Mais rien ne m'a échappé depuis tout ce temps et je savais que la moitié des descendants d'Ina et de Ryosuke avait une chance de détenir le gêne des Nagi... mais tu es le seul survivant qui soit un membre originel du clan Rokusho et par chance tu détiens ce que je recherche. Je regrette presque la mort de ton petit frère Jin... lui aussi semblait le détenir, hu hu hu..."

Aoi était écoeuré par l'attitude de Mei-Oh qui ne voyait dans les Rokusho que de potentiels détenteurs du gène d'un clan disparu dont seuls les pouvoirs l'intéressait. Lorsque le démon mentionna le nom de son frère et fit allusion au fait qu'il aurait pu aussi se servir de lui, la colère monta en Aoi qui hurla de rage en dégainant à nouveau Hitaza. Ses yeux se tintèrent d'une lueur couleur jade plus intense que jamais et Mei-Oh sentit la puissance monter en son serviteur, une puissance qu'il avait autrefois cotoyé et même tenté de combattre... en vain.

Le démon-sorcier commenca à former des sceaux et activa la marque sur le cou d'Aoi qui posa un genou à terre en hurlant de douleur. Cependant, il ne flancha que très peu et s'appuya sur la garde d'Hitaza pour rester debout et s'élancer sur Mei-Oh, les muscles bandés à l'extrême comme pour asséner un terrible coup à travers le portail dimensionnel.

" Tes maléfices ne m'atteignent qu'à peine !!! Cette fois je vais t'éliminer, démon !"

*Comment est ce possible ?!? Il ne peut pas avoir dejà recours à cette forme... Il ne ressent même pas la souffrance que je lui inflige avec le Sceau de l'Oiseau Encagé ! Le pouvoir des Nagi s'est trop vite éveillé en lui et le voici prêt à franchir le portail ! Si tel était le cas, il ne pourrait peut etre pas en ressortir et c'en serait fini de moi s'il venait à demeurer prisonnier à mes côtés !!! Je dois le stopper !*

Tandis que l'inquiétude gagnait l'esprit fourbe et malsain de Mei-Oh, le chakra d'Aoi se réverbérait sur la fine mais affutée lame d'Hitaza, alors que ce dernier sauta en direction du portail en assénant un terrible coup de katana qui s'enfoncait à présent dans la brêche dimensionelle... Personne n'avait eu l'occasion de voir Aoi dans un tel état de colère et avec un regard aussi glacial et empli de haine depuis bien longtemps et celà ne présageait rien de bon pour celui à qui ce regard était destiné: le dénouement approchait-il plutôt que prévu ?

La lame d'Aoi pénétra la brèche immatérielle où Mei-Oh semblait etre prisonnier, tandis que le démon poussa un cri de rage mélée à de la surprise. Il ne s'attendait vraiment pas à voir le pouvoir du clan Nagi se manifester et aider Aoi à surmonter la douleur infligée par un des sceaux les plus puissants du panel de techniques de Fuuinjutsu du démon-sorcier.

La lame s'enfonca rapidement dans la breche, percutant quelque chose de l'autre coté et s'y enfonçant comme dans du beurre: la Légende de Suna avait fait mouche et commençait à son tour à s'enfoncer dans le portail crée par Mei-Oh.

"NOOOOOOON ! Comment as tu pu me blesser, misérable mortel ?!? Je vais te montrer à qui tu as vraiment à faire puisque tel est ton souhait !!!"

La main griffue à la teinte rouge sang du démon sortit soudainement du portail et saisit rapidement Aoi au cou avant que celui-ci ne s'enfonce dans la brèche. L'ancien Kazekage fut stoppé net dans son élan par la force de l'entité démoniaque et sentit que sa lame ne pénétrait plus le corps du démon-sorcier.

Aoi agrippa la main qui le retenait par le cou pour tenter de la faire fléchir afin de pouvoir tenter de briser l'étreinte, mais il sentait qu'on tentait de lui arracher Hitaza de sa main droite depuis l'autre côté du portail. Le patriarche Rokusho était désemparé tandis que Mei-Oh cherchait à l'étrangler de son autre main tout en tentant d'ôter l'arme de la main ferme de la Légende de Suna. Le patriarche ressentait toute la force et le pouvoir de Mei-Oh dans ses deux assauts, et il se rendit bientôt compte qu'il ne pouvait plus lutter immobilisé de la sorte...

Dans un dernier sursaut d'orgueil, Aoi retira Hitaza du portail mais ses forces l'abandonnèrent soudainement, révelant la limite des pouvoirs de sa seconde lignée au plus mauvais moment: il ne contrôlait pas encore les dons des Nagi et son gain de puissance temporaire disparaissaient et le laissaient à la merci de Mei-Oh désormais.

Le démon se mit à rire de manière sinistre, savourant le début de sa nouvelle victoire sur les véléités de rebéllion d'Aoi, puis arracha l'épée de la main d'Aoi et entraina la lame dans la faille dimensionnelle. C'est ainsi que l'une des plus fidèles compagnes d'armes d'Aoi disparut dans le néant, le faisant hurler de désespoir, mais son malaise allait être de courte durée...

En effet, peu après qu'Hitaza eut quitté le monde matériel, la main du démon-sorcier qui avait entrainé avec elle la lame du patriarche Rokusho refit surface et agrippa les trapèzes d'Aoi situés du coté gauche de la base de sa nuque, les longues griffes et la paume de main du démon recouvrant la marque maudite du patriarche et le Sceau de l'Oiseau Encagé l'entourant.

Aoi gémit faiblement de douleur, serrant les dents tandis que la pointe des griffes de Mei-Oh pénétrait doucement la chair de ses épaules. Il entendit alors la voix rauque du sorcier retentir à travers le portail tandis qu'il serrait la gorge d'Aoi et enserrait ses trapèzes de plus en plus.

"Hu hu hu... aussi impressionnant ton potentiel soit-il, tu n'as pas encore la force de rivaliser avec moi et ce même si je suis tout aussi affaibli que toi... Tu me fais gaspiller un temps précieux mais je me prête à espérer que celà ne sera pas en vain, il en va de ta vie et surtout de celle de la femme que tu aimes ! Il est donc grand temps que j'honore ma part du contrat... Je te libère du mal qui te ronge, Aoi Rokusho !"

"Que...qu'est ce que tu vas ..."

NINPO, KUBI TSUKIFUUIN ! (Technique Secrète,Sceau de la Nouvelle Lune)

Une lumière d'un bleu intense émana de la main gauche de Mei-Oh et baigna de ses rayons la marque maudite d'Aoi, qui se mit à hurler de douleur, une douleur qu'il ne pouvait pas contenir tant elle était intense. La lueur bleue brulait la chair de la Légende de Suna tandis qu'elle effaçait par la même occasion le Sceau de l'Abysse que lui avait apposé Orochimaru.

Aoi ne sentait alors pas seulement ses forces l'abandonner mais il sentait qu'on lui ôtait une partie de lui même, comme si on lui extirpait un de ses organes vitaux avec violence. La marque était à présent presque totalement effacée, Aoi lui agonisait plus jamais tandis que Mei-Oh luttait de son coté pour ne pas interrompre prématurément le rituel du fait de sa perte de puissance, et surtout parce que celà pourrait tuer le patriarche Rokusho sur le coup si la marque maudite n'était pas totalement détruite et que la plaie entrainée par la lueur bleutée ne se soit pas totalement refermée.

La lumière s'estompa soudainement tandis que Mei-Oh lacha Aoi qui vint percuter le sol tel une poupée de chiffon. L'ancien Kazekage avait eut son compte cette fois-ci, et un lourd soupir d'épuisement mélé à du soulagement s'échappa depuis la brèche dimensionnelle: le démon-sorcier en avait terminé avec le rituel de bannissement de la marque maudite d'Orochimaru et avait ainsi libéré son nouveau protégé de l'influence néfaste du sceau de l'ancien Sannin de Konoha.

"Hum... Kof... J'ignorais totalement le fait qu'un humain eut été capable d'apposer un sceau aussi tenace sur une personne faite de chair et de sang. Aurais-je été absent si longtemps pour ne m'être pas rendu compte de l'étendue des pouvoirs des shinobis de ce monde ? Non... ma puissance ne peut être comparée à celle d'un simple mortel, Kérézan m'a offert un don qui surpasse de loin la force de n'importe quel homme, il ne m'a pas leurré sur ce point !"

Tandis qu'il parlait à haute voix, Mei-Oh jetta un coup d'oeil sur Aoi qui tentait dejà de se relever, peu de temps après avoir été mis K.O par le terrible rituel du démon-sorcier, ce qui ne manqua pas de laisser s'échapper une légère exclamation de la bouche de l'entité maléfique.

"Impossible..."

Aoi se tenait à présent sur ses quatres membres mais ne pouvait pas réellement se relever du fait qu'il était encore trop affaibli par sa double perte de puissance.

*Ce mortel... aurait-il réellement le pouvoir de surpasser la résistance et la puissance d'un être tel que moi ? Il est le seul à m'avoir fait douté de mes capacités depuis Kérézan lui-même... Je dois juguler cette force terrible qu'il détient et la faire mienne et, avec lui, nul doute que je ferai rapidement mon retour parmi ce monde pour le façonner à mon image*

Le démon-sorcier jubilait à présent : l'heure de la mise en marche de ses projets approchaient à grands pas tandis que le dernier des Rokusho tourna légèrement sa tête en direction de Mei-Oh, tatonnant sa nuque à la recherche de la marque d'Orochimaru qui n'était plus qu'un lointain souvenir à présent.

La stupeur pouvait se lire désormais sur le visage d'Aoi alors que Mei-Oh se remit à prononcer des paroles sur un ton solennel.

"Lève toi, Aoi... Lève toi et viens recevoir un ultime présent de ma part ! Avec ce dernier cadeau que je te fais, la boucle sera quasiment bouclée et tu pourras enfin exploiter toute ta puissance et honorer à ton tour ta part du contrat !"

Aoi se relevait lentement, les paroles de Mei-Oh résonnant encore dans sa tête, cependant il se rendit alors pleinement compte du fait que le démon avait bien tenu sa promesse et qu'il avait fait disparaitre le Sceau Abyssal pour de bon : en effet, malgré qu'il ait épuisé tout son chakra ou presque, la marque ne s'activait pas pour le lui signaler et elle ne tentait pas de l'envahir malgré sa colère envers le démon pour l'avoir encore humilié.

Un nouvel Aoi se tenait à présent face au portail et face au reflet du démon-sorcier, prêt à recevoir un nouveau présent de la part de Mei-Oh et à recevoir ses directives comme s'il s'était enfin résigné à régler sa dette en étant enfin débarassé du poids du sceau maudit grâce à son nouveau mécène.

"Qu'attends-tu de moi cette fois-ci, démon ? Humpf..."

La froideur et la détermination étaient plus que palpables dans les paroles d'Aoi et le ton qu'il avait arboré eut le don de faire sourire Mei-Oh qui s'apprêtait à exposer ses plans et à remettre son ultime présent au dernier des Rokusho, persuadé que ce dernier allait le servir pleinement. La suite des évènements allait-elle donner raison au démon-sorcier mais surtout,quel est donc le présent qu'il allait offrir au dernier des Rokusho et qui allait à jamais sceller son destin ?

La réponse se profilait tandis qu'une chose émergeait lentement du portail...

Une sorte de série de cercles concentriques se dessinait à présent sur le coté droit de la brèche dimensionnelle, laissant à peine entrevoir ce qui provoquait cette légère distorsion. Aoi fit un mouvement de recul lorsqu'il vit une lame dépasser du portail, et il dût même vriller pour ne pas se faire embrocher par le sabre qui venait d'être projetté dans sa direction et qui se planta lourdement dans le sol de la caverne.

Aoi esquissait une mine surprise quant à la réaction de Mei-Oh mais la surprise que l'on pouvait lire sur son visage se changea rapidement en stupeur lorsque la Légende de Suna se rendit compte que la lame qui se tenait plantée dans le sol juste devant lui n'était rien d'autre que sa fidèle compagne, Hitaza. Mei-Oh lui ordonna alors de s'en saisir, émettant par la même occasion un lourd rire sadique, et Aoi s'éxécuta.

Il s'avanca lentement vers Hitaza et tendit son bras droit vers la garde de l'épée, ressentant une étrange puissance émerger de l'arme. Il tendit un peu plus sa main et vit que la lame se mit à briller d'une couleur rougeatre semblable à l'armure et à la peau écarlates du démon-sorcier. Aoi était néanmoins attiré par la puissance qui se dégageait de sa fidèle compagne et ne broncha pas: il se saisit rapidement d'Hitaza qui brilla encore plus du fait de l'intéraction entre le chakra du patriarche Rokusho et le Ki contenu dans le sabre.

Aoi se sentit beaucoup plus fort après avoir saisi ce qui désormais semblait être sa toute nouvelle épée à la forme si semblable à celle d'Hitaza, même si la Légende de Suna se doutait bien que ce n'était plus que l'ombre de l'épée de la famille de son ancien mentor. Il la fit tournoyer et éxécuta quelques katas avec , fendant l'air aussi habilement que lorsqu'il l'avait prise en main pour la première fois il y a six ans. Il fut cependant interrompu par la voix rauque et sinistre de Mei-Oh qui tenait à ce qu'Aoi ne perde pas de vue son objectif principal.

" Je vois que ta nouvelle arme semble te convenir... je n'en espérais pas moins. Cependant, sâche qu'elle est bien plus qu'une arme à présent: elle est l'instrument qui te permettra d'honorer ta dette envers moi et en aucun cas tu ne dois t'en séparer. Hitaza est à présent devenue un Iresai Tantoo, une pourfendeuse d'âmes, et c'est grâce à ce katana que tu pourras collecter les âmes de tes ennemis vaincus en mon nom ! Fais pourtant bien attention, Rokusho ! La lame ne peut accueillir qu'une seule âme à la fois et tu ne peux vraiment pas accomplir le rituel d'extraction sans elle: son pouvoir est donc à double tranchant car tu dépends totalement d'elle à présent, et même si elle ne peut être détruite que par un Ki supérieur au mien, tu devras veiller sur elle comme sur la prunelle de tes yeux !"

"J'entends bien ce que tu dis, sorcier. Mais comment veux tu que j'accomplisse cette tâche d'extraction si pénible en ne me fournissant qu'un seul des instruments dont j'ai besoin ? Je ne connais pas le rituel nécessaire à l'extraction de tes âmes et comment comptes tu m'en faire extraire 64 si Hitaza ne peut qu'en contenir qu'une seule ? Cette tâche me prendra des années si je dois libérer une à une toutes les âmes..."

Un lourd silence s'installa dans la pièce tandis que Mei-Oh était plus que ravi de la perspicacité dont faisait preuve son jeune chasseur d'âmes. Cependant, un des fameux rictus du démon, ponctué par son rire maléfique, rompit le silence de la pièce et fut le point de départ d'un nouveau monologue du sorcier:

"Toi seul sait comment extraire les âmes, Aoi... Je ne peux t'enseigner ce que seul ton clan connait ! Tu devras faire appel à ton intuition et aux pouvoirs de ta lignée pour apprendre le fameux Fuuja Hoin : Reikon Magabarai. Je suppose toutefois qu'il faudra que tu libères complétement ta forme de chasseur d'âmes avant que tu n'y parviennes. Concernant la lourdeur de ta tâche, je pense pouvoir te l'alléger quelque peu grâce à ceci..."

La main de Mei-Oh sortit alors du portail et frappa le sol lourdement tandis que le démon-sorcier s'exclamait:

KUCHIYOSE NO JUTSU !

Un immense nuage de fumée se forma tandis qu'Aoi distinguait très nettement une forme émerger du sol derrière le rideau de poussière. La Légende de Suna mit son avant-bras en obstruction devant ses yeux afin de les protéger de la poussière tandis que cette dernière se dissipait rapidement. L'ancien Kazekage vit alors qu'une sorte de stèle d'environ deux mètres de haut se tenait devant lui, un dessin se situait au centre de la pierre et représentait le corps d'une entité cornue qui était à présent assez connue d'Aoi. Mais ce n'est pas ce fameux dessin qui attira le regard de la Légende de Suna...

En effet, sur des dizaines de petits orifices creusés dans la pierre à des points précis sur le corps de ce qui semblait être une représentation de Mei-Oh, des dizaines de pierres luisaient sous la faible lumière des torches de la caverne, dégageant une lueur d'un bleu azuré incomparable.

"Voici mes 64 saphirs. Ils peuvent chacun contenir une âme et te serviront à entreposer celles que tu amasseras en mon nom lors de ta mission. Chaque saphir a une place bien particulière sur le patron qui se tient devant toi et chacun d'entre eux peut potentiellement éveiller l'un de mes 64 tenketsus majeurs, une fois qu'il contiendra une âme corrompue en son sein. Prends les avec toi, Aoi... et tu pourras te mettre en marche en mon nom !"

Aoi hocha légèrement de la tête tandis qu'il formait des sceaux faisant jaillir des dizaines de fils d'encre de ses doigts, chacun des filins attrappant une des pierres et les ramenant vers la sacoche de la Légende de Suna avant de les poser délicatement à l'intérieur. L'ancien Kazekage reprit Hitaza qu'il avait planté dans le sol et la rengaina dans son fourreau avant de prendre la parole:

"Je te rappelles que je ne fais pas çà pour toi, démon... Je fais çà pour honorer ma soit-disante dette et protéger celle que j'aime de tes griffes. Tu auras très rapidement ce que tu as demandé, une fois que j'aurais éveillé les dons des Nagi qui te tiennent tant à coeur, humpf. Permets moi de me mettre en route à présent..."

Mei-Oh se mit à soupirer légèrement, puis répondit:

"Je n'ai que faire de ton ressentiment envers moi, Rokusho. Le fait est que ton âme m'appartient à présent, et ce jusqu'à ce que tu honores ta dette ! De plus, sache que j'aurais toujours un oeil sur toi tant qu'Hitaza nichera dans ton fourreau: j'ai reforgé cette lame à l'aide de mon Ki et elle représente la garantie que tu ne chercheras pas à te soustraire à ta tâche. De toute manière...tu ne le peux pas car tu recherches à dompter cette puissance qui t'intrigue tant et ton envie de pouvoir commence à reprendre le dessus sur ton envie de fuir tes obligations envers moi. Hu hu hu... je sais... que tu me serviras bien !"

Aoi esquissa un rictus qui trahissait ses vraies intentions. Mei-Oh avait raison: la Légende de Suna cherchait à dompter la puissance des Nagi et la faire sienne afin de pouvoir réellement protéger Saku la prochaine fois qu'il aurait l'occasion de le faire. Cette idée hantait les pensées d'Aoi qui ne jurait plus que par celà désormais, et c'est cette pensée qui le conduirait à emprunter de sombres chemins afin d'honorer sa dette immorale et de sauver sa belle une bonne fois pour toute.

Les lumières de la caverne semblait s'éteindre derrière lui tandis que le patriarche du clan Rokusho quittait à présent le repaire de Mei-Oh, scrutant attentivement Hitaza avec un regard trahissant sa soif de connaissance concernant les pouvoirs qu'il se devait de maitriser.

(Fin du rp d'introduction, je gagne un nouveau PH à la place du Sceau d'Orochimaru qui s'appellera Reikon Satsujin une fois validé)

"Raaaaaaaaaaaaaah !"

Le cri de rage d'Aoi rompit brusquement le silence qui s'était installé entre ses deux tentatives d'attaque sur l'immense rocher qui se dressait face à lui et qu'il s'était juré d'anihiler en un clin d'oeil. La paume de main d'Aoi était illuminée par un chakra sombre qui entourait une lame d'encre qui s'enfonca lourdement dans la roche, pour la troisième et sans doute dernière fois.

RYUGAN TOU !

La Sombre Epée Impériale pénétra facilement la roche où la Légende de Suna fit imploser le chakra entourant la lame, détruisant le rocher déjà considérablement endommagé par les deux premières attaques. Il y eut donc une violente implosion, qui fit se soulever un immense nuage de poussière par dessus l'étendue forestière de Cha no Kuni, tandis qu'Aoi vrillait et retombait sourire aux lèvres, glissant légèrement vers l'arrière en étant quelque peu emporté par son élan.

L'ancien ninja d'élite respirait lourdement, encore trop peu habitué par sa forme de Pourfendeur Spirituel qui ne lui prodiguait pas totalement tous les avantages dont Mei-Oh lui avait parlé. En effet, Aoi sentait que son gain de force était encore trop bref et que cette forme ne demandait qu'à être utilisée qu'une fois qu'elle serait parfaitement maitrisée, mais l'inconvénient majeur était toute autre: la cible de la Légende de Suna n'était qu'un simple rocher, dénué de mouvement, de vie et donc d'âme, ce qui ne permettait pas au dernier des Rokusho de s'entrainer à utiliser les techniques interdites du clan Nagi dont il faisait partiellement parti.

Aoi posa alors un genou à terre, tandis que son apparence quelque peu maléfique ainsi que ses ailes décharnées disparaissaient peu à peu et laissaient place à la silhouette originelle de l'anbu. Sa respiration se fit moins halletante mais il ressentait une faiblesse encore plus grande désormais, presque immédiatement après avoir délaissé sa forme de Reikon Satsujin. Il serra le poing et le décrispa brutalement, constatant que sa main ayant brandit fièrement la Ryugan Tou se mit à trembler, ce qui le fit réagir d'emblée:

"Je ne suis pas encore bien maître de toutes les facultés que me confèrent cette forme: je me sens bien plus faible que lorsque j'utilisais le Sceau Abyssal d'Orochimaru, humpf. Suis-je réellement devenu aussi fort que ce démon-sorcier me l'aurait prédit ? Je commence à en douter..."

"Et cette forme de doute est totalement injustifiée, Rokusho..."

Aoi se retourna d'instint en ayant entendu la voix de Mei-Oh qui semblait raisonner dans la petite clairière de la forêt, mais il fut surpris de constater qu'il n'y avait personne et que le chakra du démon-sorcier n'était pas perceptible. C'est alors qu'il comprit que le démon communiquait avec lui par la pensée, d'où l'impression qu'il avait que la voix de l'entité maléfique raisonnait: elle raisonnait en fait dans la tête de la Légende de Suna et elle se remit à parler.

"Sache que contrairement à la marque maudite que t'avais apposé Orochimaru, ce sceau t'es totalement soumis et jamais, jamais il ne prendra le dessus sur toi: il se nourrit de ta force, certes, mais il ne te fait pas connaitre l'illusion du pouvoir comme Orochimaru te l'a tant fait miroiter mais te fait prendre pleinement conscience de ta propre force, de ta propre destinée... Tu es bien plus fort qu'avant, n'en doute pas car crois moi tu ne dépends que de toi à présent, ce qui te donnes un net avantage sur les membres de Ten'shi et même ceux affiliés à des clans maniant les sceaux comme le tien. Tu seras bel et bien le parfait guerrier qui me permettra de revenir en ce monde, huhuhu !"

"Alors ton discours qui se voulait faussement paternel avait juste pour but de me rappeler ma mission ? Tu aurais très bien pu t'en passer dans ce cas, démon... humpf. Que me veux tu réellement ?"

Il y eut alors un lourd silence et Aoi pensa qu'il avait perdu le lien télépathique avec Mei-Oh, mais un lourd soupir se fit entendre et le démon-sorcier se mit à rire avant de reprendre:

"Hum... tu es toujours aussi méfiant vis à vis de moi, mais cette fois-ci tu es dans le vrai ! Je suis là, à travers ton épée, pour te rappeler que tu dois bientôt te mettre en chemin et commencer à collecter les âmes que je t'ai réclamé: je commence à trouver le temps long et je trouve que ton apprentissage des techniques des Nagi prend énormement de temps pour celui que l'on a autrefois considéré comme étant le plus fort de son village. Il faut croire que ta réputation a été usurpée sur ce point, Rokusho..."

"Ne remets jamais en cause mes capacités de la sorte, démon ! Je suis pleinement conscient de ce que je vaux et tu commettrais une immense erreur de me sous-estimer... Crois mois qu'une fois ma dette acquittée, je te ferai payer tout ce que tu m'as fait subir au centuple, suppôt de Satan !"

"Hu hu hu... tu m'amuses beaucoup et j'ai une certaine admiration pour cette fierté digne d'un des légendaires Saiyan qui t'habite... C'est une force sur laquelle tu peux compter et dont ta forme de Pourfendeur Spirituel pourra se nourrir à volonté. Bref... là n'est pas la question: mets toi au travail et maitrise la technique d'extraction du Ki au plus vite ! N'es tu donc pas presser de retrouver celle que tu aimes ?"

Aoi eut alors un pincement au coeur lorsque le démon évoqua Saku. Il est vrai qu'il faisait tout çà en partie pour elle et qu'il s'était promis de la protéger définitivement il y a quelques temps maintenant. La Légende de Suna concéda alors que le démon avait raison, serrant les poings de rage et se relevant après avoir mis précédemment un genou à terre pour récupérer. Il interpella immédiatement Mei-Oh, lui demandant comment il devrait procéder selon lui pour progresser, ce qui eut le don de faire réfléchir le démon pendant quelques instants.

"Tu dois découvrir par toi même les secrets du clan Nagi, Aoi... mais ne penses-tu pas qu'il te faudrait une sorte de cobaye pour t'entrainer à extraire une âme avant toute chose ? D'ailleurs, voilà qui devrait parfaitement faire l'affaire: regarde !"

Aoi détourna le regard quelques instants et aperçut une biche non loin de lui. La cervidée se repaissait des touffes d'herbe grasse à environ trois mètres de la Légende de Suna, à peine dérangée par la présence de ce dernier. Le patriarche du clan Rokusho poussa un léger "humpf" avant de reprendre le contact télépathique avec celui qui s'était imposé comme étant son mentor à présent:

"J'ignorais que les animaux possédaient une âme hormis les invocations et les entités mythiques comme les dragons ou les chimères, humpf. Je ressens sa force vitale cependant, mais elle ne m'attire guère: son âme est... saine et innocente. Je refuse d'ôter la vie de cette pauvre créature et qui plus est parce qu'elle est également sur le point de donner à son tour la vie au vue de son ventre proéminent."

"[b]C'est très décevant... Ton coté humaniste et passif reprend encore le dessus sur ton envie de pouvoir et de progression. Comment peux tu prétendre ôter l'âme de quelqu'un si tu oses même pas t'en prendre à un simple animal dénué d'intérêt et facilement remplaçable aux yeux du cycle de la vie ? Que font les chasseurs à ton avis dans une telle situation ? Réflec..."[/b]

"Cesse de gémir, démon ! J'ôterai les âmes corrompues que tu m'as demandé mais il est hors de question que je m'en prenne à un être sur le point de mettre bas ou à un innocent, je ne reviendrai pas là dessus ! Je ferai ce que j'ai à faire mais pas de manière injustifiée. Laisse moi à présent, tu m'as prodigué suffisament de conseils pour aujourd'hui. Garde ton énergie pour assimiler les premières âmes que je t'apporterai très prochainement, humpf."

Le ton insolent d'Aoi aurait pu agacer son mentor, mais le démon se mit à rire devant la témérité de son disciple et surtout par rapport à son envie de rapporter rapidement les âmes qu'il lui devait et qui s'était accrue chez la Légende de Suna.

"Bien... Tu seras mis à l'épreuve très prochainement, crois moi. L'heure de ton premier rituel approche plus vite que tu ne le penses, ne cherches pas à t'y soustraire comme ce fut le cas avec cette biche. Mets toi en route, puisque tel est ton souhait !"

Aoi n'entendit alors plus la voix du sorcier raisonner dans sa tête. Il vit également que la garde d'Hitaza avait cessé de briller, preuve que le contact télépathique entre Mei-Oh et lui était rompu. La Légende de Suna appuya un peu plus l'épée dans son fourreau, cachant entièrement la lame qui luisait il y a peu de temps. Il se leva et s'approcha alors de la biche qui broutait tranquillement l'herbe, toujours pas effrayée par l'approche de l'ancien Kazekage.

Il se mit à sourire et tendit légèrement sa main pour caresser l'encolure puis les bois de la bête qui se laissait tranquillement faire. Aoi était pensif tandis qu'il tatait le poil soyeux de l'animal, réflechissant aux dernières paroles de Mei-Oh concernant son humanité qui reprensentait un véritable obstacle pour la progression d'Aoi selon le démon. Devrait-il réellement abandonner toutes ses valeurs pour protéger celle qu'il aimait des griffes des monstres comme Mei-Oh ?

Aoi n'eut malheureusement pas le temps de tenter de formuler un début de réponse dans sa tête: la biche détalla soudainement après qu'un bruit d'explosion s'eut fait entendre au loin. L'animal avait décampé en laissant un Aoi sur ses gardes, sabre au clair et qui prit une profonde impulsion pour s'élancer à travers les bois: il venait de sentir plusieurs chakras dans la direction d'où semblait provenir le bruit de la détonation et il voulait savoir ce qui pouvait troubler la quiétude des bois de Cha no Kuni.

En sautant sur une branche d'arbre, il fut saisi par une étrange sensation de malaise: une odeur semblait l'agresser, une sensation étrange l'envahissait. C'est alors que le dernier des Rokusho comprit ce qu'il ressentait tandis qu'il prit appui sur une des branches en manquant presque de chuter après son malaise passager.

*Cette sensation... c'est... la corruption se répand non loin, humpf...*

Aoi accéléra l'allure tandis qu'il sentait qu'il se rapprochait de la source de son malaise, une source de corruption qu'il avait envie d'endiguer définitivement et qui le rongeait...

Aoi bondissait de branche en branche, sentant la source du Mal se rapprocher de lui. Il entendit une nouvelle série d'explosions et dévia légèrement de sa trajectoire pour se diriger en plein sur le lieu du vacarme. Il activa son Saigo Okaigan et ressentit la présence de plusieurs combattants, une bonne dizaine dont certains formaient un groupe qui semblait être acculé tandis que les autres les encerclaient petit à petit.

Aoi eut à nouveau un léger malaise qui lui fit perdre la trace des chakras qu'il avait ressenti. Ce malaise avait eut lieu lorsqu'il avait posé son regard en direction des individus qui encerclaient les autres: il avait ressenti la noirceur de leurs âmes de plein fouet et celà avait chamboulé tous ses sens en un instant. Il se ressaisit rapidement en s'arretant juste devant la zone du combat, constatant avec stupeur que beaucoups de corps jonchaient le sol aux alentours de qui semblait être un convoi de marchandises.

La Légende de Suna posa son regard vers les défenseurs acculés dans leur coin, voyant que plusieurs avaient péri après son malaise passager tandis qu'un autre s'effondrait après avoir reçu une rafale de kunai au travers de tout son corps.

*Quel massacre... ils n'ont aucune chance de s'en tirer au vue du niveau de leurs adversaires. Le rapport des forces ne joue pas en leur faveur.*

La réflexion d'Aoi fut brève: il fut tiré de celle-ci lorsqu' il vit un des ninjas relever une des manches de son kimono et révéler une arme que le patriarche Rokusho avait dejà vu auparavant: un amplificateur sonique.

"Laissez les moi, compagnons. Je vais les balayer en un clin d'oeil avec les techniques On'Kyou de notre regretté village !"

*Ca craint ! Je dois réagir, et vite !*

Le ninja ennemi formait rapidement des sceaux avec sa main gauche tandis qu'un autre défenseur s'écroulait, à bout de force et séveremment touché par l'attaque précédente. La ninja ennemi en avait à présent terminé avec sa séquence de sceaux et tendit son bras en direction des défenseurs apeurés.

"Adieu..."

DAI KYOUMENSEI ! (Rafale Sonique Surpuissante)

Une puissante onde de choc, résultant de la combinaison entre la pression de l'air et les ultra-sons, foncaient à présent sur les défenseurs qui levèrent leurs armes dans un dernier geste héroique mais inutile à première vue. L'onde s'abattit sur le groupe, explosant juste devant eux après avoir heurté quelque chose.

Les ninjas ennemis se mirent à rire de bon coeur, savourant d'avance la victoire qui leur semblait aquise, mais lorsque la poussière soulever par l'impact de la technique retomba, la clameur des assaillants se changea très vite en stupeur: une large étendue sombre avait rendigué l'attaque sonique de celui qui semblait être un Nunkenin de feu le village d'Oto et avait causé la stupéfaction de l'ensemble des assaillants.

La stupeur n'était pas prête de retomber lorsqu'un des ninjas désigna le sommet de la muraille, montrant du doigt une silhouette qui formait un sceau dans sa main droite et qui se tenait de façon stoique au sommet de la barrière couleur ébène: Aoi faisait à présent face aux quatres attaquants du haut de son mur d'encre tandis que l'on pouvait lire de l'indifférence et de la concentration sur son visage.

Le ninja du Son interpella alors le dernier des Rokusho, le désignant à l'aide de l'implant qu'arborait son bras droit en arborant une attitude hautaine mais trahissant sa stupeur et l'offense que semblait lui avoir causé la parade de son attaque par un simple mur:

"Etranger ! Tu viens de commettre la plus grosse erreur de ta désormais très courte vie en te mêlant de nos affaires en toute impunité... Tu vas regretter séance tenante de nous avoir retardé mais avant celà, présente toi que nous sachions à qui nous dédierons un éloge funèbre après ce combat !"

"Tu as l'air bien sûr de toi, même après que j'ai stoppé ton attaque aussi facilement... humpf. En quoi vous ferai-je l'honneur de vous révéler mon identité alors que vous ne semblez même pas en valoir la peine ? Ce combat sera vite terminé..."

"Espèce d'enfoiré ! Prépare toi à rejoindre les abrutis à la tête de ce convoi dans l'autre monde !"

Les trois autres ninjas du groupe d'assaillants se tinrent prêt à l'attaque, aussitôt imité par Aoi tandis que quelqu'un semblait l'appeler en contrebas.

"Etranger, fuyez tant que vous le pouvez ! Même à douze contre quatre nous n'avons pas été en mesure de les repousser ! Aussi louable votre courage soit-il, je vous conjure de battre en retraite et de nous laisser affronter seul votre destin ! Ne risquez pas votre vie de la..."

Aoi se mit alors à rire, coupant la parole du vieil homme à la tête du groupe constitué par les défenseurs du convoi et lui répondant de façon presque immédiate et sans même jetter un coup d'oeil sur le groupe en contrebas:

"Pourquoi devrais-je fuir alors que l'avantage est mien ? Occupez vous de vos blessés, vieil homme... Je n'en ai pas pour longtemps, croyez moi."

C'est alors que, à peine la Légende de Suna eut elle fini sa phrase, deux des ninjas assaillants apparurent à sa hauteur en tendant leurs katanas vers lui.

"C'est imprudent de baisser ta garde, surtout face à des hommes dont la vitesse surpasse celle du son ! Crève !"

Les deux hommes fondirent sur Aoi presque instanément. La Légende de Suna ferma alors légèrement les yeux et les réouvrit presque tout de suite après révélant le dojutsu ultime du clan Rokusho.

OKAIGAN !

Les sabres allaient le transpercer de toute part mais il saisit rapidement les deux hommes par les poignets et tournoya légèrement pour les rejetter plus loin en direction de leurs équipiers qui préparaient leurs techniques en contrebas.

*Impossible... il était pourtant à notre merci !*

Aoi se mit alors à bondir en direction du premier ninja ennemi qui avait été rejetté par sa contre-attaque et dégaina Hitaza pour fondre sur lui. L'ennemi se démonta pour autant et leva son katana pour parer l'attaque qui se rapprochait assez rapidement de lui.

"Humpf... quel imbécile."

"Quoi ???"

L'autre ninja qui avait été projetté remarqua alors qu'Aoi avait formé une séquence de sceaux dans sa main droite et se préparait à utiliser une technique tendit qu'il tombait en direction de l'équipier du shinobi.

JIKKUKAN NINJUTSU !

"Que..."

Aoi avait complétement disparu à quelques centimètres à peine du ninja ennemi qui chutait en direction du sol. Celui-ci se mit à sourire et se mit en position pour préparer sa réception. Son équipier chercha Aoi des yeux mais ne vit rien et interpella alors ses acolytes:

"Restez sur vos gardes, il ne doit pas être loin !!! Hey mais qu'est ce que ..."

Le ninja vit qu'un de ses acolytes au sol avait cessé de former sa séquence de sceau tandis que son équipier dans les airs se mit à cracher violemment du sang par sa bouche, une large plaie apparaissant sur toute la largeur de son bassin.

"Urgh..."

"Waaaaaaaargh !"

Le corps du shinobi touché se sépara en deux parties distinctes et égales qui touchèrent le sol en même temps et en éclaboussant la zone d'impact du sang de ce dernier, tandis que l'autre ninja s'écroulait au sol comme touché au coeur par ce qui semblait être une plaie infligée au travers de sa cage thoracique.

"Non !!! ... Impossible ! Renmei fait atten..."

"Je sais ! Je sens sa présence non loin !"

Aoi réapparut à quelques mètres du shinobi à l'amplificateur sonique tandis que son équipier retombait derrière lui, choqué par la rapidité de leur adversaire qui venait de réduire leur effectif par deux en une seule attaque. Le ninja du Son ne semblait pas aussi alarmé que son équipier et tourna son bras en direction d'Aoi et lui envoya une rafale sonique à peine ce dernier eut-il apparut.

"Tu aurais du songer à m'éliminer en premier car j'ai eu suffisament de temps pour malaxer davantage mon chakra et envoyer ma plus puissante déferlante sonique sur toi ! Et maintenant que ta vitesse au combien impressionante semble s'être attenuée, tu ne pourras pas l'éviter !"

"..."

*Bien joué Renmei ! Finis le !*

Aoi se mit en garde aussi rapidement qu'il le pût mais le ninja du Son lui avait dejà envoyé son Kyumensei et il semblait vraiment impossible que la Légende de Suna puisse tout simplement l'esquiver même avec sa vitesse actuelle.

"Il est fini..."

L'onde sonore percuta Aoi qui se protégea en croisant ses avant-bras et en les mettant en opposition devant lui, en vain semblait-il. Un souffle titanesque emporta l'ancien Kazekage et forma un profond cratère à l'endroit où l'attaque avait atteint sa cible.

L'onde de poussière formée par l'attaque se dissipait lentement, laissant place à un terrain totalement dévasté par la combinaison des ondes sonores et de la pression de l'air et où rien ne subsistait...mis à part le corps allongé et mutilé d'Aoi qui avait été projetté sur plusieurs dizaines de mètres par l'attaque de Renmei.

"Hum... il aura quand même éliminé Kyoshin et Satsuki mais il n'était pas assez fort pour tous nous battre. Je vais m'assurer de sa mort, Renmei. Occupe toi des derniers cafards à exterminer et tirons nous de là avec le butin !"

"Si çà peut te faire plaisir..."

Tandis que l'autre ninja se détournait de Renmei, ce dernier se dirigeait vers le corps inanimé d'Aoi...

Renmei laissa tomber la manche de son kimono sur son amplificateur sonique et s'avanca vers le corps d'Aoi. Celui-ci était allongé, les bras et les jambes écartées et il y avait beaucoup de traces de lacération tout au long de son corps.

Le ninja du Son poussa un léger soupir avant de tendre sa main en direction du corps, après s'etre agenouillé tout prêt des hanches de la Légende de Suna. Il posa ses doigts sur les tempes d'Aoi et esquissa une mine effarée en se redressant rapidement sur ses jambes.

Il venait de se rendre compte qu'il n'avait pas à faire au vrai corps d'Aoi mais à une armure d'encre entièrement vide car peu de temps après avoir l'avoir effleuré et avoir remarqué la texture bizarre de la peau du défunt, la carapace s'assombrit et s'effrita avant de tomber en miettes.

*Il a esquivé mon attaque et m'a attiré là où il voulait ! Où est-il à présent ???*

"Goryuu ! On s'est fait avoir il est encore en..."

SUMI SIGURE !

L'armure d'encre vide explosa soudainement, projettant des taches d'encre dans toutes les directions sur un périmètre assez large et aveuglant au passage le ninja du Son qui fut presque totalement recouvert par le sombre liquide et pas seulement au niveau de son visage.

L'autre ninja renégat se retourna vivement mais il ne put que constater que l'encre progressait tout le long du corps de son équipier et l'emprisonnait dans une sorte de cocon couleur ébène qui semblait se resserrer de plus en plus.

"Renmei !!!"

"Que... qu'est ce que c'est que ce liquide ???"

"Alors tu n'as toujours pas compris, humpf ?"

Tandis que le pauvre Renmei était emprisonné dans son sarcophage d'encre, Aoi sortit lentement de l'étendue sombre et apparut aux cotés du ninja du Son qui était à présent totalement à sa merci.

Goryuu se mit à s'avancer en courant en direction de son équipier pour tenter de le libérer de l'étreinte d'Aoi mais tandis qu'il s'approchait de l'étendue sombre, Renmei tenta de l'en dissuader en hurlant comme il le pouvait.

"NOOON ! .... Kof... ne t'approche pas... sinon.... sinon il va te capturer comme il m'a capturé auparavant ! Reste loin de cette mare sombre..."

Aoi tendit son bras sur le coté et commença à refermer lentement sa paume de main, enserrant tout le corps du malheureux ninja du Son pour le faire taire. La Légende de Suna se mit alors à rire de façon sadique avant de s'adresser à Goryuu.

"Tu peux remercier ton ami, Goryuu. Un pas de plus et tu t'appretais à le rejoindre dans l'autre monde. Il n'a fait que retarder l'inévitable et je n'ai vraiment plus le temps de m'amuser avec des êtres aussi pathétiques et insignifiants que vous ne l'êtes, humpf. Remercie le vite car son temps sur cette terre est compté désormais..."

"RENMEI NOOOOOOOOOOOOOON !"

Aoi ferma brutalement sa paume de main en se mettant à rire d'une manière quasi-démoniaque et prononca d'un ton solennel presque nonchalant les derniers mots qu'entendit Renmei:

SUMI NO HAKABA ! (Sombre Tombe)

Le sarcophage encré se contracta brutalement, écrasant de toute la puissance de son étreinte le squelette et la chair de l'ancien ninja d'Oto qui n'hurla même pas tant celà avait été rapide. Des taches de sang rouges mélées à l'encre sombre furent projettées un peu partout, atterissant même sur les habits de Goryuu et sur son visage effrayé tandis qu'Aoi l'observait sous le déluge de sang et d'encre, étrangement épargné par la pluie funeste.

"Il n'a pas souffert, ne t'en fais pas. Il avait visiblement un peu plus d'honneur que toi en ayant essayé de te sauver... Tu feras donc plus l'affaire que lui pour me servir de cobaye, humpf."

"Co... quoi ?"

SUMI KANKEI !

Des lianes d'encre jaillirent de l'étendue sombre située à quelques pas de Goryuu et s'enroulèrent autour du shinobi qui était totalement désemparé et maitrisé par les filins d'encre. Il tomba genoux au sol, tandis que les lianes écartaient ses bras en lui faisant prendre une position semblable à celle d'un martyr sur la croix. Il était appeuré et ne ressemblait en rien au ninja sûr de lui et plein de haine qu'Aoi avait apercu au début de son très court affrontement avec les quatres renégats.

L'ancien Kazekage s'avançait à présent en direction de son captif, son apparence commencait à changer et le ton de sa voix était plus rauque lorsqu'il riait tel un dément. Des longues ailes décharnées apparurent dans son dos, des cornes poussèrent au sommet de son crâne, sa couleur de peau vira au pourpre et de larges veines vertes parcouraient sa musculature désormais plus développée.

"Qu'est ce... qui es tu ??? Ne t'approche pas de moi, démon !!! Va t'en !!!"

"Hu hu hu... suis-je si différent sous cette forme-ci pour que tu ne me reconnaisses pas, humpf ? Je suis pourtant celui qui a défait tes trois amis et je suis également celui qui va... t'ôter la vie car... telle est ma mission !"

Aoi dégaina alors Hitaza mais celle-ci ne ressemblait elle-même plus à la fidèle compagne de la Légende de Suna, mais plutôt à un large cimetère luisant d'un chakra rouge sang qui semblait entrer en intéraction avec celui du patriarche Rokusho. Le prisonnier était tetanisé par la peur tandis qu'Aoi tenait son épée brandit sous la gorge de ce dernier, prêt à en finir.

"Oui... je ressens la noirceur de ton âme... c'est si écoeurant, si malsain... je dois mettre un terme à ton existence pervertie par la soif de pouvoir ! Je dois ôter cette âme de fourvoyé de ton enveloppe charnelle... elle sera d'une plus grande utilité en étant en ma possession qu'en résidant dans ton corps de damné !"

Aoi mit sa main gauche devant la bouche du futur "condamné à mort" et courba légèrement son bras droit comme prêt à frapper ce dernier d'un coup vengeur et mortel. Aoi sentait la corruption de l'âme du prisonnier l'enivrer mais de façon à le rendre malade et non pas à lui procurer du plaisir, c'en était trop pour lui... Il enfonca Hitaza dans le coeur de son adversaire qui émit un cri de douleur étouffé par la main ferme d'Aoi, du sang perlant puis ruissellant entre les doigts du pourfendeur spirituel qu'il était désormais.

"Oui... je sens que ton âme te quitte désormais ! Elle doit venir à moi à présent... et je sais comment faire !"

Aoi enfonca davantage son épée dans le torse de sa victime désormais presque morte et se mit à composer une série de sceaux inconnues comme pour concentrer son chakra afin d'extraire la force vitale de son adversaire. La patriarche semblait composer les signes machinalement, comme si un lointain souvenir le guidait pour celà, comme si le sang des Nagi bouillait en lui et que son cerveau lui dictait quoi faire.

"Oui... tu l'as enfin à ta portée.... ta toute première ame corrompue ! Extrais là à présent !"

Mei-Oh s'était manifesté à travers Hitaza sous sa forme de pourfendeuse d'âmes et semblait inciter Aoi à ne pas laisser s'échapper le Ki de sa victime, ne voulant pas gacher la première occasion qui se présentait à lui pour revenir à la vie sur cette terre.

Le dernier des Rokusho forma son dernier sceau et apposa sa main sur la garde d'Hitaza enfoncée dans le coeur de son ancien adversaire. Il empoigna fermement l'épée et prononca d'une voix forte et emplie de conviction:

FUUJA HOIN, REIKON MAGABARAI !
(Sceau d'emprisonnement de l'âme)

Il y eut une sorte de lueur qui se mit à briller à l'emplacement du coeur de la victime, puis une sorte de flux semblable à une manifestation physique du chakra se laissa glisser le long de la lame en direction d'Aoi, s'arrêtant juste à hauteur de la garde qui semblait absorbée tout le flux en un seul point.

*Ca marche... je sens son énergie aflluer en Hitaza, humpf.*

Quelques instants plus tard, le flux se stoppa net et le corps inamimé de la victime d'Aoi tomba lourdement au sol. L'épée du dernier des Rokusho se mit à briller une dernière fois de manière plus intense que jamais et tout redevint normal. Aoi tomba à son tour, genoux au sol et retrouvant peu à peu sa forme humaine. Il était épuisé par ce rituel improvisé qui lui avait consommé une grande partie de la réserve de chakra qui lui restait après son très court mais néanmoins éprouvant affrontement avec les quatres déserteurs.

Il respirait lourdement, si lourdement que même la voix de Mei-Oh ne lui parvenait plus désormais et ce sans doute à cause de son état d'épuisement avancé qui n'arrangeait en rien la possibilité d'un éventuel contact télépathique avec son mentor. En lieu et place de la voix de son "maître", Aoi n'avait de cesse de se répéter:

*J'y suis parvenu... mais je ne maitrise absolument pas cette technique. Je suis complétement épuisé après une seule utilisation de cette dernière. Je dois la pratiquer davantage pour remplir mon contrat aussi vite que possible et m'aquitter de cette maudite dette...*

Aoi fit s'abaisser la muraille d'encre qui protégeait les survivants de l'attaque du convoi et commençait à absorber toute l'encre autour de lui pour effacer toute trace du massacre.

Les défenseurs se ruaient vers lui, remerciant le ciel qui leur avait envoyé un ninja de talent pour les secourir et s'appretant à le féliciter comme ils le devaient tandis que le patriarche Rokusho se relevait en arborant un regard sombre mais presque vide de toute forme d'émotion...

"Vous... vous nous avez sauvé, monseigneur ! J'ai honte d'avoir douté de vous alors que vous parressiez si sûr de vos capacités et de votre force ! Mille merci ô puissant shinobi de Suna !"

La clameur des survivants et les éloges du vieil homme dirigeant le groupe avait tiré Aoi de sa torpeur passagère, ramenant celui-ci sur Terre mais ne le faisant pas réagir pour autant:

"Humpf... il n'y a vraiment pas de quoi s'extasier. Il est de mon devoir d'éliminer la vermine qui gangrène ce monde et le rend aussi pourri qu'un trognon de pomme attaqué par de vulgaires cancrelas et autres asticots. Bref, je ne suis pas venu ici pour rien puisque j'ai ce qu'il me faut au final..."

La Légende de Suna jetta alors un coup d'oeil sur son katana attaché dans son dos, émettant par la même occasion son premier vrai sourire de la journée, un sourire empli de satisfaction. Il se retourna alors une dernière fois en direction de vieil homme qui tenait à présent dans sa main un coffret qu'un de ses comparses lui avait apporté et qu'il présentait au dernier des Rokusho en posant un genou à terre comme pour le saluer tel on saluerait un monarque.

"Acceptez cette modeste offrande: c'est ce que les bandits ont tenté de nous dérober en vain et je pense qu'elle vous revient de droit après ce que vous avez fait pour nous."

L'homme ouvrit rapidement le coffre, révélant une petite quantité de pièces d'or qui semblaient datées d'une époque assez antique et dont la valeur semblait être quasi-inestimable. Le vieil homme souriait, conscient qu'il faisait un immense cadeau à son sauveur, mais son sourire se dissipa rapidement tandis qu'Aoi se mit à soupirer puis à ricaner en se détournant du groupe de survivants médusés.

"Vos babioles ne m'intéressent pas, humpf... A vrai dire, vous ne detenez rien qui soit intéressant à mes yeux. Oui, vous ne possédez absolument rien de ce que je recherche et qui puisse constituer une possible et digne récompense pour mon intervention. Considérez que je vous ai sauvé la vie par pure nécessité et remerciez davantage le Ciel que je sois passé par là. Adieu... humpf"

*Quel toupet ! Il semble totalement blasé par le précieux cadeau que notre chef lui a présenté ! Est-il vraiment un bienfaiteur ou bien...*

"Ne pars pas, étranger ! Nous pouvons trouver un moyen de te récompenser, nous y tenons vraiment et..."

Le vieil homme eut à peine le temps de finir sa phrase qu'Aoi avait disparu dans un tourbillon sombre, sans prononcer le moindre mot et ni-même former le moindre remerciement ni le moindre geste. Il venait de laisser en plan le groupe d'individus qu'il avait tout juste sauvé d'une mort certaine et voltigeait à présent de branche en branche afin de s'éloigner de la zone du combat.

Un regard dénué de toute forme d'émotion se lisait dans ses yeux, l'exaspération se manifestait également chez lui sous forme de soupirs et de "humpf" lachés de temps en temps tandis qu'il reprennait ses appuis sur les rameux des grands arbres de Cha no Kuni. Quelque chose semblait le gener et c'est alors que l'on pouvait déceller un début de changement dans l'attitude de feu le patriarche du clan Rokusho.

*Une seule malheureuse âme d'extraite et il en reste encore 63 pour honorer ma dette. Si j'avais été moins stupide j'aurais pu en extraire trois de plus et réduire considérablement le nombre d'esprits que je dois lui fournir... Je me maudirais presque pour ma faiblesse et pour mon niveau actuel de maitrise de cette technique de drain du Ki, humpf.*

"Hu hu hu... je t'avais bien dit qu'honorer ta dette ne serait pas une chose facile, Rokusho !"

La voix du démon-sorcier raisonnait à nouveau dans la tête de la Légende de Suna tandis qu'il reprennait appui sur une branche afin de continuer sa progression. Le ninja du Sable commençait à être quelque peu éxaspérer par les prises de paroles intempestives de celui qui s'était imposé en tant que mentor auprès de l'ancien patriarche du clan Rokusho, et il lui fit savoir:

"Encore toi ! Ne vas tu donc jamais me laisser en paix même lorsque je suis dans un état d'épuisement avancé ? Je n'ai que faire de tes remarques sournoises et sadiques et je te conseille de les garder pour toi au lieu de me faire perdre mon temps sans arrêt, humpf..."

"Oh... mais serais-je en train de déceller de l'agressivité en toi, jeune Rokusho ? Je vois que la première âme que tu as drainé commence à déteindre sur ton comportement, hu hu hu. Dis toi seulement qu'à chaque nouveau drain d'âmes se sera de pire en pire et que peu à peu tu ne tiendras même plus compte de mes remarques, ni même de celles de tes proches..."

Aoi fut stupéfait par la déclaration de Mei-Oh. L'ancien Kazekage avait en effet oublié l'espace d'un instant que chaque âme qu'il drainait lui otait une partie de la sienne et par conséquent celà ne pouvait signifier qu'une seule chose à long terme:

"Tu veux dire que je vais perdre toute mon humanité en tentant d'honorer ma dette ?!? Pourquoi m'as tu caché le fait que le drain d'âme m'affectait aussi vite et aussi fortement ???"

"Ne cherche pas à rejetter la faute sur moi, Aoi... Tu t'es toi même condamné à te déshumaniser lorsque tu es entré à mon service pour protéger celle que tu aimes ! D'ailleurs, n'as tu pas remarqué que tu ne ressens aucun besoin physique depuis que tu as éveillé ta forme de pourfendeur spirituel ? N'as tu pas vu que tu n'avais plus faim, plus soif et que tout te paraissait fade ? Tu verras que même à la longue ton amour pour Sakuragami dispa..."

"NON !!! Je refuse d'en entendre davantage, sorcier ! Balivernes que tout ceci ! Mon amour pour ma compagne est sans faille et j'ai fait tout celà pour elle: elle représente tout pour moi, bien plus que les futilités de ce monde que sont la richesse, la puissance et la gloire ! Mon amour pour elle ne disparaitra jamais ! Jamais, m'entends tu ?!?"

Il y eut un instant de silence qui fut interrompu par un léger ricanement de Mei-Oh qui raisonnait faiblement dans l'esprit d'Aoi. Le sorcier prit alors la parole pour la dernière fois:

"Nous verrons bien si ton soit-disant amour pour cette kunoichi résistera à l'influence des âmes que tu ôteras et qui chercheront à se venger de toi... nous verrons bien. En attendant, ne penses-tu pas qu'il est temps de t'en retourner à Suna maintenant que tu es prêt ?"

"Que veux tu dire ? Je ne vois pas en quoi le fait que je sois "prêt" me donne le droit de retourner au sein de ma patrie où tout le monde doit me croire mort ou disparu ? Qu'est ce qui pourrait légitimer mon retour au Pays du Sable après ces trois mois d'errance ? Humpf ?"

"Tu sais aussi bien que moi que de nombreuses menaces pesaient et continuaient de peser sur Sunagakure no Sato. Crois tu réellement que la ville puisse se passer encore longtemps de tes services et de ton talent ? Tu possèdes la force d'un Kazekage et tu surpasses peut être même tout ceux qui t'ont précédé et qui t'ont suivi en occupant cette fonction... Il te faut rejoindre Suna afin de retrouver ta place pour mieux te permettre d'honorer ta dette... Hu hu hu... ne vois tu donc pas où je veux en venir ?"

La Légende de Suna comprit presque immédiatement ce que cachait le discours faussement interessé de Mei-Oh concernant le devoir qu'avait Aoi vis-à-vis du Pays du Vent, ce qui le fit sourire.

"Je me disais bien que tu ne faisais pas référence aux intérêts de Suna mais aux tiens, démon. Tu veux que je retourne là-bas afin de m'y voir confier à nouveau des missions périlleuses et qui me permettront de collecter les âmes de mes ennemis vaincus, n'est ce pas ? Ce serait tirer partie du pardon que m'accorderait éventuellement mes paires pour mon absence, je ne peux..."

"Si, tu le peux... Ton village se réjouira de ton retour car tu lui es indispensable et tu le sais: cesse de faire semblant d'être modeste et humble avec moi car comme tu l'as dit aux autres mortels que tu viens de croiser, tu as confiance en ta valeur et en tes capacités, c'est bien çà ? Profites de ta future réintégration dans les forces de Sunagakure no Sato et honores ta dette au plus vite ! Mais avant celà... apporte moi la première âme que tu viens de collecter au sanctuaire: j'ai besoin de cette dernière pour regagner un peu de force."

Aoi resta silencieux un court instant, réflechissant au plan de Mei-Oh, avant de reprendre avec un air résigné.

"Comme tu voudras... Je t'apporte ton dû et je me mettrais ensuite en route pour Suna. J'en ai pour un instant, humpf."

Tandis que le contact télépathique avec Mei-Oh fut rompu, Aoi s'accrocha avec ses deux mains à une branche afin de vriller et bifurquer en direction du repère du démon-sorcier à Cha no Kuni et lui apporter la toute première âme qu'il venait de collecter en son nom.