Tenchu Ayame Civil
Nombre de messages : 1483 Age : 33 Localisation : Kurokage, Rokusho (Yiren), Kaguya. Nindô : Sauver Futae, et prouver à mon frère que je suis une grande Kunoichi ! Date d'inscription : 29/04/2007
| Sujet: Le trou où se terrait le lapin... Sam 1 Déc 2007 - 14:33 | |
| PLOC ! PLOC ! PLOC ! PLOC !
Des gouttes d’eau martelaient le sol calcaire de la grotte, avec un battement régulier et entêtant. Les parois glissantes et miroitantes du théâtre de pierres reflétaient avec froideur les flammes d’un faible feu de camp. Quatre silhouettes amaigries et exténuées se sont regroupées autour, il y a une petite heure, là où l’un d’entre eux a trouvé un peu de bois mort, perdu comme eux dans les boyaux de la Terre. La chaleur était bien évidemment la bienvenue, tant elle soulageait leurs corps fatigués, mais les vivres s’étant écoulés il y a maintenant trois jours de cela empêchaient les quatre réfugiés d’en savourer l’intensité flamboyante comme elle l’aurait mérité. Soudain, la femme soupira longuement. Son regard vide fixait celui de son ami. Elle y admirait les flammes danser et frémir sous l’humidité ambiante de l’endroit. Elle ne pu s’empêcher de penser à ce contre quoi elle tentait de protéger son fils, la tête par ailleurs reposée sur sa cuisse, son torse se soulevant et s’abaissant en un rythme inquiétant. Elle esquissa une expression coupable sur son visage cireux, de grandes cernes noires soulignant son regard éteint, et déposa sur le front de son enfant malade un tendre baiser. Il frémit à son contact, et ouvrit les yeux avec lenteur.
-Maman… Réussit-il à siffler entre ses dents. Quand sortons-nous ? Je *teu-heu ! * n’en peux plus d’attendre…
Le mutisme de sa jeune mère collait entre-elles des lèvres gercées par la fraîcheur de la grotte. Elle implorait son pardon en le serrant dans ses bras. Elle avait si peur pour lui. Alors qu’elle approchait timidement sa main de la joue de son petit être souffrant, quelqu’un l’interpela durement.
-Ayame ! J’en ai assez ! Je n’en peux plus de voir ainsi mon petit homme se laisser dépérir dans cet endroit !
La louve blanche aux trois queues proéminentes se leva d’un bond, et fixait maintenant la Kunoichi avec colère, par-delà les flammes. Une de ses queues fit rouler des pierres dans les pattes du quatrième individu, plus loin en arrière du groupe. La jeune femme pinça les lèvres et serra les dents, alarmée par si peu de respect envers elle et ses décisions, surtout s’il s’agissait de la survie de son fils.
-Je refuse que Chô reste ici une minute de plus ! -Ouja, non !
Ouja retroussa ses babines, sauta par-dessus le feu mourrant et défia Ayame de sa hauteur. Ses yeux bleu acier croisèrent le noisette de la jeune mère, et elle claqua ses crocs, mordant la fumée qui s’échappait maintenant entre cette mortelle rangée de dents blanches.
(Elle ose…)
Ayame jeta un dernier regard à son ami loup noir, qui se fondait avec discrétion dans le sillage imposant de la louve, avant de saisir Chô dans ses bras et de l’éloigner d’Ouja. Elle foudroyait l’animal du regard, et avança d’un pas décidé. Elle pouvait sentir vibrer ses grognements de protestation dans sa chair.
-Ça suffit ! Les deux opposants s’arrêtèrent net au milieu d’un semblant d’attaque. Ils avaient tous deux la tête tournée vers Griffin, héritier de la longue lignée des Kurokage. Ayame ! Cesse de faire l’enfant ! Ouja, ne te montre plus jamais agressive envers elle ! Il avança jusqu’à se trouver entre elles. Vous ne vous rendez même plus compte à quel point vous êtes folles. Ayame détourna le regard, gênée, alors qu’Ouja fixait maintenant le fond noir de la grotte, comme si de rien n’était. Ayame, partons. Cela fait plus d’un mois que rien n’a bougé dehors.
La jeune femme sentit les flancs du loup la frôler. Elle frissonna, sentant sa peau se tirailler de sa nuque à l’échine. À présent, même Griffin était contre elle. Personne n’était donc plus de son avis ? Personne ne souhaitait plus protéger Chô de la Guerre des Shinobis ? Pourtant, cela semblait tellement évident… Après tant de violence, comment la Guerre pouvait-elle s’être éteinte ? Après tout, les forces étaient assez équilibrées, ainsi elle aurait dû durer bien plus de ces quelques mois ! Un hurlement de protestation lui tiraillait les poumons, mais elle n’en fit rien. C’est par dépit qu’elle soupira et hocha la tête avec lenteur, avant de serrer Chô contre elle, avant de se diriger pour la première fois depuis qu’ils étaient là vers le monde extérieur. La traversée devait durer un peu plus de trois heures, mais les parois et les sols glissants de la grotte sacrée des Kurokage rendaient leur progression plus difficile qu’ils ne l’avaient prévue. De plus, les sens et l’acuité d’Ayame s’étaient incroyablement amoindris lors de cette période de refuge. Cependant, après quelques glissades sur le derrière et quelques bosses à cause d’un plafond plus bas que prévu, ils aperçurent enfin les prémices des pièces principales de l’antre. Des odeurs familières et étonnement très agréables commencèrent à revigorer leurs sens jusqu’ici endormis. Ouja ne pu s’empêcher de saliver abondamment en distinguant dans l’obscurité une carcasse fraîchement nettoyée par un de ses congénères. Et, sans le remarquer, ils accélérèrent leur progression, aussi exténués soient-ils. Ainsi, au bout d'une marche de longue haleine, ils se retrouvèrent dans la pièce principale de la grotte. Des loups se retournèrent vers eux, intrigués par cette subite apparition. L'un deux retroussa même ses babines en pensant à une attaque, tant leur physique avait changé. Maintenant éclairés par quelques rayons de Soleil, ils semblaient plus que pathétiques. Ayame, le teint blanc et les cheveux ternes, ne ressemblait en rien à la jolie jeune femme qu'elle était. Chô était dans un état si inquiétant qu'Ouja, la fourrure plous grise que blanche, semblait outrée. Quant à Griffin, personne dans ses congénères ne le reconnu. Même ses yeux jaunes autrefois pétillants de vie donnait un pincement au coeur au plus dur des loups.
-Mais on est là. On est à nouveau là. Souffla Griffin avant de se laisser tomber sur le flanc droit, épuisé et affamé. | |
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