C’était une magnifique journée. Les rues de l’animé village de Kumo respiraient la bonne humeur, signe d’un jour de marché fort lucratif pour les commerçants. Des marchands à la crié revendiquaient la valeur et la qualité de leur produit, tout en se lançant de furtifs regards afin de voir si les prix de l’un étaient plus compétitifs que ceux des autres. Des groupes de jeunes enfants se faufilaient dans la foule en riant, et affichaient des visages radieux, reluisant de bonheur. Une vieille femme tenait par la main son mari, tout aussi âgé qu’elle, s’affichaient heureux d’être ensemble depuis si longtemps, et n’ayant aucune honte à s’enlacer devant tout le monde. Deux bébés regardaient avec perplexité leur mère respective s’échanger des rires et des paroles ravies, et finirent par s’observer mutuellement de leur landau avec des yeux ébahis, se disant dans leur esprit pas encore vraiment malin ‘mais qu’est ce qu’il fait là lui ?’. Un couple d’adolescents se tenait tendrement par la taille, et se lançaient des regards brûlants d’amour et de passion.
Et au milieu de tout cette explosion de joie, une petite fille, pas plus haute que trois pommes, observaient l’agitation de par ses yeux noir de charbon. Une lueur de jalousie intense luisait dans ses yeux, en proie à un chagrin infini. Seule, sans attache et presque ‘orpheline’, Elle jouait avec ses doigts, dans l’espoir qu’un autre enfant vienne lui parler. Un simple mot, une simple phrase lui suffirait. Tout ce qu’elle voulait, c’était créer un lien avec quelqu’un, ne plus être seule…
Pensant à tout cela, le regard de la jeune fille, Kyoko de son prénom, se mis à brûler de rage. Si seulement elle avait été plus puissante, si seulement elle avait mieux développé son Sharingan ! Elle aurait pu empêcher sa mère de partir pour l’Akatsuki, maléfique organisation de mort, de peurs et de larmes. Son corps malingre se mis à trembler sous la rage, et elle serra les poings, enfonçant ses ongles dans sa chair. Elle sentit un liquide chaud et visqueux s’écouler dans les paumes de ses mains, mais elle n’y fit pas vraiment attention, car autre chose attira son attention : L’un des enfants jouant avec ses amis avait laissé tomber une peluche de chiffon sans s’en rendre compte, car il avait continué de courir sans interruption, comme si de rien n’était. Se faufilant entre les masses qu’elle considérait comme ‘géantes’ des adultes, et évitant de temps à autre de se faire renverser par quelqu’un qui ne l’aurait pas vu, elle saisit de ses petites mains le doudou, et le serra contre son cœur. Il fallait le rendre.
Concentrant son Chakra dans ses merveilleuse pupilles, elle fit apparaître avec une simplicité étonnante son Sharingan. Une couleur rouge sang remplaça soudainement le noir de ses iris, et une virgule se dessina dans ces dernières. Donnant à l’enfant un visage maléfique, son Dojutsu permit à Kyoko de rapidement retrouver la trace de l’enfant, et elle esquissa un sourire discret en l’apercevant courir vers sa gauche entre les jambes d’un groupe des forces spéciales. Ce dernier était composé de grands hommes dont le visage était dissimulé par un masque animal, et quelques-uns rirent en constatant que les courants d’air qu’ils avaient ressentit plus tôt n’étaient que de simple gamins jouant à trape-trape dans leurs pattes.
Le cœur gonflé d’espoir, elle se précipita à leur rencontre. Elle allait enfin rencontrer quelqu’un, pensait-t-elle alors en slalomant entre les stands des marchands et la foule, elle allait enfin pouvoir simplement parler avec quelqu’un !
Mais comme le destin l’avait écrit pour elle, elle n’en avait pas le droit. Un autre membre des forces spéciales ANBU surgit de derrière un stand, marchant à pas élancés et rapides vers ses collègues, coupant brusquement la route à la jeune fille. Elle n’eut pas le temps de s’arrêter, et, emportée par son élan, elle frappa de plein fouet les membres de l’homme. Ce dernier s’arrêta soudainement, regardant probablement ce qui venait de lui rentrer dedans, et se tourna vers la petite Kyoko, étendue de tout son long sur le sol pavé de Kumo no Kuni. Les yeux fermés, et les mains frottant sa joue endolorie par le choc, elle gémit légèrement avant de ré-ouvrir ses yeux. Son regard croisa immédiatement celui de l’ANBU, lui dévoilant son merveilleux secret, le Sharingan.