Objectif: Un convoi de ninja nomades du désert est attendu. Veille à ce que tout se passe bien. La réception doit se faire dans l'honneur
Seto, en sortant du bureau administratif, relut l’ordre officiel de sa mission, sa première de rang C. S’il comprenait bien, il devait faire en sorte que ces shinobis nomades reçoivent un bon accueil. Il se demanda quelle était leur importance. Etait-ce un clan allié du village, était-ce des partenaires commerciaux ? Le genin soupira : il ne le saurait sans doute pas avant de les avoir vus. Quoi qu’il en soit, le Kazekage avait dit que la réception devait se faire dans l’honneur, et elle se ferait dans l’honneur. Seto avait un examen Chûnin en vue, et pour cela il devait progresser un maximum avant, or cela passait avant tout par des missions réussies. Il s’assit sur un banc. D’après les explications reçues, ces visiteurs devaient arriver en fin d’après-midi ou en soirée, ce qui lui laissait le temps d’organiser un accueil convenable. Il devait donc réfléchir à ce qu’il allait mettre en oeuvre pour les recevoir dignement. Quand il se releva, il était toujours pensif. La première chose à faire lui paraissait évidente : il fallait qu’il réunisse des connaissances et des amis pour constituer un comité d’accueil. Seulement il n’avait pas beaucoup de connaissances. D’amis, encore moins. Cependant, s’il comptait sur les connaissances de ses connaissances, cela devrait être réalisable. Il rendit donc visite aux quelques personnes qu’il espérait convaincre et leur posa à chaque fois la même question :
« J’aurais besoin d’aide pour une mission, il s’agit d’organiser une petite réception en l’honneur d’un groupe de ninjas nomades. Me feriez-vous la faveur d’y être présent et, si ce n’est pas trop demander, d’y inviter quelques amis ? »
Ou alors, (c’est selon la personne) :
« Tu pourrais me filer un coup de main pour ma mission ? Je dois accueillir des nomades et ça serait pas mal qu’on soit nombreux pour faire bonne impression. Essaie d’amener tes potes ! »
Les réponses, en revanche, étaient variées :
« Ce soir ? Désolé, je ne peux pas, j’ai déjà quelque chose de prévu. »
« Mais avec plaisir ! Et mes amis se feront une joie de venir, j’en suis certain !
« J’aimerais bien, mais là tu vois, moi aussi j’ai une mission et pas du genre où on se marre. »
« Ce soir ? Je crois que je peux… Oui, je vais venir, mais c’est bien pour te faire plaisir. »
Etc… Seto, après moult tribulations qu’il serait fastidieux de raconter par le menu (hrp : oui, je fais exprès de parler comme ça) réussit à réunir tant bien que mal un nombre suffisant d’invités.
La première étape s’était donc déroulée sans anicroche. Tout en déambulant dans les rues chauffées par le soleil, le shinobi parlait tout seul :
« Bon, maintenant deuxième étape : la bouffe… Comment faire ? Je ne sais même pas combien ils seront, et j’ai pas assez d’argent pour acheter de quoi manger pour un régiment… J’aurais pu demander à mes invités d’apporter chacun quelque chose, mais j’y ai pas pensé et j’ai trop la flemme d’y retourner. D’ailleurs, j’ai pas le temps. Mmmmm… »
Soudain, un éclair se fit dans son esprit : Koshizi ! Il avait aidé ce marchand à transporter sa marchandise, et celui-ci lui avait même dit quand il était allé le voir à l’hôpital qu’il lui était redevable et qu’il ne fallait pas hésiter à lui demander de l’aider. Eh bien, l’occasion était venue ! Seto se dirigea vers son échoppe et s’installa derrière le comptoir. Koshizi le vit, le salua et lui demanda ce qu’il pouvait faire pour l’aider. Le genin, tout sourire, commença par lui acheter une grande boîte de nems surgelés (il faut toujours mettre les commerçants de bonne humeur), puis lui demanda s’il pouvait solliciter son aide.
« Bien sûr, tout ce que tu voudras », répondit Koshizi avec toutefois un peu trop d’empressement pour paraître tout à fait sincère.
« Je vous propose un arrangement : j’ai besoin d’acheter à manger pour un convoi de ninjas du désert. Je ne sais pas combien ils sont, mais en les comptant eux et tous ceux que j’ai invités, ça m’étonnerait qu’on dépasse une quarantaine de convives. Je vous achète donc à manger pour quarante, je paye pour vingt, et s’il y en a trop je vous rends le reste. Ca vous va ?
- Euh… Cela m’arrangerait plus si tu payais pour trente.
- Je crains de ne pas avoir les moyens. Si vous voulez je paye pour quinze et en plus je vous aide à transporter un autre chargement.
- Pour quinze ?! Je suis désolé mais je refuse.
- Tant pis… Je vais aller chez le marchand d’en face alors, je le connais aussi, mais j’avais compté sur vous… »
Seto esquissa un au revoir de la main puis marcha résolument vers le fond de la boutique, attendant le rappel, qui ne tarda pas.
« Euh, attends ! Aller chez cet escroc, tu n’y penses tout de même pas ! Il te ferait payer pour cinquante personnes ! »
Seto ne tint aucun compte de cette phrase. Il voulait du concret. Il continua à marcher, se sachant proche de venir à bout de la résistance du marchand.
« D’accord, reviens ! T’as gagné, tu payes pour vingt et tu m’aides encore une fois. »
Le genin s’arrêta, tourna lentement la tête et darda Koshizi d’un regard perçant.
« Je paye pour vingt ET je vous aide ?
- Bon, tu payes pour vingt et c’est tout, mais paye vite et déguerpis, nous sommes quittes ! »
Seto lui fit alors un grand sourire. Il posa l’argent, prit ses achats et s’exclama :
« Je savais que nous finirions par nous entendre ! »
Puis il sortit de la boutique, satisfait de sa transaction. Il lui restait environ une heure et demie avant l’arrivée des voyageurs. Il mit une heure à profit pour dresser la table, tout préparer, etc.
Puis vint l’heure de l’étape finale. Il monta sur les toits de surveillance et attendit, guettant au loin l’arrivée de ces habitants du désert. Ils ne se firent pas attendre. Au loin, un nuage de sable annonçait leur arrivée. Seto descendit de son perchoir et passa la porte du village pour faire les derniers mètres avec eux. Il les vit plus distinctement lorsqu’il fut arrivé à quelques pas d’eux. Ils étaient conduits par un homme d’une quarantaine d’années, droit, énergique. Dès qu’il aperçut sur le front du ninja du sable son bandeau marqué de l’emblème de Suna, il le salua .
« Salutations jeune shinobi. Nous sommes le clan nomade Taruka et j’en suis le leader.
« Salutations à vous aussi, clan Taruka,répondit Seto en s’inclinant légèrement, je suis un genin de Suna et votre comité d’accueil. Bienvenue à Suna Gakure no Sato ! »
Ils franchirent ensemble les portes du village, et le clan fut chaleureusement reçu par les invités de Seto, à qui il avait donné la consigne de se réunir à la porte pour attendre leurs convives. Tous mangèrent et burent dans une atmosphère amicale. Les Taruka, ravis, tinrent à remercier tous leurs hôtes. Seto, épuisé (comme après chacune de ses missions jusqu’ici), se retira tôt pour aller faire son rapport. En chemin, il fit la synthèse de la journée.
« Cette mission a été longue mais bizarrement, j’y ai rencontré moins de difficultés que pour transporter des nems. Comme quoi… »
MISSION TERMINEE