[Rang A] Yuhei et Kimimaro: A la recherche d'autonomie...

Escorte de Iyeasu Tokugawa: Le riche seigneur à demander une escorte pour son voyage jusqu'à Kusa no Kuni, en effet ces jours-ci des menaces planent sur sa venue et il craint donc pour sa vie. Attention !!! Il est vieux et franchement très lourd et a tendance à prendre ses accompagnateurs pour ses chiens...

Vous savez ce qui est déprimant avec un bled comme Suna ? C'est que tout les jours c'est plus ou moins la même chose. Le désert avance, il fait chaud, vous avez du sable qui passe par tout les interstices possible et l'administration se sent obligé de vous filer du boulot sous prétexte qu'il faut nourrir le village. Franchement moi je les vois les gosses de Suna et je peux vous assurer qu'ils ont rien de faméliques mais bon apparemment ça ne suffit pas et on toujours besoin de plus en plus d'eau.
"Oui tu comprends, t'es nouveau ! A la base t'es pas du village et tralali tralala..." Bref ces mecs essayaient par tout les moyens de me faire culpabiliser comme si j'avais choisi de me traîner chez eux alors que j'étais dans le coma... Bien sur il y a le Kazekage et même si c'est pas un marrant, le petit Gaara reste un brave type qui se défonce pour son village. Malheureusement beaucoup ne font même pas gaffe et la nouvelle tendance ces derniers jours c'étaient de se plaindre qu'il monopolisait un shinobi de ma trempe pour assurer sa garde personnelle...

Ce qu'ils ne savaient pas c'était que ce n'est pas Gaara qui m'avait nommé à ce poste mais que c'était bel et bien moi qui avait fait le forcing pour justement ne pas avoir à me noyer dans leurs systèmes. Moi et l'organisation ça fait deux, ce n'est pas une nouveauté. Je n'ai jamais aimé qu'on me donne des ordres et ce n'est pas maintenant que ça allait commencer. Alors oui Gaara m'avait quelque fois sermonné: "Tu sais dans un village chacun doit y aller de sa contribution sans cela c'est l'anarchie alors sois plus clément avec les fonctionnaires du bureau d'assignation des missions..."
J'avais trop rien dit mais bon ça puait le discours démagogue que l'on faisait aux gamins de l'académie: "Vous savez les enfants, Suna c'est bien et il faut que votre contribution soit toujours dans le sens du village sinon les méchants de l'Akatsuki vont venir vous cherchez pendant votre sommeil."
Bon j'exagère... Comme si l'Akatsuki était capable de faire quoi que ce soit ! Ce qui m'énervait en fait c'était que tout le monde pensait que j'en foutais pas une alors que je n'avais pas arrêter depuis que j'étais là. Une fois j'ai même été à l'académie pour parler aux aspirants... Comme si c'était ma faute si l'un des gosses avait fait une syncope lorsque j'ai parlé anatomie du corps humain ! Bon j'avoue la démonstration était peut-être de trop...

Pourquoi je vous raconte tout ça ? Tout simplement parce que je n'arpente pas les rues du village par plaisir. Je vous l'ai dis le sable je commence à en avoir plein le dos et les coucher de soleil sur les dunes je laisse ça aux crétins qui n'ont rien de mieux à faire. Non mais voila suite à "l'incident" à l'académie j'étais dans le colimateur. On m'a demandé de m'occuper d'une mission un peu spéciale mais comme ils trouvent que le mystère c'est trop rigolo (et oui... on s'ennuie sec dans le désert) et bien je devais aller la chercher moi même.
Me voila donc d'un pas guilleret (ironie, la prochaine fois je vous ferais un panneau promis) en train de me diriger vers l'administration, cette espèce de bâtiment rond et d'une couleur super originale: sable, tu m'étonnes après que les gosses soient traumatisés à la moindre goutte de sang ! La plupart des gens ne m'aimaient pas et il faut dire que je le leur rendais bien, mon grand bonheur ce fut d'enchaîner les grimaces quand j'ai dépassé la longue queue ou le commun des mortels patientait en espérant que l'un des fonctionnaires les reçoivent. Non moi j'avais ma petite combine et je pouvais donc me permettre d'aller directement chez mon ami à lunettes qui ne pouvait s'empêcher de tirer une tronche pas possible à chacune de mes apparitions.

Je me retrouvais donc dans son bureau étriqué. Bien sur, il faisait chaud et je peux vous dire que ce n'est pas parce qu'on vit dans le désert qu'on est exempt de transpiration et autre délice sensorielle...

- On m'a demandé de vous assigner cette mission, c'est une A. Ca vous changera !

- Trop aimable ! Je dois faire quoi ?

- Enlevez vos pieds de mon bureau pour commencer... On a un client assez important qui demande une escorte jusqu'à Kusa no Kuni.

- Je fais pas ça. Je bosse en solo et sans colis, vous le savez.

- On ne vous demande pas vraiment votre avis vous savez... L'incident de l'académie est remonté jusqu'au Conseil et ce dernier souhaite que vous vous rattrapiez. Si vous avez l'appui de Kazekage-sama la plupart des instances dirigeantes de Suna ne vous font pas confiance et ils veulent que vous vous impliquiez plus dans le village. Vous n'êtes plus un mercenaire ! Vous êtes un shinobi de Suna.

- Oui j'avais cru le comprendre en voyant ma paie... Bon je peux le trouver où ce... Tokumachin ?

- Il vous attend à l'auberge situé près de la porte sud. Quand à votre partenaire...

- Même pas la peine de rêver !

- On a besoin de l'évaluer avant qu'il passe son examen !

- C'est pas mon problème si il veut devenir Anbu, que les Légendes s'en occupent.

- Ce n'est pas marchandable ! Tenez voila son adresse ! Vous aller le chercher et vous l'emmenez avec vous...

J'arrachais des mains le petit bout de papier griffonné par le fonctionnaire qui semblait satisfait d'avoir enfin eu le dernier mot. Sans rire, montrer à un gamin comment fonctionne le système digestif et voila comment vous êtes remercié. L'adresse était celle du quartier minable qui longeait la muraille est, l'un des pires de la ville si vous voulez mon avis. Ma sortie fut accompagné d'un soupir suffisamment audible pour que mon interlocuteur comprenne mon agacement... Et alors que je m'apprêtais à franchir la porte il m'appela une dernière fois...

- Au fait ! Ce n'est pas l'examen pour devenir Anbu qui s'annonce mais celui pour devenir Chunin... Bonne chance !

Ca avait été une matinée longue, très longue. J’avais dû encadrer un groupe d’ouvriers qui travaillaient sur un chantier près d’une oasis, un peu à l’écart de la ville. Ce n’était pas une mission, mais « on manquait de personnel », m’avait-on dit. Bien sûr, les grands types que j’était censé escorter étaient tous plus costauds que moi et n’avaient besoin d’aucune protection. D’ailleurs personne n’était assez stupide pour leur chercher des noises, d’autant qu’ils n’avaient pas un rond pour la plupart. Enfin bref, ma matinée passé à regarder des armoires à glace s’esclaffer en faisant mumuse à voler la truelle du voisin m’avait mis en rogne. Surtout que l’on m’avait réquisitionné à l’improviste, alors que je m’apprêtais à passer une matinée tranquille à me reposer… Sur le chemin du retour, je ne pensais qu’à une chose : m’enfermer chez moi, m’allonger sur mon lit comme une loque, et passer l’après midi à dormir... Je n’étais pas encore complètement remis de la fatigue de ma précédente mission. Et cette fois ci, j’étais prêt à envoyer paître n’importe qui viendrait me déranger, ouvriers ou pas.

C’est dans cet état d’esprit que j’arrivais chez moi. Au rez de chaussée, la logeuse m’attendait comme d’habitude et me salua par un tout à fait conventionnel :

- Bonjour monsieur Arano.

M’apprêtant à emprunter les marches qui menaient à mon appartement, je m’interrompis brusquement. La grosse dame n’était jamais aimable et avait pour habitude de me jeter des regards noirs ou tout du moins de m’ignorer à chaque fois que je passais devant elle. Un bonjour si poli n’était, pour ainsi dire, pas vraiment son style. Quittant des yeux mon nombril préoccupé, je regardais la concierge. Elle était, comme à son habitude, assise sur la chaise à côté de l’escalier de l’étage. Sa peau était étrangement pâle, et elle transpirait abondamment. Les regards qu’elle me jetait était craintifs.

- Un de vos amis est venu vous rendre visite pendant que vous n’étiez pas là. J’ai essayé de lui dire que vous étiez absent, mais… il doit être en train d’attendre devant votre porte.

Cette fois, la situation prenait une tournure étrange. La concierge avait pour habitude de ne laisser monter personne d’autre que les locataires aux étages. De plus, qui pouvait bien être cet « ami » ? Haku, peut-être ? connaissait-il seulement mon adresse ? Je rendais son salut à la pauvre femme effrayée, puis montais prudemment les escaliers.

La première chose que je remarquais quant à l’homme qui se trouvait debout dans le couloir et tambourinait à ma porte, c’est que je ne le connaissais pas. La seconde, c’est que je ne voulais pas le connaître. C’était un grand type aux cheveux blancs, de toute évidence un shinobi. L’impressionnante épée qu’il portait dans son dos suffisait à le rendre terrifiant. C’était le genre d’homme dont on sent immédiatement la dangerosité, le genre d’homme qui pouvait vous tuer à n’importe quel instant, de cent manières différentes. Il ne regardait pas dans ma direction, j’en profitais pour reculer silencieusement pas à pas vers la cage d’escalier d’où je venais d’émerger. Je ne savais pas qui était ce type, mais ce dont j’étais certain, c’est que ce n’était pas un ami. A peine avais-je amorcé mon repli en douceur qu’il tournait la tête vers moi. Son regard meurtrier en disait long quand à son humeur de toute évidence peu commode. Alors que mon cœur commençait à s’emballer, j’aperçus le bandeau noué autour de son bras… Le symbole de Suna. J’avais du mal à y croire, mais ce type était un collègue.

Cinq minutes plus tard, j’étais dans mon appartement, emballant à la va vite quelques affaires et armes pour un voyage jusqu’à Kusa no Kuni. Le shinobi m’avait rapidement expliqué le but de notre mission quelques instants plus tôt. Habituellement, j’aurais pris mon temps et aurais au moins déjeuné avant de partir, mais le grand type m’attendait dehors, et il me semblait peu judicieux de le faire patienter trop longtemps. Il m’avait laissé entendre que malgré les ordres qui parlaient pour cette mission d’une « coopération de deux ninjas », je n’avais pas intérêt à contester ses décisions. Le tranchant de son énorme lame m’en aurait dissuadé même sans son avertissement. Une mission de rang A… Qu’est-ce qui était passé par la tête de l’administration ? Je ne m’étais pourtant pas franchement illustré lors de mes précédentes missions. D’ailleurs mon partenaire n’avait pas l’air plus enchanté que moi par notre collaboration. Même si sa présence avait finalement quelque chose de rassurant vis à vis de notre mission, je ne pouvais pas m’empêcher de redouter les dangers que nous allions rencontrer.

Terminant mon sac, j’écrivais rapidement un mot pour expliquer mon départ à Maoi, puis rejoignais dehors l’hostile individu, afin que nous allions chercher notre protégé.

Tandis que j'attendais sur le seuil de sa porte, je ne pouvais m'empêcher de maudire secrètement les fonctionnaires qui m'avaient assignés cette mission. Sans doute était il encore maintenant en train de commenter le futur déroulement de ma mission Comment cela allait se passer ? Les débuts en tout cas n'étaient pas fameux, il semblait plutôt gauche à croire qu'il n'avait jamais vu un shinobi de terrain. On ne pouvait pas vraiment dire que physiquement il était impressionnant, sa chevelure blonde et ses yeux gris laissaient plus penser à quelqu'un de délicat que de véritablement taillé pour le monde des ninjas. Il y avait malgré tout un "je ne sais quoi" d'inquiétant chez lui mais qui avait vite été dissipé par son regard ou se mèlait admiration et crainte.
Je mentirais si je disais que je n'étais pas habitué à ce genre de réaction et je ne pus m'empêcher d'en rajouter tandis qu'il faisait son paquetage. Quelques petites pics bien sentis qui n'avaient eu que pour seul but de le déstabiliser. Sans grand succès... Je ne pouvais pas vraiment dire ce qui l'angoissait le plus: faire la mission avec moi où que cette mission soit une rang A ?

Quoiqu'il en soit ses affaires fûrent assez vite préparés et tandis que nous nous rendions dans l'auberge ou nous attendait notre homme je ne pu m'empêcher de m'amuser de son attitude. Le sac qu'il avait emporté comportait tout le nécessaire que tout bon petit shinobi doit emporter, mais comme d'habitude ce sont juste des principes édictés pour apprendre la discipline aux aspirants et aucun ninja sain d'esprit vous dira qu'il continue de les suivre.

- On fait une pause, envois ton sac...

Il ne protesta même pas de peur de me contrarier ou alors par simple politesse. Je n'allais pas supporter de faire toute une mission avec un gosse aussi lisse et poli aussi décidais je d'utiliser la manière forte afin de le faire réagir. J'ai vidé l'intégralité du contenu de son sac par terre et m'abaissa dessus afin de voir ce qu'il avait embarqué.

N'ayant pas connu de formation je ne peux assurrer que son sac était réglementaire mais je suis resté un moment impressionné à contempler le bric à brac qu'il se trimballait. Lui n'osait toujours pas broncher, sans doute pensait-il que je faisais juste une inspection ou tout autre chose qu'un gradé est censé faire des ces cas la. Pas du tout, en fait j'ai tout simplement commencer à trier. M'amusant de chaque objet je m'empressais de jeter tout ceux que je jugeais inutile quand à notre mission. Le résultat fut assez saisissant, la moitié du contenu y étais passé.

- On peut repartir, à l'avenir essaye d'être moins crétin. Ce n'est pas parce qu'on t'apprend quelque chose que tu ne peux pas le remettre en question, tu es grand maintenant il est temps de prendre tes responsabilités et de t'affranchir du carcan qui a été posé au début de ta formation.
Aller range apparemment le colis a payé d'avance on peut pas se permettre de le faire poireauter.

Le gosse se hâta de refaire son sac sans bronché et nous repartîmes en direction de l'auberge en silence. Arano Yuhei, de son blase, était un garçon qui extrèmement sympathique et probablement débordant de gentillesse. Le genre de chose qui m'horripilait profondémment passé les 30 premières minutes. N'étant pas magicien je ne pouvais malheureusement pas modeler son caractère à ma guise et faire de lui quelqu'un d'intéressant...

C'est perdu dans ses réflèxions que nous sommes entrés dans l'auberge. Le colis était bien présent, il semblait s'égosiller après une serveuse qui avait fait une erreur dans sa commande. On comprenait trois choses à l'entendre: je suis important, je suis plein de fric et je suis un sale con prétentieux. Son physique était plutôt banal, la cinquantaine passé ses tempes grisonnantes lui donnaient un air sévère ou bien était-ce à cause de la veine qui apparaissait sur son front je ne saurais pas vraiment le dire. Seul ses vétetements trahissaient son statut de noble.

- Iyea... Enfin Tokugawa c'est bien vous ?

- Kimimaro Kaguya et... Euh... Yuhei... Aranu Yuhei ? Non Arano Yuhei voila !

- Oui, oui c'est bien. Au fait gamin, c'est qui Maoi ?

Je la sentais vraiment mal, cette mission. Le dialogue entre mes deux « compagnons » de voyage était ahurissant : l’un comme l’autre étaient des fortes têtes, et j’allais me retrouver coincé entre les deux pendant les jours à venir. Je déglutissais à cette idée. Tous deux m’ignoraient royalement pour le moment, ce qui m’allait plutôt bien. Jusqu’à ce que la brute de service m’interroge sur Maoi .Il était certes un ninja de Suna comme moi, mais je ne lui faisais pas pour autant confiance, en tout cas pas assez pour lui parler de ma jeune sœur. Je l’avais amenée à Suna no Kuni dans le seul but qu’elle puisse vivre une vie normale, ce n’était pas pour lui présenter ce genre de personnage dangereux !

- Maoi ? Euh, hum, c’est ma colocataire, mais je ne la connais pas vraiment, on ne fait que se croiser.

Le shinobi ne répondit pas, acquiesçant avec un sourire en coin. De toute évidence, il n’était pas dupe. J’écartant vivement le sujet en priant intérieurement pour qu’il n’y revienne pas plus tard. La question m’avait surpris de sa part : son attitude jusque là m’avait plutôt laissée comprendre qu’il se fichait complètement de ma pathétique existence. Peut-être n’était-il pas si méprisant que je ne le pensais ? Ou, de façon plus crédible, peut être essayait-il simplement de savoir qui était vraiment l’abruti qu’il allait devoir se trimballer. Sa conduite quelques minutes plus tôt avec mon sac m’avait à peine surpris, tellement je m’attendais à chaque instant à ce qu’il se jette sur moi pour m’arracher les yeux. Certes il m’impressionnait, mais d’un autre côté la dernière personne qui m’avait laissé la même impression avait essayé de nous kidnapper moi et ma sœur, et j’avais la volonté de ne pas être aussi naïf cette fois ci. Je le diabolisais certainement un peu trop, mais il valait mieux ça que lui faire aveuglément confiance sous prétexte qu’il était un ninja d’expérience.

Quant au vieux que nous devions protéger, lui au moins était plus facile à cerner. C’était… comment dire, un emmerdeur. Oui, c’est ça le mot. Depuis que nous étions partis, il n’avait pas cessé de se plaindre pour tout et n’importe quoi. La chaleur insoutenable, le sable qui s’infiltrait dans ses vêtements de luxe, la gourde qu’il fallait lui tendre toutes les cinq minutes puisque monsieur n’avait pas pris la peine de prendre de l’eau lui-même… Au moins avait-il le mérite d’alimenter la discussion. D’une façon qui apparemment agaçait profondément mon collègue. Pour ma part, je restais discret comme à mon habitude. Ils pouvaient me prendre pour un demeuré, du moment qu’ils m’oubliaient un peu…

Ignorant mes deux acolytes, je m’égarais dans mes pensées tout en marchant. Kusa no Kuni… Je n’étais jamais sorti du pays du vent, et j’allais passer des étendus désertiques que j’avais toujours connu à la forêt luxuriante de Kusa. Je ne connaissais la « forêt » que par ce que j’en avait entendu dire, et j’avais pour l’instant du mal à imaginer autant de verdure rassemblée au même endroit. Ma curiosité pour le moins débordante donnait finalement un aspect positif à cette mission : j’avais hâte de voir ça.

Sans que je ne me sois aperçu du temps qui passait, le soleil se couchait déjà. Nous avions quitté la ville depuis plusieurs heures, et marchions dans le désert. Nous nous arrêtâmes pour bivouaquer. Alors que Tokugawa et moi commencions à monter nos tentes chacun de notre côté, Kaguya éclata de rire. Apparemment, il trouvait la situation très comique. Lui-même s’était déjà allongé à même le sol et dormait sur son manteau roulé en boule. Le peu d’affaires qu’il transportait ne contenait à l’évidence pas de tente. Surpris, je me demandais si il était fou. Les nuits dans le désert étant très froides. J’aurais dû hausser les épaules et tranquillement m’abriter dans ma tente, mais dans un réflexe parfaitement stupide, je lui proposais :

- Vous voulez que je vous prête une couverture ?

- Comment feras tu si tu te retrouves dans le désert une fois sans ton petit confort ? Je ne dis pas ça pour t'ennuyer tu sais mais si tu penses que toutes les missions se dérouleront dans la joie et la bonne humeur tu fais fausse route.

- Aller y hurler, comme ça on sera repèré plus vite et on en finira rapidement...

Il commençait sérieusement à m'agacer celui-la. Entre la candeur de mon jeune compagnon et le comportement irritant du vieillard je commençais à désespèré quand à l'intérêt de notre mission. Sans un mot je me leva et remettais mon pardessus sur mon dos, Yuhei me fixait avec des yeux ronds ne comprenant pas vraiment ce que j'étais en train de faire...

- Remballes ta tente, on lève le camp...

- Je ne m'adressais pas à vous. Aller viens petit on rentre à Suna !

- Si vous ne payez pas, je ne vois l'intérêt de rester avec vous. Quand à Yuhei il est sous mon autorité pas la votre.

Je jubilais en regardant Yuhei ranger lentement ses affaires comme si il avait compris que le supplice que vivait Tokugawa allait être renforcer par ses mouvements gagnant en intensité dramatique. Finalement il n'était pas si désespèrant que cela...

- Franchement vous ne valez pas la somme que l'on reçoit. J'en ai connu des chiants mais des commes vous... On devrait vous utiliser comme mètre-étalon !

- ... Ca marche... Mais je vous préviens. Si vous recommencez votre numéro je vous lache dans le désert: les hyènes et les serpents se feront un plaisir de vous tenir compagnie.

Il grommela en retournant dans la tente à moitiée bancale. Yuhei me regarda en haussant un sourcil tandis que le sourire en coin que je lui rendais signifiait bien que je commençais à le considèrer en tant que shinobi et non en tant que fardeau. Je l'invitais à venir se poser à mes côtés tandis que je me penchais en avant afin d'allumer un feu. Avec nos récents esclandres les risques d'être repèrés étaient de toute façon consommés et la chaleur d'une flamme nous ferais le plus grand bien.

- Dit moi petit, t'as déjà combattu ? Je parle pas de baston de bar ou d'entraînement. Je te parle de combat où ta vie est menacé.

J'écoutais sa réponse avec attention et nous continuâmes de discuter plusieurs minutes. Plusieurs fois le grognement du vieillard se fit entendre mais à aucun moment il n'osa élèver la voix de peur de se retrouver à nouveau abandonné. Nous nous endormîmes finalement au bout d'un long moment et c'est la douce lumière de l'astre solaire qui nous tira de nos songes. Yuhei se chargea d'aller réveiller le vieillard qui sortit de la tente l'air grognon mais parfaitement silencieux. Nous prîmes un petit-déjeuner léger dans un silence complet. Mes sens étaient encore embrumés mais un détail attira mon attention. Depuis le départ le vieillard semblait dissimuler un petit coffret dans une des manches de son ample kimono. Cela ne me concernait pas mais de le voir ainsi avait quelque peu éveillé ma curiosité... Après tout pourquoi cet homme n'avait il pas une garde personnelle comme le faisait habituellement les grands seigneurs ? Pourquoi se retrouvait il à faire le voyage avec des shinobis embauchés comme mercenaire ?

C'est avec ses nouvelles interogations que je donnaient l'ordre de lever le camp. Yuhei se dépecha de ranger les diverses affaires qui avaient été eparpillés la veille et je me suis même surpris à l'aider afin d'accèlerer le mouvement. Quelque chose ne tournait pas rond dans cette histoire... Mais quoi ?

Nous étions partis depuis quelques minutes, et l’ambiance restait tendue depuis le conflit de la veille. Tant mieux, ça me faisait un peu de calme. Le soleil n’était pas complètement levé, et la pénombre subsisterait probablement encore un petit quart d’heure. Je n’étais qu’à moitié réveillé, et je marchais en traînant des pieds. Pour m’occuper, j’observais mes deux compagnons de marche. Le shinobi marchait devant, inexpressif. Quant au vieux, il marchait à côté de moi. Il avait une étrange attitude : il tremblait légèrement malgré la chaleur qui commençait à sévir, et se retournait fréquemment pour regarder l’étendue vide derrière lui. Je n’avais pas remarqué ce comportement la veille, peut être simplement parce que je n’y avais pas prêté attention. C’était louche.

- Quelque chose ne va pas, monsieur Tokugawa ?

Il sursauta au son de ma voix suspicieuse, comme un voleur prit la main dans le sac. Puis il fit non de la tête, se forçant à adopter un air naturel, et accéléra le pas pour s’éloigner de moi.

Quelques heures plus tard, Kaguya décréta une petite halte pour déjeuner. Lui comme moi n’étions pas vraiment fatigués, mais nous devions préserver notre colis qui n’avait pas l’habitude des longues marches dans le désert. Etrangement, celui ci protesta :

- Pourquoi s’arrêter ? Vous ne semblez pas fatigués, et je ne le suis pas non plus. Nous ne devrions pas profiter de cette belle journée pour avancer ?

Le ton guilleret autant que le contenu de sa phrase étaient plus que suspects. Lui qui passait son temps à se plaindre pour son petit confort, refusait de faire une pause ? D’autant que la transpiration qui luisait sur son front et sa respiration haletante démentaient ses paroles.

- Auriez vous une raison particulière d’être pressé ? Si j’étais quelqu’un de méfiant, je dirais que vous nous cachez quelque chose.

Il avala sa salive, puis répondit, d’une voix se voulant rassurante :

- Non non bien sûr, je disais ça comme ça…

Le sourire qu’il arborait était tremblant. Je m’assis calmement puis commençait à sortir lentement un morceau de pain de mon sac, tout en observant sa réaction. Après quelques secondes, il s’assit également et posa ses affaires sur le sol près de moi. Mon collègue restait silencieux : de toute évidence, lui aussi soupçonnait quelque chose. Alors que notre client était occupé à surveiller de plus en plus fréquemment la direction d’où nous venions, j’aperçus un petit coffret qui dépassait de son sac. Cela ressemblait à une boîte à bijoux. Dans un soupir de soulagement, je me détendais. Il avait probablement simplement peur pour ses pierres précieuses. Le prix de notre mission n’incluait pas le transport de biens de valeur, ce qui expliquait sans doute qu’il refuse de nous en parler. Je n’avais pas à me laisser contaminer par la paranoïa d’un riche trop près de ses sous.

Malgré tout saisi par la curiosité, je voulais savoir ce que contenais précisément la petite boîte. Si c’était cet objet que nous protégions en réalité, j’aimais autant savoir ce que c’était ! Tandis que mes deux camarades ne regardaient pas, je pris discrètement le coffret ouvragé. Etrange, il était trop léger pour contenir des pierres ou des bijoux. J’ouvrais doucement le fermoir en or, puis découvrit à l’intérieur un simple parchemin roulé. Surpris, je le dépliais. Je reconnus immédiatement un parchemin de technique comme ceux qui étaient utilisé à l’académie de ninja. Il portait, en haut à droite, un étrange sceau que je n’avais jamais vu auparavant. Le parcourant des yeux, je compris qu’il s’agissait d’une technique de haut niveau.

Mon cœur rata un battement.

Des bijoux n’auraient pas été vraiment dangereux... Mais qui dit jutsu de haut niveau, dit ninja de haut niveau. Et puisque notre protégé n’était à l’évidence pas capable d’utiliser ce parchemin, cela signifiait que le ou les propriétaires légitimes de ce bout de papier se trouvaient derrière nous. Je me forçais à me calmer : j’analysais la situation trop vite, sans doute me faisais-je des illusions. Le mieux à faire était certainement d’en référer au maillon supérieur de la hiérarchie, et de le laisser prendre une décision.

- Hé, Kaguya !

L’intéressé se tourna dans ma direction et saisis le parchemin que je lui tendais, un air interrogateur sur le visage. A la vue du morceau de papier et du coffret ouvert, le vieux devint livide.

- Non mais vous vous foutez de nous ? Qu'est ce que ça veut dire ?

- Nous sommes suivis depuis notre départ de Suna et je suis dans l'incapacité de dire combien ils sont ce qui signifie que ce ne sont pas des amateurs. Alors vous vous expliquez tout de suite ou je vous colle un gros noeud sur la tronche et je vous offre en cadeau à nos poursuivants !

- Sauf que si on ne connait pas le niveau des ninjas il se pourrait trés bien que la mission ait été en réalité une rang S. Je ne vais pas vous tenir le crachoir 15 ans, je commence à perdre patience...

La situation devenait beaucoup plus compliqué que je ne le pensais, Tokugawa nous avait mentis et son mensonge risquait de nous mettre dans une situation peu enviable. Le symbole sur le parchemin m'était inconnu mais au vu du jutsu que je parvins à déchiffrer avec difficulté (oui le ninjutsu c'est pas spécialement ma tasse de thé...) ce n'était pas des amateurs qui nous poursuivaient. Il ne faisait aucun doute que le vieux ne pouvait pas être le propriétaire légitime du parchemin et les moyens par lesquels il l'avait récupèré restaient à sa discrètion mais je ne me leurrais pas et le genin non plus apparemment. Il me jeta un coup d'oeil perplexe quand à notre situation. A partir de maintenant l'escorte devenait une chose périlleuse, même si cela ne la rendait que plus intéressante au final.

Je m'éloignais quelque instant afin de me calmer et de réflèchir aux décisions à prendre. Si j'avais été seul j'aurais sans aucun doute planté le vieillard sur place en l'abandonnant à son sort mais la présence du genin m'handicapait trop si j'avais voulu sonner la retraite. Etrangement le Tokugawa était à présent silencieux, sans doute savait-il que si il en faisait trop j'allais le mettre au silence d'une façon plus brutale que par de simples avertissements.

- J'ai besoin de savoir qui ils sont...

- Vous avez des noms ?

- Comment avez vous récupèrer le parchemin ?

- Pression pour quoi ?

- Super... Et les mercenaires ils ne pouvaient pas vous servir d'escorte ?

- C'étaient des shinobis ?

- Sombre crétin vous avez envoyé des novices attaqués une secte de shinobis ? Tsssss...

On avait plus le temps de tergiverser il fallait vite rejoindre les terres du colis afin d'éviter les risques. J'informais brièvement mes compagnons de fortune qu'à partir de maintenant nous ne pourrions probablement plus marquer de pause où nous arrêter. Les hommes qui nous suivaient avaient déjà trahis leur présence non loin de nous mais je n'étais pas sur qu'ils nous aient déjà repèrés. Une chose était certaine, si nous avions été découverts il fallait s'attendre à des représailles et pour le moment j'étais entouré d'un vieillard encombrant et d'un genin qui bien que débrouillard restait plus un fardeau qu'autre chose. Si il survivait à cette mission je n'hésiterais pas à le recommander en tant que Chunin au Kazekage...

Etrangement, l’ambiance semblait presque moins tendue après que la dispute ait éclatée. Au moins maintenant nous savions clairement où nous en étions et ce que nous avions à faire. Pour le moment, je n’avais pas peur, même si je savais que ça viendrais lorsque je me trouverais confronté au danger. Je n’avais jamais affronté que quelques brigands et malfrats, jamais un autre shinobi. Kaguya savait- il qu’il devrait presque affronter nos adversaires seuls ? Son front préoccupé témoignait que oui. Il jetait maintenant des regards vers l’arrière toutes les minutes, et on sentait rien qu’à le regarder qu’il était en situation de combat, prêt à réagir. Je tentais de l’imiter, mais je sentais que dégainer mon sabre et me préparer à me battre déclencherais chez moi les prémisses de la panique. Je me contentais donc de presser le pas, espérant ne pas avoir à me battre. Si nous atteignions Kusa, nous serions en sécurité… Oui, c’est là dessus que je devais me concentrer.

Motivés par la peur du combat (du moins, en ce qui concerne le vieux et moi), nous courions presque maintenant. C’est fou ce qu’on est plus efficace sous la contrainte. Le plus stupide, c’est que si nous avions tenu ce rythme tout le long du chemin, nous serions peut être déjà arrivés. Si seulement le vieux ne nous avait pas pris pour des flans ! Plus nous avancions, et plus j’avais envie de lui en coller une. Ce vieil abruti risquait de nous tuer tous les trois avec ses conneries. Et dire qu’au début, c’est le grand ninja aux cheveux blancs que je trouvais dangereux…

Serrant les dents, je jetais des regards noirs au vieux tout tremblant qui marchait à quelques mètres de moi. Si nous avions été seuls…

Notre chance fut qu’à cet instant, je regardais le sol entre mes pieds tout en marchant. Lorsque l’éclair métallique atterrit entre mes pieds, je m’arrêtais et l’observais pendant presque deux secondes avant de réaliser que c’était un shuriken. En un instant, je sentis mon estomac se retourner, tandis que ma main saisissait la garde de mon arme et que je hurlais :

- Alerte !!!

Me retournant le plus vite possible, j’eus le temps d’apercevoir deux formes sombres jaillissant de nulle part derrière nous. Je n’étais même pas capable de dire si ces deux là étaient seuls... L’un d’entre eux se précipita sur moi tandis que l’autre passait à ma gauche, certainement pour se diriger vers Kaguya. Je n’était pas vraiment en situation de faire dans la dentelle, j’utilisais donc ma technique de lame de vent, frappant de taille. Ce coup était censé être très rapide, je tentais de prendre l’avantage dès le début. Le type face à moi freina sa course et esquiva ma technique sans réelle difficulté. Il était bon le bougre… Ca n’allait pas être de la tarte, d’autant que le nœud dans mon ventre ne se desserrait pas.

Il se posa face à moi, les deux mains sur un long sabre plus fin que le mien. Me forçant à ignorer le claquement de mes dents, je profitais de l’instant pour l’observer rapidement : il portait une sorte de combinaison noire complétée par un foulard de la même couleur cachant sa bouche. Ses cheveux rasés évoquaient un fanatique. Sur son front était attaché un bandeau de tissu vert sombre portant le symbole que j’avais vu un peu plus tôt sur le parchemin du vieux... Voilà qui prouvait que cet enfoiré était responsable de notre situation. Je réfléchissais à toute vitesse. La forme du sabre de mon opposant suggérait un style de combat basé sur la vitesse, une technique d’emprisonnement pourrait donc être adaptée. Mais ce genre de fûton nécessitait de former des signes, et dans cette situation poser mon sabre serait suicidaire. La technique que je venais de rater prouvait que le type était plus agile que moi, ce qui signifiait qu’un duel mènerait à ma perte. Tout ce que je pouvais faire était donc de l’affronter du mieux possible en espérant que Kaguya aurait l’occasion de venir à mon secours. J’entendais des bruits de lutte du côté de mon partenaire, mais j’étais trop concentré sur mon ennemi et figé dans ma position pour me retourner vers lui. Tout en me jetant sur le ninja qui me faisait face, je me promettais de mettre un pain à notre protégé si on s’en sortait, ce dont je doutais désormais.

Le genin entra dans son combat son faire attention au vieillard. Ce n'était pas une mauvaise chose mais il faudrait que je pense à lui rappeler de ne pas perdre des yeux l'objectif de sa mission la prochaine... Enfin si il survivait...
Pour ma part je ne me faisais pas trop de soucis pour ma santé personnelle, mon adversaire semblait foncer vers le vieil homme qui commença à courir dans la panique. Il s'écrasa plusieurs mètres plus loin son adversaire près à lui donner un coup qui serait probablement fatale.
Je m'élançais vers lui afin de faire barrage ce qui me vala une profonde entaille dans l'abdomen. Le Katana de mon adversaire était en dent de scie: un stratagème idéal pour quelqu'un qui ne faisait pas attention à la précision de ses coups et qui souhaitait malgré tout faire de gros dégats. Je me remis sur pied rapidement faisant face à mon adversaire qui m'observa perplexe...

Dans un geste rapide j'attrapais Rebellion et le lança à coté du Tokugawa qui émit un petit couinement craintif avant de comprendre le but de mon geste: empallé à côté de lui, le troisième ninja gisait dans une mare de sang qui tacha le sable du désert de Suna.

- J'adore les débiles qui se croient shinobi alors qu'ils n'ont reçu aucune formation... Ton Katana la c'est une arme de débutant, même un genin aurait honte d'avoir une telle arme.

- Rendez-nous notre parchemin !

- Fermez-la !

Mon adversaire me toisa du regard. Sans doute était-il conscient que dans d'autre circonstance j'aurais probablement accèder à sa requête mais pas aujourd'hui... Le fait de ne pas être seul m'empêchait d'agir librement et un vif coup d'oeil vers Yuhei fit comprendre à mon adversaire que cela se règlerait probablement dans le sang. Ses yeux à l'iris dorés m'observèrent tandis que le vent balayait le sable sur mon torse nu. Je pris une position proche de celle du tigre et fit sortir trois griffes sur le dessus de mes mains. La Danse de la Rose était particulièrement conseiller contre ce type d'adversaire...

Nous nous faisions face dans une tension à couper au couteau. Le bruit du combat du Genin contre l'autre shinobi parvenait à peine à nos oreilles et notre concentration était telle que chacun de nous n'entendait que le bruit de son propre coeur qui battait un rythme sourd mais parfaitement maîtrisé.
Il prit l'initiative et s'élança vers moi en tentant de me donner un coup de sabre que je n'eu aucun mal à esquiver. Du moins je le pensais car en réalité le coup écorcha mon épaule nu. La plaie était profonde et je commençais à saigner abondamment mais j'étais trop préoccuper par mon combat pour réaliser l'importance de ma blessure qui m'apparut comme bénine sur le moment.

Je me mis à riposter donnant plusieurs coups de griffes à mon adversaires. Peu d'entre eux parvinrent à toucher la cible mais ce n'était pas tellement grave. Nous nous replaçâme face à face... Mais tandis que mon adversaire pris à nouveau la pose je me baissais afin de reprendre mon pardessus que j'avais laissé tomber auparavant.

- Fin du combat... Désolé...

Mon adversaire se mit à rire tandis que je ne pus m'empêcher jeter un coup d'oeil vers Yuhei. Si il voulait progresser il devait faire ce combat seul et je ne devais pas intervenir. Mon adversaire me hêla et m'annonça que le combat était loin d'être finit. Ma réponse n'eut même pas le temps de venir lorsqu'il attrapa son coeur et tomba à genoux dans un cri déchirant...

La danse des roses... La seule façon pour un maître des danses Kaguya de donner la mort la plus douce possible. Les os de mes griffes étaient friables et ils des minuscules particules s'étaient déposés sur sa peau lors de mon assault. La suite est simple et pûrement anatomique. Les particules empruntent le circuit sanguin et vont jusqu'au coeur. Arrivé à destination il se fixe sur les parois réduisant ainsi les performances de mon adversaire. Si ce dernier est doué et que son chakra réagit promptement il se sentira seulement affaiblis. Si il est novice... Il meurs d'un arrêt cardiaque particulièrement douloureux.
Je m'approchais du vieux qui me regardait l'air apeuré et le dévisageait un long moment avant de saisir son bras. Il se mit à paniquer et tenta de se débattre ce qui me permis d'arracher plus facilement tout le haut de son kimono...

Avec cette étoffe je commençais à panser mes plaies en observant le genin toujours dans son combat...

Plusieurs minutes déjà que nous échangions des coups. Je commençais sérieusement à fatiguer, ce qui de toute évidence n’était pas le cas de mon opposant. J’avais plusieurs coupures profondes et des contusions, tandis que lui était indemne ou presque. Par chance il n’était pas aussi rapide qu’il m’avait semblé au premier abord, sans quoi il m’aurait déjà tué. J’avais étrangement l’impression qu’il cherchait à me fatiguer pour me battre à l’usure, sans donner le maximum. Tactique prudente de sa part, mais qui me laissait le temps de trouver une porte de sortie.

Un rythme de combat régulier s’était installé. Du coin de l’œil, j’avais remarqué mon supérieur qui m’observait tranquillement, attendant que je me fasses tuer. Je devais profiter du duel qui traînait en longueur pour surprendre mon adversaire : il ne s’attendrait pas à ce que je place une technique à cet instant, mais quelle technique ? Les plus simples que je maîtrisais avaient déjà prouvé leur inutilité contre ce type, et les autres demandaient trop de préparation pour que je les place maintenant.

Je transpirais, autant de fatigue que de peur. J’avais des sueurs froides et mes mains tremblaient légèrement sur la poignée de mon sabre. L’angoisse montait à mesure que je sentais ma mort approcher, lentement mais sûrement. Mon ennemi avait lui aussi remarqué le massacre de ses collègues et se savait condamné quoiqu’il arrive, il n’hésiterait donc pas à se battre jusqu’à la mort. Comme me l’avait dit Kaguya la veille, c’était ma vie que je jouais aujourd’hui. Voir la mort en face était une chose, se trouver du mauvais côté du sabre en était une autre.

Bon. Je devais surprendre mon ennemi, c’était certain. Mon problème était que j’étais plus habitué à des bagarres de rues qu’à de véritables duels de shinobis. Mon sabre servait usuellement à étriper un adversaire à terre, pas à parer les coups. Hé bien, puisque le combat ne se déroulait pas sur mon terrain, autant l’amener là où ça m’arrangeait. De toute façon, si je ne tentais rien j’allais mourir. Parant un dernier coup, je lâchais mon sabre puis me précipitais au corps à corps et commençais à rouer de coups le type en noir.

Ah ça, pour l’effet de surprise c’était réussi. Le type sous le choc avait lâché son sabre pour parer mes coups de poings. Il semblait plutôt bien encaisser, et rien ne me garantissais que j’allais prendre l’avantage, mais ça ne pouvait pas être pire qu’avant. La classe du ninja venait d’en prendre un sacré coup. Dans la mêlée, je lui fis un croche pied brutal puis m’étalais sur lui, nous entraînant tous deux à terre. Un jour, j’apprendrais à me battre comme un vrai ninja. Le type était maintenant sous moi, et apparemment il n’était pas habitué à ce genre de situation. J’avais clairement l’avantage désormais et malgré la fatigue et mes poings douloureux, je continuais de le frapper au visage, encore et encore. Ses bras s’étaient relâchés, il n’avait plus la force de retenir mes coups. Je continuais à lui écrabouiller le visage pendant un quelques instants encore, puis m’arrêtais, prenant conscience qu’il était probablement mort depuis un moment. Ahuri, je restais immobile, observant mes mains couvertes de sang et le visage tuméfié du cadavre.

Je ne me souvenais même plus clairement à quel moment l’issue du combat s’était retournée. Lentement, je me levais, puis me retournait vers mes comparses. Tous deux semblaient en vie et peu blessé, si l’on exceptait les quelques bandages que le garde du corps du Kazekage avait eu le temps de se faire pendant que je tentais de survivre. Je jetais un regard noir à l’enfoiré qui avait failli me laisser mourir, puis marchait tranquillement vers le vieux. Maintenant que mon angoisse s’était calmée et transformée en colère, il fallait que je me défoule. Il recula craintivement d’un pas alors que j’arrivais face à lui, ce qui n’empêcha pas mon poing d’atterrir dans son nez. Alors qu’il s’effondrait, je lui jetais un regard méprisant et plein de haine :

- J’ai déjà à peu près toutes les phalanges cassées, alors un coup de plus ou de moins… Autant que j’en profite.

Il ne répondit pas, tremblant et gémissant. Un regard vers Kaguya. Je me demandais comment il réagirais si je tuais le vieux. C’était tentant… Finalement, le flux d'adrénaline se calmant doucement, je me contentais de cracher dessus, puis je m’éloignais récupérer mon sac et mon sabre jetés quelques instants plus tôt.

Les choses prenaient un tournant inattendu. Je n'aurais jamais pensé voir Yuhei exprimé autant de rage et de colère, à présent je le savais près à devenir un véritable shinobi. Sa formation débutait à peine selon mes critères car l'on ne devient un homme qu'à partir du jour où l'on à conscience de sa mortalité. Nous ne sommes pas invincibles comme aime à le penser ceux qui n'ont jamais vu leur mort en face, nous ne sommes pas des êtres pouvant se permettre de nous reposer et de ne pas continuer à avancer.
Dans ce monde il n'y a pas de possibilité de s'arrêter et cela Yuhei allait petit à petit le comprendre. De simple genin observateur et attentif il était devenu un homme luttant pour sa survie et cette transformation l'affecterait bien plus qu'il ne le pensait. Bien sûr il pourrait toujours raccrocher son existence à celle d'une autre personne afin de se sentir utile mais au final il resterait une enveloppe de chair condamné. A nous de décider quoi faire du temps qui nous est impartis et ceux qui s'obstinent dans des chemins qui ne sont pas les leurs seront souvent sanctionnés par leur émotions. Telle était la voie du shinobi, être rationnelle car dans un monde tel que le notre des sentiments comme la compassion et la pitié sont à exclure. L'homme paniqué et qui ne comprend pas qu'il lutte pour sa survie est un poid pour nous, il se permet d'ajouter une part d'aléatoire dans une vie qui doit l'exclure...

Je tendis la main au vieillard qui se releva le visage refrogné. Il faut dire que le genin n'avait pas été tendre avec lui, submergé par un trop plein d'émotion ce dernier avait fauté en frappant notre employeur. Mais que pouvais je bien lui reprocher ? Lorsque l'on décide de faire abstraction de nos sentiments amicaux, lorsque nous nous libèrons de notre peur, il ne reste que la haine qui engendre la destruction. Au final son attitude avait été une bonne chose, cela démontrait qu'il restait une part d'humanité non négligeable dans le coeur de ce jeune garçon. C'est ce qui faisait la différence entre un shinobi et un meurtrier... Malheureusement il se peut qu'au fil du temps elle devienne trop lourde à porter et c'est à ce moment que tout peut basculer. Il est beaucoup plus difficile de vivre comme un homme que comme une bête. Ceux qui semblent se complaire dans leur froideur et leur haine sont ceux qui ne méritent pas de vivre. On ne peut pas choisir de faire tout l'un ou tout l'autre, dans les deux cas nous ne vivrions qu'une demi-vie...

J'avais mis du temps à le comprendre, j'avais moi-même décidé d'être un de ses hommes froids et impassible. Mais malgré mon engagement dans cette voie j'étais resté un enfant, me raccrochant sans cesse aux gens que j'admirais. Mais le destin avait décidé de m'offrir une seconde chance. Pourquoi ?
Alors que je dois mourrir prématurèrement une force supérieure avait choisis de prolonger ma courte existence. A quoi bon rechercher une raison ? J'étais là c'est tout et il ne tenait qu'a moi de m'en inventer une. Ca peut sembler ridicule pour certain et il est vrai que l'on pourra me reprocher un trop grand changement de comportement mais au final je suis devenu plus humain que la plupart des hommes que j'affronte et cette force nouvelle fait de moi un homme beaucoup plus dangereux que je ne l'étais auparavant. Je luttais avec desespoir aujourd'hui je sais que je veux défendre cette part d'humanité, tant de gens compte sur moi sans que je m'en sois rendu compte des liens qui se sont tissés que je ne peux me permettre de vivre uniquement pour moi et pour assouvir mes besoins.

A présent c'était à Yuhei de comprendre tout cela, le chemin serait long... Peut-être échouerait-il mais contrairement à beaucoup de shinobi il avait engagé ce processus et il ne fallait pas douter que ce jeune homme irait loin. Au final j'avais eu de la chance de devoir effectuer cette mission avec lui. Il est certains que dans un futur plus proche que ce que je ne le pensais il serait en train de combattre à mes côtés comme mon égal et non comme mon subordonné.

Et tandis que le regardais faire son paquetage je me mis à espèrer de ne jamais avoir à l'affronter. Du respect était né aujourd'hui, je n'avais plus qu'à croire en lui et à attendre patiemment qu'il soit suffisamment doué pour être digne du cadeau que je lui faisais...

Les jours suivants furent plus tranquilles : nous avions définitivement réussi à faire taire Tokugawa. Apparemment ses amis fanatiques avaient laissé tomber, sans doute le parchemin ne valait il pas qu’ils sacrifient plus des leurs. Du coup la fin du voyage se résuma à une promenade de santé, à ceci près que mon collègue et moi étions sur nos gardes et scrutions attentivement les alentours. Le vieux marchait derrière, seul, tandis que Kaguya et moi parlions de ses expériences de ninja. J’avais toujours du mal à comprendre son idée de « se confronter à la mort », pour moi il m’avait juste regardé morfler, mais bon… J’avais finalement survécu, alors peu importe. Peut être qu’un jour je comprendrais ce qu’il voulait dire. Ce qui était sûr, c’est que ce combat avait brisé la glace entre nous. Je commençais à comprendre qu’il n’était certainement pas le tueur psychopathe que j’avais perçu au premier abord, même si il n’était clairement pas non plus un enfant de chœur. Quant à lui, il ne semblait plus me prendre pour son chien. Net progrès.

Quitter le désert pour découvrir le pays de l’herbe fut un moment d’étonnement. J’avais certes grandi dans un ferme, mais autant de végétation au même endroit était complètement nouveau pour un fils du désert pur et dur comme moi. Passé les premiers effets de la surprise, je m’habituais à la couleur nouvellement verte de l’environnement. En revanche, je ne réussis pas à m’habituer à l’atmosphère humide qui régnait, et j’avais tout de même hâte de regagner le désert. Après que nous ayons atteint le village caché de Kusa, les séparations avec notre employeur furent rapides et pas vraiment déchirantes. Le vieux Tokugawa s’empressa de nous quitter, sans doute aussi effrayé à présent par nous que par ses poursuivants. Une bonne chose de faite….

Ce n’est qu’alors que nous quittions Kusa pour prendre le chemin du retour que je m’aperçus de mon état de fatigue extrême. Le voyage en lui même avait été fatigant, et le combat encore plus. C’était une impression très désagréable d’avoir dépensé tant d’énergie pour protéger une pourriture. J’essayais de voir le côté positif des choses : j’avais certainement gagné une expérience du combat toute nouvelle pour moi, et j’avais appris que tous les ninjas n’étaient pas des saints drapés de blanc. Décidément, je n’avais pas de chance avec les missions d’escortes : mes clients n’étaient jamais très coopératifs.

Une fois de plus, je fis un constat navrant : mes capacités de ninja étaient toujours aussi déplorables, et j’avais encore une fois été obligé de recourir à des méthodes plus brutales pour survivre. Je devais définitivement trouver un moyen de devenir meilleur. Dès mon retour, je penserais à me remettre à l’entraînement, mais j’avais de plus en plus l’impression que les techniques de fûton n’étaient pas ma tasse de thé. Je devrais peut-être essayer autre chose. Peut-être devrait-je demander à conseil à quelqu’un sur le sujet… J’aurais pu demander à Kaguya, mais d’après le peu que je savais de lui le ninjutsu n’était pas trop son truc. Quand au taijutsu, mes compétences au sabre aussi bien que ma technique fort peu subtil avec mes poings m’incitaient à ne pas me spécialiser dedans. Peut être pourrais-je demander conseil à Haku… Je le connaissais plutôt bien, il accepterait certainement de m’aider.

Etrangement, la sécheresse du désert me manquait déjà. J’avais hâte de regagner Suna, et de revoir ma sœur à qui je n’avais pas pu dire au revoir avant le départ. L’aller nous avait pris cinq jours, le retour nous en prendrait certainement autant. Cette fois, le voyage serait il moins éprouvant. Au moins la mission était-elle terminée…

[hrp]Mission terminée[/hrp]

Mission en groupes

Gain: +150 000
Commentaires: Objectif rempli, mais je ne note pas que sur cela. En ce qui concerne la mission en elle même, elle est très bien, et mérite vraiment le maximum d'après moi.

Bonus
Note Synthaxe Yuhei: 9/10
Gain Yuhei: +16 000
Note Synthaxe Kimimaro: 8/10
Gain Kimimaro: +8000
Bon, vous avez tous les deux une très bonne syntaxe, mais j'ai quand même des choses à vous reprocher à chacun. Yuhei, tout d'abord, il s'agit encore une fois d'un problème de mélange entre imparfait et passé simple, pas toujours bien exploité et justifié. En fait, c'est la seule chose que je te reproche sur ce point. Quand à toi Kimimaro, il s'agit de la même chose, mais avec, en plus, quelques problèmes de ponctuation mal gérée selon moi (virgule à un endroit où un point aurait été plus logique principalement). Sinon, vos phrases en elles mêmes sont bien construites et agréables à lire.

Note Orthographe Yuhei: 10/10
Gain : +16 000
Note Orthographe Kimimaro: 8/10
Gain : +4000
Yuhei J'ai décelé quelques petites fautes éparpillées dans ton RP. Rien de catastrophique, ni de très visibles, mais j'en ai quand même vu un peu. Malgré tout, c'est vraiment infime, et j'ai déjà oublié lesquelles, sans même réussir à les retrouver, d'où ta note. Quand à toi Kimimaro, tes fautes sont quand même plus présentes, principalement des fautes d'accord, et, beaucoup plus rarement, de frappes (en tout cas, je m'en souviens d'une.).

Interêt de l'histoire Yuhei: 9/10
Gain Yuhei: +12 00
Mise en page Kimimaro: 10/10
Gain Kimimaro: +24 000
Cela peu sembler étrange de donner une note séparée pour l'intérêt de l'histoire, mais c'est juste que, en lisant, j'ai eut l'impression que lorsque l'histoire avançait réellement, c'était souvent dans un post de Kimimaro. Enfin, je trouve que les posts de Kimimaro apportaient un peu plus que ceux de Yuhei si vous voyez ce que je veux dire. Par contre, attention, ne me faites pas dire que les posts de Yuhei sont inintéressant, car c'est totalement faux, comme le prouve la note d'ailleurs. De toutes façons, je me doute que vous avez dût vous mettre d'accord pour certaines choses, et peut être que je me trompe dans mon imrpession.

Mise en page Yuhei: 10/10
Gain Yuhei: +1000
Mise en page Kimimaro: 10/10
Gain Kimimaro: +1000
Sur ce point, je n'ai absolument rien à vous reprocher. Vous disposez tous les deux d'une très bonne mise en page. En particulier Kimimaro, avec ses textes justifiés par exemple. Mais bon, vous méritez tous les deux le maximum sur ce point.

GAIN TOTAL YUHEI: 195 000
GAIN TOTAL KIMIMARO: 187 000