La rencontre inéluctable...

« Zut ! Me voilà en retard et la nuit commence à se faire noire. Je vais me faire disputer par père et mère dès mon arrivée. »

La pensée de ce personnage qui courait à travers arbres, bosquets, plaines et rochers, s’était faite instinctivement à haute voix. Cet homme tout de noir vêtu hormis une chemise élégante blanche se prénommait Kokoro et était un ninja de troisième classe. Il vivait dans le village caché de la Brume avec ses parents. Depuis tout petit, ce protagoniste qui est le mien a été baigné dans l’amour de ses vieux. Elevé comme un petit prince dans la campagne du pays du Brouillard ainsi que quelques voyages sur les côtes maritimes, le désormais adolescent s’amusait avec la vie. Non, il ne joue pas avec sa vie mais il la croque à pleine dent et profite de tous les instants possibles. Aujourd’hui en fut encore une fois la preuve. Il était parti dès l’aube pour s’enfoncer jusqu’aux cascades les plus réputées du pays. Accompagné de deux amis plus jeunes, Kokoro s’était lancé dans des visites de grottes. Un passe-temps comme un autre, mon personnage avait eu envie de faire un peu de spéléologie. Chose plutôt surprenante pour un ninja déjà âgé de vingt-trois ans mais très instructives. Il faut ajouter que mon protagoniste aime étudier. Voici ce qu’il a été faire au bon milieu du pays du Brouillard, étudier les strates de la nature. Mais voilà, il y eut un contre temps sur le chemin du retour. Pas des moindres qui plus est car Kokoro fit une rencontre surprenante. A cet instant, il ne le sait pas encore mais il y a un lien entre mon personnage et ce quelqu’un ou quelque chose qu’il va rencontrer.

Les amis du protagoniste principal de ce texte s’étaient retirés plus tôt dans l’après-midi tandis que le ninja de troisième classe avait poursuivi ses études. Désormais, il était seul face à cette ombre imposante. Cette silhouette animale reposant sur quatre pattes, possédant une longue queue velue, des oreilles pointues et un long museau. Un chien ? Un renard ? Un loup ? Il était difficile de cerner de quel animal il s’agissait du fait qu’il était à contre jour. Et puis il y eut un son, plutôt un chant qui résonna tel une berceuse aux oreilles de Kokoro. Il n’était pas aisé de savoir de quelle langue était originaire cette mélodie mais une chose était certaine, ce n’était pas le langage des hommes. Peu à peu mon personnage commença à comprendre les paroles et sonnèrent finalement comme la langue qu’il parlait tous les jours avec son père, sa mère et ses camarades ninjas.

« Kurokage… Kokoro… Les Gardiens t’ont choisi, ils sont venus dès ta naissance pour te donner le sang de notre famille. Tu ne te souviens peut-être pas mais tu as fait la rencontre d’un de mes semblables alors que tu commençais tout juste à marcher sur tes deux pattes. Il m’a conté tout ton parcours, t’a observé durant des années pour finalement choisir qui sera ton compagnon, moi, Blueberry de la grande famille Kurokage. Te voici le maître d’un loup et pas n’importe lequel, le frère de l’unique héritier du clan Griffin. »

Et le silence fut. En l’espace de quelques secondes, le loup avait réussi à rendre Kokoro stupéfait. Bien que les souvenirs de mon personnage ne fussent pas très clairs, il se souvenait de ce moment où il s’était retrouvé nez à nez avec un canidé au pelage brun. Le bluff était impossible. Le ninja de troisième classe ne pouvait nullement cacher sa surprise quant à cette annonce. L’animal s’avança de quelques pas et son pelage gris nuancé avec des taches blanches put être distingué. Ses yeux sombres plongeaient un doute sur la véritable couleur des pupilles. Il avait déjà un certain âge mais il ne démontrait nullement de défaillance physique. Une carrure très droite, digne du frère héritier. Sa posture le caractérisait comme un loup fier et répondrait avec honneur aux attentes du clan. Et pour l’instant, il s’agissait de lier ce premier lien avec son compagnon. Comme Blueberry l’avait pensé, la rencontre n’était pas partie sur le bon chemin. Kokoro restait là, figé sur place sans savoir quoi dire. La bouche entre-ouverte comme un poisson dans son aquarium, mon personnage regardait fixement le loup. Il n’y avait pas de paroles, pas un son hormis ceux de la nature. Au loin le chant d’un loup se mit à résonner ce qui remit le ninja de troisième classe sur le chemin du réel. Il pivota d’un quart de tour pour continuer son chemin et fuir cet animal. Mais voilà que Blueberry le poursuivit. Un mal de tête violent prit Kokoro qui dû s’arrêter net tant la douleur était horrible. Il s’accroupit et posa ses mains sur son crane.

(Blueberry : Donc tu ne me crois pas. Pourtant, il s’agit de la stricte vérité. Je suis ta moitié et tu es la mienne. Nous sommes liés d’une façon par laquelle je ne peux répondre par moi-même mais en allant voir les Gardiens de la grotte Kurokage tu trouveras réponses à tes questions. Cette douleur dans ta tête est le fruit du lien qui est en train de nous unir. Je suis ton compagnon de route et il est inéluctable que tu ne puisses t’y refuser. Ne me répudie pas comme certains l’ont fait avec mes semblables car la douleur est trop grande au fond de nos cœurs et nous ne pouvons continuer à vivre paisiblement.)
(Kokoro : Et… Comment on arrête ce… Mal de tête… ?)
(Blueberry : En acceptant le fait que ta famille est désormais celle des Kurokage et aussi en m’acceptant comme ton compagnon et non ton animal de compagnie.)
(Kokoro : Connais-tu… le chemin jusqu’à… cette grotte ?)
(Blueberry : Oui et nous y sommes proches, tout proches. Suis-moi, je t’y guide.)

C’est ivre de douleur que Kokoro suivit avec grande peine le loup gris de poil. Le voyage sembla s’éterniser pour le jeune ninja alors qu’en réalité il n’en fut pas du tout le cas. Dix, peut-être quinze minutes au maximum s’étaient écoulées depuis que le duo s’était déplacé du lieu de leur rencontre jusqu’à cette étrange grotte au pouvoir divin. Le mal de tête de Kokoro s’était sensiblement estompé. Il reconnut l’endroit car il avait trainé à proximité tout à l’heure avec ses camarades mais sans y prêter attention. Il y avait d’autres abris mais pas de cette taille. Celle-ci était unique et maintenant que le jeune Kurokage y repensait, il y avait un chakra abondant qui en ressortait et pourtant, il n’y en avait guère tout à l’heure. Derrière ce phénomène devait ce cacher un pouvoir particulier permettant d’éloigner les visiteurs. Kokoro s’avança lentement jusqu’à l’entrée lorsqu’une voix retentit. La même langue avec laquelle s’était exclamé Blueberry. Ce latin mélangé avec un peu de dialecte elfique et autres langages venant de l’est.

« Kurokage Kokoro et Blueberry frère de Griffin. Nous ne nous attendions pas à vous voir aussi tôt. Que nous vaut votre venue en ces hauts lieux Kurokage ? »
« Celui qui m’a été nommé comme compagnon à ma naissance souhaite en savoir plus sur notre lien ainsi que le clan. »
« Ainsi le jeune Kokoro est fidèle à ce que les rapports faits sur lui disent. Un jeune garçon curieux et avide de connaissance en tout genre. Nous ne pouvons, malheureusement, en dire d’avantage que ce qu’à dit Blueberry tout à l’heure lors de votre rencontre. Il est de ton devoir, garçon, de découvrir par toi-même pourquoi tu fais parti de notre famille. Nous pouvons te dire que tu descends d’un haut membre Kurokage et que part défaut tu as hérité de son sang. »

Kokoro en fut tout autant surpris que lorsqu’il avait entendu la voix de Blueberry il y a quelques longues minutes. Cette double voix qui résonnait haut et fort n’avait nullement fait fuir la faune présente, ni même attiré quelques curieux. Le fait était simple. Le son qui sortait de cette grotte n’était autre qu’un chant de loup pour tout humain ne possédant pas de lien avec les Kurokage. Peu à peu le crépuscule avançait pour laisser place à la nuit qui s’annonçait d’encre noire tant les nuages orageux se faisaient menaçant au fond du paysage. Kokoro réfléchissait pour finalement se tourner vers le loup au pelage gris et l’allure fier. Un signe de tête et les deux nouveaux compagnons prirent la route pour le village caché de la Brume. La lune était déjà haute au-dessus des monts orientaux et orangée. Apparemment il y avait eu une grande bataille dans un autre pays ou un autre continent. Le sang avait coulé mais pas sur celui du Brouillard. Peut-être encore qu’un homme de haut rang avait connu la mort et que les nuages qui arrivaient en abondance venaient l’annoncer. Il n’en fut pas moins que Kokoro devait se dépêcher de rentrer sinon il allait connaître une dispute des plus mémorables.

« Zut ! Me voilà en retard et la nuit commence à se faire noire. Je vais me faire disputer par père et mère dès mon arrivée. »